Christian ESTROSI va déposer ce vendredi à l’Assemblée Nationale plusieurs amendements* déjà cosignés par plus d’une quarantaine de parlementaires depuis lundi, dans le cadre du projet de loi relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité.
On ne peut que prendre acte et apprécier la rapidité de réaction de Christian Estrosi face à un problème qui s’annonce comme épineux.
Mais toute tactique disjointe d’une stratégie a le défaut et la limite d’avoir le regard court. Aujourd’hui on parle de la Tunisie parce qu’elle représente l’actualité. Mais demain ou après-demain ?
Parce que c’est de ce continent dont il faut parler et du fait que les prévisions démographiques nous annoncent qu’en 2050 les africains seront 1/5 de la population mondiale (estimée à 9,2 milliards de personnes). Cependant, n’est ce pas tant à nous qu’à nos enfants et petits-enfants qu’il faut penser ?
Sans vouloir jouer les savants, il n’est pas difficile de prévoir que sans politiques de démocratisation, de développement économique et de répartition de richesses coordonnées par les instances internationales (celles que Hegel appellait « les conditions géographiques extérieures »), les règles dont M. Estrosi (en version « bread and butter » comme disent les américains) veut se faire le paladin, risquent de n’avoir qu’un effet placébo.
L’action est toujours un pas en avant à condition qu’elle soit dans la juste direction. Sinon action rime avec confusion, alors qu’en ce moment il faut plutôt faire preuve de perspicacité. Et tout d’abord, sommes-nous sûrs qu’à ces immigrés suffira l’effet symbolique de Marianne ?
Ce ne serait pas mieux d’appliquer quelques principes de ce que Jacques Maritain, philosophe catholique, écrivait en 1936 dans « Humanisme intégral » ?
La recente visite de M. Estrosi au Pape est déjà aux archives ?