Depuis déjà quelques années, une idée d’alliance des clubs de judo niçois a pu germer dans les têtes des dirigeants azuréens de ce sport. Mais des politiques divergentes concernant le haut niveau et une lutte de pouvoir ont mis à mal le projet. Nice Premium revient sur les raisons pour lesquelles une entente du judo niçois n’est, pour l’instant, pas possible.
Pour chaque sujet de discorde, il y a toujours deux versions, deux vérités. L’une vaut généralement l’autre et chacun peut avoir des arguments qui peuvent paraître recevables. C’est tout à fait le cas du projet d’alliance de l’élite du judo niçois. L’idée même d’un rassemblement des ressources financières, matérielles et surtout humaines pour le haut niveau est sujette à controverse car chacun en revendique la paternité. Mais ce n’est pas l’un des problèmes majeurs de ce projet qui pourtant aurait pour vocation celle de faire franchir un échelon chez les judokas niçois.
Garder nos jeunes judokas dans la région
Actuellement, deux clubs représentant la ville de Nice évoluent en première division : l’Olympic Judo Nice et le Nice Judo. Un regroupement des meilleurs compétiteurs de ces deux équipes, et pourquoi pas d’autres associations locales, formerait l’un des pools de judokas les plus importants de France et probablement d’Europe. Cela aurait aussi le mérite d’augmenter les chances de ces judokas de pouvoir concourir dans les plus prestigieuses compétitions, se faire remarquer en vue d’une sélection en équipe nationale pour les Jeux olympiques. Autre point positif : le projet permettrait de garder ces jeunes dans notre région PACA. Aujourd’hui, beaucoup de judokas partent en région parisienne, véritable pôle pour ce sport en France. La fondation d’une grande structure niçoise en matière de judo stopperait (ou du moins freinerait) cette exode vers la Capitale.
Deux conceptions du projet
Mais voilà, la politique à mener à l’intérieur de cette structure fait débat entre les dirigeants des deux principaux clubs. D’un côté, le Nice Judo prône une formation 100% niçoise. Pour Michel Carrière, le directeur technique, « ce projet est l’occasion pour les jeunes judokas locaux d’accéder au plus haut niveau, de les rendre plus fort en les confrontant aux meilleurs.
De l’autre côté, l’Olympic judo Nice (OJN), par l’intermédiaire de son directeur Mohamed Otmane, aborde la question d’une façon différente : » soyons sérieux. Si nous avons tous rêvé que nos meilleurs sportifs soient des Niçois, il n’en demeure pas moins que nous sommes obligés de recruter des éléments extérieurs. Nous devons innover, rechercher les meilleurs, trouver des solutions, des sponsors, s’adapter aux exigences de notre sport pour que justement cette jeunesse niçoise rêve de podiums et d’athlètes référents ».
Cette politique de l’OJN fait justement dire à ses détracteurs que c’est un club de « mercenaires ». Pourtant, Mohamed Otmane s’en défend : « nous n’avons pas moins de judokas niçois que nos homologues du Nice Judo. On peut rappeler que Loïc Pietri (champion d’Europe et du Monde junior en 2009) ou encore Sofiane Milous (champion d’Europe sénior 2010), pour ne citer qu’eux, ont été formés dans notre club ».
Seule solution : la communication
Enfin, problème de taille : qui dirigerait cette cellule d’élite ? Tout le monde, dans ce dossier, se regarder en chiens de faïence, avec la peur que les uns ou les autres s’attribuent les places les plus importantes , obtiennent le contrôle de la structure et s’en servent pour leur propre gloire. Ces querelles intestines empêchent donc le projet d’aboutir. Mais toutes les parties en présence sont d’accord sur le fait qu’un rassemblement est nécessaire pour franchir une étape.
Alors, pour tout le judo niçois, mettons de côté ces vieilles rancunes, mettons-nous autour d’une table et discutons sereinement de ce projet ambitieux. Mais ce n’est qu’une suggestion…
