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23 novembre 2024

Frédéric Arnault arbitre la Coupe du Monde de la FIFA 2010

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jpg_fred-arnault-3.jpg Nice Premium : Frédéric Arnault, en votre qualité d’arbitre comment avez-vous vécu les deux erreurs d’appréciations au cours des huitièmes de finale ?

Frédéric Arnault : Tout d’abord il ne s’agit pas du même type d’erreur, il ne faut pas faire l’amalgame. L’une, le but non accordé aux anglais, doit faire obligatoirement l’objet de la mise en place une aide vidéo. Il n’y rien de plus injuste sportivement que de ne pas accorder un but marqué, et il ne sera jamais possible à l’arbitre ou son assistant de vérifier le franchissement total de la ligne de but puisque aucun des deux officiels ne peut être sur la ligne de but, étant placé ailleurs au moment du tir.

L’autre, le but accordé aux argentins malgré une situation de hors-jeu, est un manquement technique de l’assistant. Il est très certainement compétent mais cette situation de jeu est très perturbante pour celui qui ne l’a pas préparée dans sa tête. En effet la montée du gardien de but plus haut que deux de ses défenseurs a gêné l’interprétation de l’assistant et comme la position de hors-jeu n’a été visible que quelques dixièmes de secondes il ne l’a pas perçue. Mais là il n’y a pas besoin de vidéo, il faut améliorer la préparation des arbitres.

Quelle est votre position sur l’utilisation de la vidéo ?

Frédéric Arnault : Je suis pour une utilisation de la vidéo. Pas pour voir ce que les arbitres et les assistants doivent savoir. Mais plutôt pour leur apporter une aide là où l’œil humain même expert ne peut pas juger correctement. Le cas du ballon qui rentre et qui sort du but, la faute à la limite de la surface sont des cas à traiter par la vidéo pendant le match, en direct.

Puis il faut aussi l’utiliser, à postériori, pour sanctionner sévèrement tous les tricheurs, simulateurs et autres joueurs violents afin d’assainir les situations de jeu. Le football ne pourra assurer sa survie populaire que s’il fait cet effort de discipline. Mais il faut des dirigeants à la virilité exacerbée !

Comment expliquez-vous le blocage des instances mondiales et européennes du football sur une utilisation pourtant courante au rugby par exemple ?

Frédéric Arnault : Il y a deux aspects à prendre en compte. D’abord concernant la comparaison avec le rugby, ce sport est une succession d’arrêts de jeu qui permettent l’utilisation de la vidéo, alors que le football est une succession d’actions de jeu, que l’on cherche à augmenter. D’ailleurs grâce aux ramasseurs de balles et aux ballons multiples nous sommes passés d’un temps moyen effectif de jeu de moins de 45mn dans les années 90 à près de 70mn depuis les années 2000.

Je me souviens d’un Bordeaux – Lyon avec Gilles Veissière (en 2004) qui avait atteint 78 mn de jeu effectif sur 90. Et puis l’autre aspect est que les instances craignent l’interventionnisme des télévisions sur lesquelles il faudrait s’appuyer pour aider l’arbitre en cas d’utilisation de la vidéo. Sans compter que certaines d’entre elles (les TV) sont actionnaires dans des clubs.

Comme pour le but en or en 1998, ne serait-il pas judicieux de faire un véritable essai grandeur nature ?

Frédéric Arnault : Oui bien sûr et une compétition comme la coupe du monde sur 1 mois serait l’idéal. Mais les avancées se font à pas de fourmis dans le football…peut-être pour être certain de ne pas avoir à faire machine arrière !

NP : Enfin, quel est votre bilan de la compétition à quelques heures des quarts de finale parfois surprenants ?

Frédéric Arnault : Comme on pouvait s’y attendre les erreurs d’arbitrage se sont multipliées avec l’enjeu des matches. D’abord lors des dernières journées de phase de poule puis lors des 8ème de finale que nous venons de vivre. Ce qui signifie qu’il faut s’attendre à ce que cela soit encore plus tendu lors des 8 derniers matches. Et comme quoi le sort est parfois cruel, le trio de l’italien Rossetti, pourtant finaliste du dernier Euro 2008, fait les frais des ces erreurs.

Sans parler de nos français mais qui n’avaient pas, de toutes façons, les cartes pour aller plus loin. C’est le lot de tout sportif de haut niveau. Une préparation sans faille, une expertise reconnue et une part de chance sont les ingrédients indispensables à la réussite sportive.

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