Sur les quatre demi-finalistes, trois ont déjà remporté un tournoi du grand chelem. Le chilien Fernando Gonzalez fait figure de petit poucet alors qu’il est quand même classé 21ème joueur mondial et a déjà remporté huit tournois et a été quart de finaliste à Roland Garros, Wimbledon et l’US Open.
Avec Federer-Gonzalez et Gaudio-Nadal, les organisateurs ne pouvaient espérer mieux pour la 100ème édition du tournoi de Monte-Carlo. Est-ce que Gaston Gaudio l’argentin et Fernando Gonzalez parviendront à contredire les pronostics ? On salive à l’avance d’une finale dimanche opposant Roger Federer à Rafaël Nadal. Mais les deux chouchous du public même s’ils sont ultra dominateurs depuis le début du tournoi devront se méfier de leurs adversaires.
Dans le premier quart de finale, Gaston Gaudio fut impressionnant face à l’espagnol Tommy Robredo. Le vainqueur des Internationaux de France 2004 semble à son aise à Monte-Carlo. Comme à son habitude il se positionne deux mètres derrière la ligne de fond de court et distille ses frappes avec puissance et précision. Il accumule avec une déconcertante facilité les coups droits et revers pleine ligne. Gaston Gaudio a montré ce tennis qu’il avait su pratiquer à merveille à la porte d’Auteuil il y a deux ans. Son revers est un régal. Sa position loin derrière la ligne lui a permis de fixer Tommy Robredo désemparé pourtant tombeur de David Nalbandian au tour précédent. L’argentin remporte logiquement le premier set 6-1. Le deuxième est plus accroché. Tommy Robredo frappe plus fort, perturbe Gaudio. Mais à 4-3, il craque mentalement. Trop tendu, il commet des fautes. Trois fautes directes et il perd sa mise en jeu. Score final 6-1,6-3.
On attendait beaucoup de la confrontation entre Nadal et Coria, le deuxième match Espagne-Argentine de la journée. Guillermo Coria malgré sa quarantaine de double faute lors des deux tours précédents pratique son meilleur tennis. Il semble avoir les armes pour contrarier le taureau ibérique. Rafaël Nadal, même s’il n’a jamais tremblé face à Clément, Lisnard et Vliegen, paraît en deçà de son potentiel.
Le début de rencontre donne raison à cette analyse. Guillermo Coria rentre bien dans la partie, fait le break et mène 2 jeux 0. Rafaël Nadal, vexé, va réagir. Et de quelle manière ! Irrésistible, il va aligner onze jeux d’affilée. Guillermo Coria joue trop court, manque de puissance. Il a servi une première balle à 104 Km/h. C’est anecdotique mais symbolique de l’écart sur ce match entre les deux joueurs. Fatigué, à bout de force, le petit argentin n’a rien pu faire. Il interrompt la rencontre en début de seconde manche pour prendre sa tension et se rafraîchir. Rien n’y fait. Sans être transcendant, le numéro deux mondial Rafaël Nadal aligne les jeux et s’impose 6-2,6-1.
David Ferrer domine Roger Federer ! C’est surprenant mais bien réel. L’espagnol frappe fort, tient les échanges, repousse les attaques du suisse en difficulté. Celui-ci commet des fautes inhabituelles et est moins en réussite sur ses premières balles de service. Ferrer a trouvé la solution : il harcèle en accélérant ses frappes exclusivement sur le revers de Federer puis exclusivement sur le coup droit. Il emploie la tactique des boxeurs et cela fonctionne. Il aligne les jeux. Mais seulement trois. Lorsqu’il était mené 6-1, 4-0. Il revient à 4-3 dans le second set. Insuffisant. Roger Federer a réussi tout ce qu’il entreprenait lors de la première manche. Un festival. Un régal pour les yeux. Un tennis magique, élégant… Bref, il est l’œuvre d’un des plus grands joueurs de tout les temps.
Dans le dernier quart de finale, Gonzalez a subi la loi de Lubjicic pendant cinq jeux. Mené 4-1, le chilien refait son retard et l’emporte 7-5. Il déroule dans la seconde manche (6-1) profitant d’une blessure au pied du croate.
Federer et Nadal partent favoris pour les demi-finales mais leurs deux adversaires ont été tout aussi impressionnants qu’eux lors des quarts de finale. Aura-t-on droit à une finale révée Nadal-Federer ? Réponse demain en fin d’après-midi.