Cette même SASP qui avait en charge, depuis deux saisons sportives et jusqu’à ces derniers jours, la gestion des équipes seniors et notamment de l’équipe fanion qui participe au Championnat de Fédérale 1 avec les ambitions que l’on connait.
Cette rupture s’est mise en place avec une année d’avance sur la normale expiration du contrat qui avait été conclut pour une durée de trois ans.
La décision, prise à l’unanimité par le Comité Directeur de l’Association lors de la réunion du 6 septembre dernier, place le mot « fin » à quelques mois de discussions entre les deux entités sans qu’une entente n’ait été trouvée.
Rappelons que la SASP avait été constituée pour permettre l’arrivée au club de l’homme d’affaire anglais et résident monégasque, Paul White, et avait pour but principal le financement de l’activité professionnelle de l’équipe première qui visait la montée en Pro D2. Malheureusement, les résultats sportifs, malgré des financements copieux, ne furent pas à la hauteur des ambitions et cela peut expliquer un certain détachement de l’actionnaire principal (et presque totalitaire) du club qui a signifié son intention de limiter, dans le futur, son apport financier.
Mais, au delà de cette question d’argent dont l’importance capitale est certaine, l’Association dénonce également l’absence d’une gestion sociétaire correcte. Une situation qui avait obligé la DNACG de la FFR a prendre la décision de rétrograder le club en Fédérale 2, en revenant finalement sur cette décision après un ultérieur apport de fonds pendant l’été.
L’association voit en tout cela une « mala gestio » qui pourrait même obliger le club à un dépôt de bilan avec les conséquences gravissimes que l’on peut facilement imaginer et des retombées néfastes sur l’activité des équipes amateurs (jeunes, féminines, vétérans et même de son école de rugby qui est l’une des meilleures de France).
Pourquoi et comment en est-on arrivé là ?
Difficile à dire à défaut d’explications claires, même si l’on peut s’étonner qu’un homme d’affaire certainement avisé comme Paul White n’ait pas su contrôler la gestion que lui même avait confié à ces managers sportifs de l’époque.
Une certaine aisance budgétaire a fait que les critères de gestion appliqués n’auraient pas été les plus appropriés ? Si l’on choisit cette option, on revient à parler de l’ancien management et de sa performance. L’inventaire de la situation actuelle fait par le nouveau responsable Marc-André Doumergue n’est pas des plus rassurants : « Je ne veux pas faire de polémiques et je préfère regarder devant moi – nous dit l’intéressé- mais il est vrai que j’aurai préféré recevoir un héritage différent… »
Parce que, résultats sportifs mis à part, il est vrai que tout le reste présente des insuffisances ou des irrégularités frappantes, comme par exemple l’Assemblée Générale du 4 juin qui doit être considérée « nulle et non avenue » pour cause de flagrants vices de procédure et un non respect des normes statutaires (à ce jour le président élu, Paul White, ne peut être considéré comme tel et le sortant John Hall reste en charge malgré sa démission.)
Nous avons donné la parole à Christian Baldacchino, Président de l’association. Nous aurions voulu également avoir l’opinion de Paul White mais cela ne nous a pas été possible pour cause « d’absence » lors du match RNCA-Graulhet de dimanche dernier aux Arboras.
Christian Baldacchino: « Je veux vous dire tout de suite que l’Association est partie passive dans cette situation.
Notre décision, celle de casser le contrat avec la SASP pour la gestion des équipes seniors, comporte des risques évidents : le 6 septembre étant la semaine antécédente au début du championnat, comment envisager de le commencer sans savoir comment la SASP allait faire face aux obligations vers la FFR et les joueurs ? Toutes nos démarches amicales pour arriver à une résolution des problèmes réels que nous avons posés sont restées sans suite.
Lors de la saison dernière, nous avions dénoncé un « mis-management » et il nous a été opposé un « non-lieu ». Cette saison, et particulièrement après le rapport de la DNACG, nous sommes intervenus pour demander à la SASP de remettre la situation sur les rails. Là encore sans suite.
Mais le club n’appartient pas à qui a bien voulu mettre de l’argent mais il appartient à la Ville et à tous les associés !
Voulons-nous une réédition de la faillite du glorieux Racing Rugby Club de Nice ? Moi, non !
Pour des raisons qui m’échappent, il est de toute évidence que la SASP n’était plus gérée. Alors, à l’Association, qui reste le dernier recours du club, s’imposait la seule solution possible: mettre un terme à cette situation et le faire en temps utile pour commencer le championnat dans la régularité. C’est donc ce que nous avons fait après en avoir informé la FFR et la Mairie de Nice.
Je le répète : la première à payer les pots cassés est l’Association. On est parti avec des obligations budgétaires établies par d’autres personnes et nous n’avons pas l’assurance de pouvoir y faire face.
Mais l’essentiel est que le club ne soit plus dépendant de décisions administratives qui auraient pu le condamner à un dépôt de bilan: n’oublions pas qu’une SASP est une société de capitaux, soumise à toute obligation de loi. Et à ce sujet nous avons du constater qu’ il y a eu pas mal d’irrégularités !!!
Là encore je ne veux pas faire de polémiques mais il est évident que chacun devra assumer ses responsabilités. On ne peut pas mettre dans le même panier qui a géré ces dernières années et qui, au contraire, a été exclu, voir même pas informé.
Dans les jours qui viennent des décisions importantes devront être prises avec le concours des collectivités locales. Je peux vous assurer que le seul intérêt qui m’importe est comment le club pourra faire face à l’abandon (tel que je le considère) de l’actionnaire principal et quelles pourront être les perspectives pour le futur.
Il faudra faire preuve de beaucoup d’imagination ! »
Le rugby a Nice a failli, encore une fois, se retrouver dans une situation semblable à celui qui a vu la « mort » en face et cela faute d’un projet qui , s’il avait au départ les assises appropriées, par la suite a été mal géré : management ou bonne aventure ?
Mais de là vient une simple question : pourquoi personne n’est intervenu avant que les problèmes deviennent graves et presque ingérables ? Quel pilote était donc dans l’avion RNCA pendant ces deux dernières saisons et pourquoi les commissaires aux comptes ou autres managers n’ont pas tiré la sonnette d’alarme plus tôt ! N’oublions pas le dicton ‘culpa in operandi’ n’exclut pas le ‘in vigilandi’.
Le probable contentieux entre l’Association et la Sasp n’empêchera heureusement pas aux équipes de participer à leurs championnats respectifs même s’il faudra trouver des sources de financement pour remplacer celles assurées avec générosité par l’actionnaire principal Paul White, qui, ne l’oublions pas, a tout de même injecté dans le club plus d’un miliion et demi d’euros. là encore une simple question : Why and so what?
Il reste à espérer que les collectivités locales soutiennent et surtout accompagnent le club, comme il est de leur devoir, pendant cette période qui sera certainement difficile mais aussi que les responsabilités de ceux qui ont porté le club au bord du gouffre par une gestion calamiteuse soient clairement établies cela afin d’éviter que cette performance de haute voltige finisse aux oubliettes !!!
Il faut toujours savoir préserver les valeurs sportives et morales d’une discipline sportive face à la seule ambition et envers l’enjeu de l’argent.