La situation en Côte d’Ivoire risque de s’enliser dans une sorte de ‘non-démocratie’ qui tend à nier un résultat eléctoral portant reconnu par la Commission Indépendente mandaté par les Nations-Unies.
Mais il y un président auto-proclamé qui, supporté par le clan au pouvoir et la force des armes, qui ne veut pas quitter une cgarge qui pourtant occupe abusivement.
Et dans ce pays à la démocratie ‘fragile’ cette situation peut déchancher facilment et rapidement une guerre civile.
La situation est délicate et nous avons reçu de notre ami Macairie Dagry un nouveau temoignage que nous sômmes héureux de vous proposer.
Quand L. Gbagbo fait appel à ses réseaux de francs-maçons pour le défendre!
L’annonce de l’arrivée à Abidjan des deux avocats français, Rolland Dumas et Jacques Vergès a créé la stupeur, l’incompréhension et de vives critiques en France et en Europe.
Dans les milieux judiciaires et francs-maçons, ces critiques ont laissé la place à l’indignation et à la dénonciation de cette démarche suspecte et douteuse dont les seules motivations semblent être l’appât du gain et s’offrir une vitrine médiatique internationale.
Les questions que tout le monde se pose en Côte d’Ivoire et dans le monde reste toujours les mêmes. Pourquoi choisir deux avocats français et non ivoiriens ? Est-ce pour leur appartenance à la Franc-maçonnerie française ? Ou pour avoir été pour l’un président du conseil constitutionnel français et ministre des affaires étrangères sous F. Mitterrand ? Est-ce pour cette dernière fonction qui a fait de lui un acteur principal de cette France-Afrique tant dénoncée par le régime Gbagbo ?
Et pour l’autre, Gbagbo a-t-il été séduit par le fait qu’il a défendu Maurice Papon, Saddam Hussein, Milosevic, Klaus Barbie, etc, tous accusés de crimes contre l’humanité et qui a donc fait de lui l’avocat des causes désespérées ? Dans une tribune publiée par le quotidien Marianne (à lire sur notre site dans la page actualités (janvier 2011), Maître Philippe Bilger, Avocat Général près la cour d’Appel de Paris et Avocat Général à la Cour d’Assises de Paris, écrit ceci :
« Ils sont partis là-bas, chargés par leur client de soutenir sa cause que le droit, l’équité et la communauté internationale désavouent. Comme il se doit, mandatés dans ces conditions qui n’appellent qu’une défense de complaisance et de servilité, ils ont mis en cause l’ingérence française et internationale d’une part, la fraude d’autre part.
Croient-ils eux-mêmes à ces ripostes tellement prévisibles puisqu’ils sont condamnés à épouser jusqu’au bout la thèse de la personne qui les a sollicités sans avoir l’ombre d’un libre arbitre dès lors qu’ils ont accepté de se placer dans cet étau, sous son emprise ?
Je suis triste, pour ne pas dire plus, que ces deux personnalités – je connais mieux Jacques Vergès que Roland Dumas dont l’urbanité souriante m’a frappé les rares fois où je l’ai rencontré – aient consenti à mettre la main et leur esprit dans ce guêpier où la vérité semble pourtant éclatante ».
La Franc-Maçonnerie française de son côté s’indigne et se désolidarise totalement des prises de positions de ces deux avocats. Roland Dumas a été déjà suspendu de la Franc-Maçonnerie pour son rôle douteux dans l’affaire Elf et celle des Frégates à Taiwan, puis réintégré. De ce fait, on peut légitimement s’interroger sur ses réelles motivations. Comment les évangélistes, les pentecôtistes et autres chrétiens ivoiriens qui assimilent la Franc-Maçonnerie à la sorcellerie vivent-ils l’implication de cette confrérie dans la crise ivoirienne ? Les pasteurs et autres conseillers spirituels de Gbagbo et de la dame de sang seraient-ils eux aussi manipulés par le Boulanger ?
Dans une précédente chronique intitulée « les sept erreurs de L. Gbagbo… », nous avions montré ses contradictions stratégiques notamment vis-à-vis de la France qu’il fait semblant de stigmatiser devant ses militants qu’il manipule. Une fois encore, comment comprendre que le Boulanger qui accuse ouvertement la France de vouloir sa chute et de tout faire pour y arriver, fasse à nouveau appel à des français pour le défendre contre la communauté internationale.
Ce qui est le plus pathétique dans cette manipulation, c’est qu’elle fonctionne toujours en dépit de toutes ses incohérences. Par exemple, comment expliquer que les mêmes « supporters » appelés aussi à Abidjan, « les Gâteurs » (pour leur goût prononcé à tout gâter, c’est-à-dire à commettre des exactions et autres violences) qui déversent toutes leurs haines contre la France et les Français se mettent à applaudir l’arrivée de ces deux français. En y réfléchissant, on peut aisément en tirer deux conclusions. Soit les militants du FPI et leurs gâteurs sont dépourvus de tout sens de jugement et de raisonnement intellectuel, ce dont nous doutons fortement. Soit alors, ils ne sont intéressés que par l’argent que le pouvoir Gbagbo donne à ses militants, notamment aux « Gâteurs », pour descendre dans la rue et régner en « Maître absolu ».
L’asphyxie financière à laquelle est soumis actuellement le régime Gbagbo pourrait alors expliquer les nombreuses annulations de marches initiées par Charles Blé Goudé. La plupart de ces jeunes Gâteurs est sans emplois, sans revenus et sans aucune perspective d’avenir. Du coup ils ont fait de ces descentes dans la rue un véritable business et obtenu ainsi des sources de revenus. Soit ils se servent sur les biens pillés, notamment ceux des étrangers et de préférences ceux des Français. Soit ils sont rémunérés sur les recettes publiques de l’Etat pour aller vandaliser ou semer la terreur.
Gbagbo qui fait tout pour gagner du temps en introduisant au fur et à mesure des nouveaux acteurs et des zones d’incertitudes à volonté qu’il contrôle, espère faire durer le plus longtemps possible cette comédie tragique. La mission de la CEDEAO qui avait annoncé une intervention militaire rapide pour faire partir Gbagbo du pouvoir, semble maintenant disposée à faire plusieurs allers et retours auprès de lui, sous le prétexte de privilégier la diplomatie. Décidément, les voies de la diplomatie demeurent « impénétrables » et mystérieuses. Pendant ce temps-là, Abidjan compte ses morts, ses disparus et ses blessés et la Côte d’ivoire ses exilés politiques.