On dit que que chacun de nous choisit sa voie : Par hasard, par nécessité ou par vocation. Après notre conversation avec Sami Cheniti, un autre personnage de ces jeunes qui sont en train de colorer le panorama de la vie politique locale, les doutes ne sont pas permis : son engagement dans le monde social est tellement fort qu’il ne peut que trouver dans ses convictions profondes l’envie et la volonté de faire ce qu’il fait et qu’il prend visiblement plaisir à faire.
NP: pouvez-vous nous tracer votre profil personnel ?
Sami Cheniti : Natif de Nice, je suis marié et père de deux filles.
Je suis profondément laïc et républicain et j’entends défendre le plus longtemps possible ces valeurs. Éducateur de formation initiale, j’ai beaucoup travaillé avec des jeunes en situation d’échec social dans des foyers spécialisés et dans les quartiers dit « difficiles ».
Par la suite j’ai réussi mon diplôme de cadre du secteur social et ce diplôme m’a permis durant près de huit ans de prendre la Direction d’un grand service éducatif dans la vallée du Paillon et par la suite de me perfectionner dans le domaine de la politique de la ville.
Je suis également titulaire d’un Master 2 de droit public et sciences politiques spécialisé en politique de la ville.
Ancien arbitre officiel de football dans la Région PACA, je suis un fan de l’OGCN depuis des années, mais, même s’il ne faut pas le dire, je suis également très attentif à l’OM
NP : Quelles sont les raisons de votre engagement dans la vie politique et votre parcours personnel ?
SC : Militant associatif dans le domaine de l’éducation populaire, depuis l’âge de 18 ans , j’ai toujours étais très attentif à la politique en général.
Depuis cinq ans, je suis Président d’une importante association départementale d’éducation populaire qui œuvre dans le domaine de la formation des acteurs éducatifs, mais qui défend également des projets autours de la laïcité et de la citoyenneté dans les quartiers populaires.
Notre but étant de former des jeunes citoyens à part entière, capable d’agir et de participer aux multiples projets de notre société.
Le souhait de m’intéresser à la vie politique est très récent pour être honnête avec vous, même si je dois reconnaître que dans l’associatif et dans le rôle que j’occupe je fais naturellement de la politique, de manière différente bien sur.
NP : Quelle est votre vision de la politique en général ?
SC : Le constat que je fais depuis quelques années, c’est que nos concitoyens sont dégoutés de la politique et plus précisément de l’attitude des responsables politiques, tout parti confondu.
D’ailleurs le taux d’abstention dans certains quartiers populaires est navrant et on se doit de se préoccuper de ces phénomènes, qui risquent d’exclure de notre société une partie de la population.
Au niveau national, les changements à répétition au niveau gouvernemental ne favorisent pas, dans la tête des gens la stabilité et de ce fait renforce le sentiment de désordre général de notre société.
Cette panique se traduit par la peur de l’autre et créé un climat d’insécurité dans l’esprit de nos concitoyens.
Les seuls gagnants dans cette affaire se sont les extrêmes qui se nourrissent par ces situations anarchiques.
Nous traversons une crise inédite et plus que jamais nos dirigeants politiques doivent nous montrer des comportements exemplaires.
Ce n’est pas forcement toujours le cas et je le regrette fortement.
NP : on aimerait connaître vos considérations concernant Nice et son contexte politique…
SC : Comme vous le savez, je suis très attaché à Nice et à ce département, j’y ai toute ma famille, mes amis et mes souvenirs.
En 2008, j’ai décidé de me lancer publiquement aux municipales de Nice en acceptant d’être colistier de Patrick MOTTARD sous la bannière de Nice Autrement.
En acceptant de m’investir dans cette élection aux cotés de mes amis Patrick et Dominique Mottard, j’ai voulu participer à faire de la politique autrement où l’humain redevient au cœur de l’action politique en associant nos concitoyens à la co-gestion démocratique de la Ville.
Malheureusement, quand vous n’avez pas d’étiquette d’un grand parti, il est très difficile d’être élu, les gens préfèrent ne pas prendre de risque et voter « utile ».
Il y à encore dans l’esprit cette fameuse élection de 2002…
En 2009, j’ai tenté une aventure lors de l’élection partielle du 12ème canton de Nice et malgré une belle campagne soutenu par Patrick Mottard , le résultat n’était pas au rendez vous.
Cependant je ne regrette rien car c’était une excellente expérience personnelle et enrichissante.
Sur le plan relationnel et à titre personnel, j’ai des rapports très respectueux avec l’ensemble des élus de notre ville et de notre département.
NP : pouvons-nous vous demander vos expectatives pour votre futur politique et personnel ?
SC : Je suis concentré pleinement aux cotés de mes conseillers généraux, Dominique et Patrick Mottard qui auront une élection en mars 2011 à l’occasion des renouvellements des cantons 5 et 7.
Ils sont sortants et ont fait un très bon boulot sur tous les domaines concernant la vie quotidienne des habitants.
Ils bénéficient d’une bonne notoriété publique et je ne suis pas inquiet pour eux.
En ce qui me concerne, je n’ai pas le désir d’être candidat dans aucun canton pour le moment.
Je continue à m’investir dans le milieu associatif afin de défendre les actions citoyennes dans les quartiers populaires qui favorisera l’égalité des chances entre toutes les couches sociales de notre population et je tenterai avec l’aide de nombreuses associations et partenaires de la politique de la ville de trouver des solutions concrètes pour enrayer les phénomènes de violences grandissants dans nos quartiers.
D’ailleurs en début d’année 2011 avec d’autres acteurs associatifs, nous lancerons un collectif départemental pour la coordination des actions éducatives, dans les quartiers populaires.
Vous voyez, on peut faire avancer plein de choses concrètes par l’engagement associatif et citoyen.
Pour moi l’essentiel c’est de donner de l’espérance à une partie de notre jeunesse qui ne croit plus en rien et qui peuvent être la proie facile de certains prédateurs mal intentionnés.
C’est un peu , finalement , ma manière de faire de la politique, non ?
« Virtus sibi praemium » écrivait Séneque dans » De vita beata »: La vertu est une prime par elle même. Que dire de plus en parlant de Sami Cheniti?