Ils s’activent, ils cuisinent, ils trient les desserts et les sandwiches avec grand plaisir. Toute l’après-midi, les bénévoles de l’association MIR sont sur le pied de guerre. Tout doit être fin prêt pour 19H00, heure de leur tournée dans la ville de Nice. Leur objectif : distribuer un repas complet aux plus démunis. Des sans domicile fixe qui attendent impatiemment leur arrivée dans trois points de rendez-vous.
MIR débarque toujours au port à 19H15, continue son parcours 45 minutes plus tard au Jardin Albert 1er, et conclut le trajet en s’installant à la gare du Sud. Au menu : de la soupe chaude à volonté, du pain, un fruit, un yaourt et une viennoiserie. Autant de produits offerts par des commerçants et la banque alimentaire. De quoi faire des heureux. Tous ont faim. Certains font déjà la queue, d’autres n’osent pas s’avancer, demander. Peu importe. Avec leurs blousons rouge feu, les dix membres s’avancent vers eux. Un sourire échangé, des paroles amicales, une poignée de main. Les besogneux sont rassurés. Pas de pitié, uniquement du soutien. C’est en tout cas le sentiment que dégage ce club.
Après 14 ans d’existance, MIR se montre forte dans son activité et dans sa volonté de bien-faisance. Le Président de l’association, le père Patrick Bruzzone le confirme : « Depuis sa création, le club se développe lentement mais sûrement ». Seul hic : elle reste encore peu connue et par conséquent, peu de personnes y participent. Située a Sospel et dans les locaux de l’Eglise de l’Ariane, son action se veut pourtant nécessaire. Pour tenter d’être au maximum présente dans la rue, MIR organise cette démarche deux fois par semaine : le lundi et le samedi. Deux journées de complicité et de partage. Pour preuve, entre deux bouchées, chacun se confie ou s’exprime sur un sujet.
Le repas laisse ensuite place aux remerciements. « Vous irez tous au Paradis! » « C’est vraiment bien ce que vous faites! » Pour les volontaires, ces phrases sont la récompense de leur travail. Ils s’endormiront satisfaits de leur geste et répondront présents à la prochaine occasion. Patrick Bruzzone raconte : « L’idée de créer une association m’est venue à cause d’un événement auquel j’ai assisté. J’ai vu l’enterrement d’une jeune fille. Elle était morte d’overdose. J’ai eu un sentiment de révolte et un besoin d’aider les personnes en difficulté ».
Ce sentiment s’est rapidement transformé en « cri »pour cet homme : « Plus jamais ça, il faut agir! » Cette pensée l’a conduit à appeler le club « MIR », un terme serbe qui signifie « Paix » en français. Une chose est sûre pour ce prêtre : « La paix, c’est vraiment ce dont tout le monde a besoin! »