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22 novembre 2024

La tribune d’Eric Borghini, Président du District des Alpes-Maritimes de la FFF : le licenciement de Raymond Domenech

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jpg_borghini.jpg Nice Premium : La lettre de licenciement adressée à Raymond DOMENECH par le Président DUCHAUSSOY répond-elle à un impératif de politique sportive : donner aux pouvoirs publics et à l’opinion publique l’impression d’une extrême sévérité à son égard après la campagne d’Afrique du Sud et les événements qui l’ont caractérisée ?

Eric Borghini : Cette procédure, voulue par le Président, répond surtout, comme en écho, au discours « d’investiture » de Fernand DUCHAUSSOY lorsqu’il a pris la responsabilité de notre Fédération. Son programme, à très court terme et dans l’urgence, reposait sur trois axes :

  • Régler le contentieux disciplinaire lié aux événements d’Afrique du Sud afin de « tourner la page » la tête haute et dans l’honneur retrouvé. C’est aujourd’hui chose faite, sous réserve du jugement en appel de Patrice EVRA

  • Régler le sort du sélectionneur national dont le moins qu’on puisse dire est qu’il a particulièrement failli sur les plans sportif, médiatique, et comportemental. C’est aujourd’hui chose faite avec la mise en œuvre du licenciement de DOMENECH pour fautes graves

  • Régler la question cruciale de la nouvelle gouvernance de la FFF, avec en contre-champ la préparation des états généraux du football voulus par Monsieur le Président de la république et qui se tiendront en octobre ou novembre 2010.

Ainsi, bien plus que pour donner des gages à l’opinion publique ou aux pouvoirs publics, la décision du Président DUCHAUSOY concernant DOMENECH relève de la mise en œuvre d’un programme de reprise en mains de la fédération par le pouvoir fédéral et par les élus qui doivent retrouver le sens des responsabilités et de leurs responsabilités.

NP : Les « fautes graves » qui sont reprochées par la FFF afin de justifier cette procédure de licenciement sont-elles suffisantes du point du vu juridique (Code du Travail) pour motiver une telle décision ?

EB : Sur le terrain juridique on pourra toujours débattre à l’infini des arguments en faveur de l’une ou l’autre thèse. La principale difficulté semble résider dans le chevauchement de deux contrats de travail, l’un à durée déterminée ; celui de sélectionneur national ; et l’autre à durée indéterminée : celui d’entraîneur national. Or les fautes reprochées concernent le comportement de DOMENECH en sa qualité de sélectionneur national dont le contrat de travail, advenant la fin de la Coupe du Monde, a expiré.

Pourtant c’est « l’entraîneur national » qui a été licencié ! D’où la difficulté. Sauf que, peu importe sa casquette, il reste que DOMENECH était, dans tous les cas, un cadre supérieur dit « d’autorité » de la Fédération et non un agent d’exécution. C’est pourquoi, à mon sens les fautes comportementales qui lui sont reprochées peuvent parfaitement être judiciairement validées. Faites confiance aux avocats pour exercer leur art avec brio art à ce niveau… En revanche sur le plan politique, il aurait été moralement inadmissible de verser à DOMENECH deux millions d’euros, comme annoncés dans la presse, à titre d’indemnités de licenciement à l’amiable. Une véritable « rançon » !

A ce prix là, mieux vaut laisser faire la justice, se battre, et ne rien lâcher jusqu’à la décision finale de la Cour de Cassation. Ainsi ce ne serait pas la Fédération qui paierait spontanément, comme ça, une somme colossale ; mais une décision de justice qui nous imposerait une condamnation que nous n’aurions pas d’autre choix que d’exécuter. politiquement cela change tout.

NP : Est-il possible ou probable que la FFF préfère finalement qu’un éventuel agrément (paiement d’indemnités) avec l’ancien sélectionneur se passe dans le contexte du cadre juridique plutôt que le faire directement de manière à éviter tout soupçon de manque de fermeté ? Serait-il souhaitable de le faire pour éviter un jugement négatif avec les conséquences en termes d’images facilement prévisibles (polémiques et autres) ?

EB : Tout est toujours possible. Je ne suis pas favorable, actuellement, à une négociation sauf si elle est nettement favorable aux intérêts de la fédération.

Pour moi c’est « avec les dents » que DOMENECH devra arracher les « cordons de la bourse » fédérale pour être indemnisé, car ce serait autant de moyens financiers en moins pour le football amateur. C’est à dire pour le football de masse, celui du service public sportif. Je ne crains, ni le conflit (pacifique), ni le combat (d’idées) et encore moins une possible polémique suite à une condamnation éventuelle de la Fédération, pour toutes les raisons que je viens d’exposer.

J’ajoute que DOMENECH se grandirait en renonçant, de lui-même, à réclamer la moindre somme d’argent à la Fédération.

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