La touche de féminité de la soirée était donnée par Carine Erseng. Cette jeune française a su envahir l’espace de sa voix jazzy, grave juste comme il faut. Egalement auteur-compositeur, elle écrit ses chansons en français et les interprète avec brio.
Vous qui avez connu les années Franck Zappa deviez être au rendez-vous ce lundi soir pour entendre jouer son fils, Dweezil Zappa. C’était le cas de beaucoup de spectateurs, qui, tranquillement allongés dans l’herbe, régalaient leurs oreilles de la musique du fils d’un des plus grands. Un show en partie instrumental. S’il n’y avait presque pas de voix, il y avait en revanche bon nombre d’instruments dont le défi pour l’artiste était de les faire cohabiter, de la façon la plus jazzy possible. En prime, les incontournables solos de guitare, dignes de la famille Zappa.
L’orchestre national du Jazz était également en représentation ce soir. Il présentait un hommage au jazzman anglais Robert Wyatt. Un concert évidement beaucoup plus strict, cadré, alors que la nuit tombait progressivement sur les arènes de Cimiez. Une symphonie accompagnée de voix surgissant de nulle part que Daniel Yvinec, directeur artistique de l’orchestre, qualifie de « pures et fantomatiques ».
La star de la soirée, l’incontournable du Nice Jazz Festival, était sans conteste Al Jarreau.
L’homme aux sept Grammys n’a rien perdu de sa ferveur, de son bonheur de partager sa musique. Un plaisir qui le suit depuis maintenant plus de 60 ans.
Il rit, s’amuse, apostrophe le public, Al Jarreau c’est aussi la joie de vivre à l’état pur.
Dans la pénombre, sous les oliviers, les amoureux s’enlaçaient, les enfants écoutaient. Tous étaient hypnotisés par ce spectacle qui s’offrait à eux.
On fini cette soirée de lundi tout en douceur avec Julian Lage et son groupe. Enfant prodige, il a commencé très jeune à jouer avec les plus grands. Aujourd’hui, à l’âge de 22 ans, il délivre, le sourire aux lèvres, son jazz gai et entraînant à une audience enchantée.