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24 novembre 2024

Les dossiers de Nice-Premium: Deloitte Football Money 2011. L’argent est-il le nerf de la guerre?

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Deloitte Football Money est une enquête annuelle qui analyse la situation du football business. De cette étude nous avons examiné le tableau concernant le chiffre d’affaire (CA/Revenue) des 20 clubs de football dans la saison 2009/2010.


Les 20 clubs de football les plus riches du monde !

Pour la première fois, les revenus des 20 clubs de football les plus riches du monde ont dépassé les 4 milliards d’euros cumulés sur la saison 2009/2010 ! Le Real Madrid arrive en tête devant le FC Barcelone et Manchester United !

Le cabinet Deloitte, spécialisé dans l’audit et le conseil, vient de publier en ce mois de Février 2011, le résultat d’une étude annuelle sur les sources de revenus des clubs de football professionnels et a réalisé le classement des 20 clubs les plus riches du monde.

C’est la 14ème édition de cette étude appelée « Football Money League » et publiée neuf mois après la fin de la saison 2009/2010. Ce rapport représente l’une des analyses les plus modernes et fiables sur les performances financières relatives des clubs de football professionnels. Il est important de préciser que cette étude ne tient pas compte des dettes ou des investissements des clubs mais uniquement de leurs performances en termes de chiffre d’affaires.

Les données utilisées sont directement tirées des rapports financiers annuels des clubs (ou des entreprises, ou groupes d’entreprises, qui les possèdent) de la saison 2009/2010. Pour arriver au chiffre d’affaires total de chaque club, leurs revenus ont été divisés en trois catégories :

•Les revenus des « matchday » (jours de match), qui proviennent majoritairement des recettes billetteries, et à moindre importance, des revenus perçus dans le stade les jours de match.

•Les revenus des droits TV, incluant ceux des compétitions nationales et internationales.

•Les revenus commerciaux incluant les recettes sponsoring et celles du merchandising.

Pour la première fois, les revenus des 20 clubs de football les plus riches du monde ont dépassé les 4 milliards d’euros cumulés sur la saison 2009/2010 !

Pour la sixième année consécutive, c’est le Real Madrid qui arrive en tête de la hiérarchie et qui est sacré le club de football le plus riche du monde. Avec un chiffre d’affaires total de 438,6 millions d’euros, c’est également le premier club a dépassé les 400 millions d’euros annuels. Le FC Barcelone et Manchester United complètent le podium avec respectivement 398,1 et 349,8 millions d’euros, et sont suivis par le Bayern Munich, Arsenal et Chelsea ! Même si le Barça se retrouve relégué à près de 40 millions d’euros de son rival historique, le rapport précise que le club «blaugrana » devrait lui aussi largement dépasser les 400 millions d’euros sur la prochaine saison 2010/2011.

Les dix premiers clubs du classement de cette année occupent les dix meilleures places pour la seconde année consécutive, avec un top 6 absolument identique à celui de l’an dernier. Six clubs de ce top 10 sont présents dans le top 10 de ce « Championnat de l’Argent 2010 » depuis dix ans ! Cela dénote la forte stabilité de ces clubs de football et surtout le chemin qu’il reste à parcourir pour les autres clubs européens aspirant à faire partie de cette élite. Néanmoins, le rapport prévoit de voir un ou deux clubs franchir cette étape dans les deux prochaines années à venir, grâce aux résultats sportifs escomptés.

Ce classement est dominé par le duo hispanique Barça/Real. Il est indéniable que la forte augmentation des revenus du FC Barcelone est la conséquence directe de performances sportives exceptionnelles de ces dernières années obtenues par le club catalan ; contrairement au Real Madrid dont la croissance des revenus a été acquise malgré des performances sportives modestes, en particulier en Champions League.

La Champions League a d’ailleurs un poids non négligeable dans la position des clubs dans ce classement puisque cette étude nous apprend que 14 des clubs du top 20 ont participé à cette compétition reine européenne.
Malgré un duo de tête espagnol, le pays le plus représenté est l’Angleterre avec 7 clubs dans le top 20 : Manchester United, Arsenal, Chelsea, Liverpool, Manchester City, Tottenham Hotspur et Aston Villa.

Tout le monde se souvient que cette année 2010 a été marquée par le triplé historique obtenu la saison dernière par l’Inter Milan (Championnat Italien, Coupe d’Italie, Champions League) ! Pourtant, celui-ci ne lui a pas permis de grappiller quelques places au classement. Le club italien reste 9ème mais enregistre tout de même une importante progression de ses revenus (+14%) lui permettant d’atteindre un chiffre d’affaires total de 224,8 millions d’euros. Parmi les 10 meilleurs clubs de ce classement, l’Inter est le seul club, avec son rival l’AC Milan, à ne pas posséder sa propre enceinte et donc à ne pas pouvoir exploiter pleinement cette ressource fondamentale pour générer de plus importantes recettes « matchday » (billetterie et hospitalité) et commerciales (sponsoring).

deloitte.jpgEn gardant des performances sportives de haut niveau, qui lui permettront dans le même temps de maintenir ses revenus tirés des droits TV, et en se dotant de son propre stade, l’Inter Milan possède à coût sur l’une des meilleures marges de progression pour se stabiliser durablement et grimper dans ce classement.
Au Champion d’Italie s’oppose structurellement le Bayern Munich qui tire lui 74% de son chiffre d’affaires total de ses revenus « matchday » et commerciaux grâce à l’exploitation de sa nouvelle enceinte, l’Allianz Arena. Les autres clubs allemands possèdent eux aussi un profil similaire au Champion d’Allemagne. Une situation qui s’explique grâce à la construction et à la rénovation d’une importante partie des structures germaniques à l’occasion de l’avant-dernière Coupe du Monde 2006.

La France est représentée deux fois dans ce top 20 des clubs les plus riches du monde grâce à l’Olympique Lyonnais et l’Olympique de Marseille ; respectivement positionnés à une place de moins que l’année dernière, soit la 14ème et 15ème place pour un total de 146,1 et 141,1 millions d’euros de revenus annuels.

L’Olympique de Marseille connait une progression constante, bien que modeste, de ses revenus depuis 5 ans, essentiellement due à des résultats sportifs très intéressants et en nette progression.
L’Olympique Lyonnais, reste lui toujours en deçà de sa meilleure année en 2008 où il avait obtenu un chiffre d’affaires de 156 millions d’euros et avait réalisé l’une des meilleures saisons de son histoire avec un doublé Championnat/Coupe de France ainsi qu’une élimination en huitièmes de finale de la Champions League contre Manchester United.

Les deux clubs français présentent tous deux un profil similaire quant à la répartition de leurs revenus. Ils restent dépendants à 54% pour l’OL et 50% pour l’OM des droits TV, et défaillants quant à leurs recettes billetteries comparativement à leurs concurrents européens avec moins de 20%. A noter que ces dernières devraient sensiblement augmenter avec le projet OL Land pour le club rhodanien (si celui-ci se concrétise d’ici à l’Euro 2016) et avec la rénovation/extension de l’actuel Stade Vélodrome pour l’OM.

Enfin, il est convient de mentionner que le Real Madrid (30%, 36%, 34%) et Manchester United (35%, 37%, 28%) sont des exemples en termes de répartitions de leurs revenus : matchday, droits tv et commerciaux. En effet, il est largement préférable pour les clubs d’avoir une répartition la plus équilibrée possible de leurs trois sources de revenus afin de diversifier le risque et de réduire l’impact potentiel de facteurs immaîtrisables tels que… les performances sportives et leurs répercussions sur les revenus considérables des droits TV.

par Maryline Cabane

Auteur/autrice

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