Frédérique Grégoire Concas présente son projet aux niçois du 12ème canton, et dresse un bilan sans concession de la politique nationale et locale ! Le moins que l’on puisse dire c’est que l’engagement politique n’est pas qu’une simple histoire de famille pour cette femme de tempérament. Elle pourrait prendre comme devise, vue sa formation juridique, l’expression en latin » rari nantes in gurgite vasto » que Virgile avait utilisé dans l’Enéide pour définir les personnes téméraires qui avec beaucoup de courage se lançaient dans des entreprises difficiles.
Nice Premium : Voulez-vous vous présenter à nos lecteurs avant de vous présenter devant les électeurs du 12ème canton ?
Frédérique Grégoire Concas : J’ai 41 ans, je suis mariée à Marc Concas et nous sommes les parents d’une enfant de 13 ans. J’ai fait mes études de droit à la faculté de NICE et j’exerce la profession d’avocat au Barreau de NICE depuis plus de 12 ans, avec mon époux .
Je suis membre du centre d’information sur le droit des femmes et des familles depuis 2000, et c’est tout naturellement que je me suis spécialisée en droit de la famille.
Enfin, Je suis élue au Conseil Municipal de la Ville de Nice depuis 2001.
NP : Comment motivez-vous votre engagement en politique ?
FGC: J’aime comprendre le monde dans lequel je vis et défendre les hommes et les femmes qui le composent.
Cette passion a guidé mon parcours professionnel en qualité d’avocate. Bien connaître la vie des gens permet de mieux les défendre. Mais par dessus tout j’aime leur histoire, leur quotidien. Je veux partager leurs joies comme leurs difficultés. Ce besoin de partager nos expériences, nos espoirs, m’a naturellement conduit à agir sur ce présent en m’engageant dans le combat politique au service de ma ville et des Niçois.
Convaincue des valeurs de solidarité et de justice, j’ai souhaité dans le droit fil de mon métier d’avocat, poursuivre la lutte contre les inégalités et défendre les plus faibles.
NP : Quel est votre parcours en politique?
FGC:J’ai adhéré au Parti Socialiste dès 1993.
En 2001, j’ai été élue au Conseil Municipal de Nice sur la liste d’opposition « Nice Plurielle » et au sein de ce groupe, j’ai eu la charge des quartiers EST de la ville en liaison avec les deux conseillers généraux, Marc CONCAS et Patrick ALLEMAND.
Réélue en mars 2008, au côté de Patrick ALLEMAND, j’ai désormais la charge de veiller sur la bonne utilisation des deniers publics au sein de la Commission d’Appel d’Offres.
NP : Pourquoi êtes-vous candidate à cette élection ?
FGC: En 2009, à la faveur d’une élection partielle qui a vu moins d’un électeur sur trois se rendre aux urnes, l’UMP s’est emparée de ce canton. Beaucoup ont cru aux promesses du candidat de Messieurs ESTROSI, et SARKOZY.
20 mois plus tard, rien n’a changé pour les habitants du 12ème canton. Pire, les choses se sont aggravées : les problèmes de délinquance sont de plus en plus criants, la saleté envahit les trottoirs, les logements sociaux ou intermédiaires promis ne sont ni construits ni programmés et les associations de quartiers, maillons indispensables de la cohésion sociale, sont aujourd’hui au bord de la faillite.
Cette situation n’est pas acceptable et des solutions existent.
J’ai choisi de me présenter parce que je crois en la démocratie et aux valeurs de la République.
L’Histoire a démontré que les contre-pouvoirs démocratiques sont essentiels, et au niveau local c’est encore plus vrai ! Le pouvoir absolu n’est jamais une bonne chose, il porte dans son principe même, le risque de dérives.
Ici, l’UMP détient tout : la Mairie, la Communauté Urbaine, le Conseil Général. Messieurs ESTROSI et CIOTTI affichent clairement leurs objectifs : garder ce canton puis prendre tous les autres, afin de réaliser le « grand chelem ». Cette vision arrogante ne peut être celle de Républicains sincères et un conseiller général UMP de plus ne changera rien aux équilibres politiques du Conseil Général.
Dans cette ville, seul un conseiller général d’opposition est un rempart face aux dérives mégalomaniaques du maire de Nice.
J’ai la charge et le privilège de porter les valeurs de la gauche lors de cette élection. Toutes les formations politiques de gauche m’ont fait l’honneur de m’investir pour les représenter.
Je suis la candidate du Parti Socialiste, mais également celle de tous les écologistes, des communistes, des radicaux et des républicains et citoyens, pour porter les valeurs de solidarité, de partage, de fraternité et de laïcité qui sont les fondements du pacte citoyen et de la République.
NP: Voulez-vous en dire plus quant au programme que vous proposez aux électeurs ?.
FGC: Le 12ème canton étonne et fascine par sa diversité. Ce qui le rend très attachant c’est surtout la chaleur et la passion de ceux qui y vivent. Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise : nos différences enrichissent nos quartiers.
Refuser cette diversité, n’y voir que la source de problèmes, c’est aller contre toute l’histoire de notre ville et de sa culture tournée par la mer vers l’orient et l’Afrique, passage obligé vers l’Europe du Sud par les Alpes et ouverture vers le nord de l’Europe.
Conforter ce ciment, c’est proposer un avenir meilleur à l’ensemble des habitants du canton en permettant à chacun de disposer des conditions de vie nécessaires à son épanouissement. A celui de ses enfants, c’est conduire une politique de reconquête des liens sociaux, seule solution à une véritable réduction des inégalités.
Je veux pour ce canton, plus d’adultes dans les écoles et les collèges, plus d’équipes d’encadrement dans les associations en renforçant leurs moyens, des quartiers plus surs et plus propres.
Il faut réinvestir dans l’humain dans tous les domaines.
Mon projet pour les quartiers: dès le lendemain de mon élection, je veux :
-La prolongation de la ligne 1 du tramway vers La Trinité.
-Défendre l’accès au tramway pour les cités du Nord de Bon Voyage grâce à des passerelles franchissant le Paillon à la hauteur de l’AFPA, ainsi qu’aux Liserons que le Maire a décidé d’exclure du tram.
-Mettre en place une navette de bus pour les habitants des Liserons
-Mettre en œuvre une vraie politique de démocratie participative au sein du conseil de quartier en en rendant compte régulièrement.
-Réaliser avec la Région la halte « train-tram » au Pont Michel, qui permettra aux habitants de la vallée de prendre le train plus haut et diminuer le flot de véhicules sur la Route de Turin, pour réduire considérablement la pollution automobile, et le danger devant le groupe scolaire le plus important de la ville.
-Dynamiser le marché de Bon Voyage.
-Privilégier la rénovation urbaine des cités.
-Participer à l’élaboration d’un éco -quartier culturel aux Abattoirs.
Mon projet pour les collines et le Cap de Nice
- Achever le sentier littoral pour permettre enfin la jonction entre le Port de Nice et Villefranche sur Mer,
- Sécuriser de toute urgence le carrefour du Col de Villefranche où la circulation est trop dense, par la construction d’un giratoire,
-
Proposer une destination culturelle au Fort du Mont Boron et le rendre à nouveau accessible au public,
-
Poursuivre la sécurisation de la corniche André de Joly
-
Etablir en lien avec la Région, une meilleure insertion du Lycée des Palmiers dans le quartier
-
Valoriser l’ensemble des Parcs de l’Observatoire, du Vinaigrier et du Mont Boron, qui sont le poumon vert de notre Canton.
NP : Que pensez-vous de la situation politique en général?
FGC: La politique est souvent décriée et les politiques aussi. C’est la raison pour laquelle les hommes et les femmes politiques se doivent d’être exemplaires et irréprochables, notamment dans la gestion des fonds publics.
En effet, les fonds publics représentent les efforts de chacun de nos concitoyens et aucun euro dépensé ne doit être un euro inutile.
C’est la raison pour laquelle j’enrage contre les dépenses de communication et d’apparat exorbitantes tant du Conseil Général que de la ville de NICE qui ne servent en rien les intérêts de la population.
Je rappelle à titre d’exemple que le budget de communication de la Ville de NICE est supérieur au budget du logement. C’est une honte !
NP : et à Nice en particulier …
FGC: Nous pourrions résumer la politique de Monsieur ESTROSI de la manière suivante : il n’y a pas de pain, donnons leur des jeux !
Le maire de Nice s’entête à réaliser des projets coûteux qui vont grever durablement les finances de la ville pour masquer son incompétence à régler les problèmes quotidiens de ses concitoyens. Après avoir dépensé une fortune pour une candidature ratée aux jeux olympiques, il endette la ville durablement par la construction d’un stade surdimensionné.
Il a considérablement augmenté les impôts en 2010 pour pouvoir réaliser ses caprices alors même que la crise faisait augmenter le chômage et la précarité. Ainsi et alors même que le logement est une question prioritaire pour les Niçois, les réponses ne sont pas à la hauteur des difficultés et des revendications de nos concitoyens qui n’arrivent plus à se loger dans leur ville.
La ligne 2 du tramway qui était une priorité n’est toujours pas en chantier et le tracé est toujours aussi flou.
Monsieur ESTROSI est incapable de régler les problèmes d’insécurité : alors même qu’il en a fait son cheval de bataille, les infractions violentes à l’encontre des personnes augmentent. Il a même osé déclarer en séance du conseil municipal qu’il n’était pas en charge de la sécurité, lui qui voulait l’été dernier, sanctionner les maires laxistes.
Les habitants du 12eme canton de NICE doivent s’emparer de cette élection cantonale pour rappeler au Maire de NICE les véritables préoccupations de ses administrés.
La défaite de son 1er adjoint sera une bonne leçon !
