On sait que les élections cantonales dans le territoire départemental et particulièrement dans les 8 cantons de Nice qui seront à renouveler iront au delà de leur signification originale: la simple élection de conseillers à l’institution départementale. Elles auront également une signification de test pour la majorité départementale à la tête de laquelle il y a deux hommes forts (et complices) Christian Estrosi et Eric Ciotti.
Donc, confirmation ou désaveu de leur politique sont les vraies réponses que les analystes politiques attendent des électeurs. Dans ce cadre tout le monde est d’accord pour reconnaître à l’élection qui aura lieu dans le 14éme canton, l’étiquette de « mère de toutes les batailles », là où s’y affronteront des véritables poids lourds de la politique locale, droite et gauche confondues.
Dans ce casting, on ne peut pas ne pas attribuer à l’ancien maire de la Ville, le revanchard Jacques Peyrat, le rôle de baryton tandis que le sortant Paul Cuturello ne pourra échapper à celui du ténor.
Mais qui sera le soprano de la pièce ? Voici, à la surprise générale, l’entrée en scène de Dominique Estrosi-Sassone, une des meilleures « voix(e) » de l’UMP, qui ira à la « reconquête » de ce Canton (composés de nombreux quartiers chacun avec des caractéristiques sociologiques et des besoins très différents ) après 18 ans de défaites de sa formation politique face au Front National et au Parti Socialiste.
Cela valait bien une inauguration à l’américaine (Estrade à l’extérieur de la permanence, les amis et supporters dans la rue et la chaussée bloquée, hymne national et Nissa la bella) qui a donné le ton d’une campagne qui sera à l’arme blanche (dans le sens métaphorique du mot).
Et quelle surprise !
On connaissait la femme de dossiers, sérieuse, parfois sévère et toujours appliquée. On a découvert une véritable « amazone » prête au combat et à changer les habits de la dame à la silhouette séduisante et au charme indiscutable pour ceux de la moniale des quartiers défavorisés auxquels il « faut redonner l’espoir et la dignité » comme DES a bien voulu affirmer dans son allocution.
Une conversion dont on ne doutera pas de sa sincérité en connaissant l’engagement de cette femme de tempérament et de caractère (« bien trempé » comme l’a défini un des mentors de la candidature , le président du Conseil Général Eric Ciotti, « mauvais » comme le prétendent ceux qui la connaissent bien ou tout simplement « de » caractère comme le dit l’intéresséé?).
Se déclarant candidate à être une élue de proximité, attentive aux gens du canton et ardente défenseur des dossiers des quartiers et de leurs instances vis-à-vis des pouvoirs de la Ville et du Département, DES a franchi une fois pour toutes la barrière qui la confinait dans le rôle parfois trop réducteur de la fille de « son père » qui fut un baron du médicinisme et épouse de son (ex) mari dont on connait la carrière politique prestigieuse. Mais pour toutes et tous vient le moment de voler de ses propres ailes et d’avoir l’ambition d’être connu et reconnu seulement par son propre nom.
Alors, DES de se coiffer du casque de la combattante et de partir en bataille pour conquérir ce siège d’élue qui serait pour elle une consécration personnelle et en ferait la « reine » de ce canton qui sera « le coeur du développement » de la Nice du futur (comme l’a rappelé Christian Estrosi lors de son intervention), de ce territoire qui de l’aéroport ira jusqu’à l’emplacement du MIN au nord de la Plaine du Var en passant par la gare intermodale , le Centre Administratif, les implantations de l’OIN, le Grand Stade et de l’Eco-quartier annexe; de la mer (avec le port commercial ?) au quartier de Saint-Isidore qui restera préservé de la spéculation immobilière. Et avec le grand pari de la rénovation de la cité des Moulins qui devrait retrouver une condition de lieu de vie digne pour ses habitants en lieu et place du cliché actuel de ghetto.
La bataille sera rude, les coups ne manqueront pas mais DES se veut positive et optimiste. Elle sait avoir de bonnes armes pour se défendre de ses adversaires et gagner les petites batailles qui pourrait lui donner cette petite guerre. Comme elle se sait capable, une fois élue, d’abandonner ce rôle d’amazone pour celui qui lui ira le mieux celui de « illustrissime reine » comme était appelée dans l’antiquité Zenobie, mais de…Nice-Ouest et non de Palmyre, attentive à son bon peuple et aimée par celui-ci. Parce que sous l’écorce de la femme manager on devine facilement qu’il existe un capital d’empathie qui ne demande qu’à être mis en circuit.
Mais… »dimidium facti qui coepit habet » (celui qui a commencé est déjà à la moitié de son œuvre), nous dit Horace dans son Epistole !