L’été sur la côte, c’est la frime, la drague et les soirées. Les Niçois sortent le grand jeu dès que la température dépasse les 20°. Et il faut afficher cet effort aux yeux de tous. Le meilleur moyen : les terrasses. Pour le grand bonheur des bars et cafés de la ville.
En se baladant dans les rues de Nice, tout le monde peut voir que les terrasses y fleurissent ces derniers temps. Tel une jeune pousse ayant réussi à se frayer un chemin entre le bitume, les cafés installent les terrasses où ils peuvent. La rue de la République est totalement dévastée par les travaux du tramway, mais le restaurant Le Calypso II a installé chaises et tables en plastique sur les graviers, à côté des rails du futur tramway. Le café « L’esplanade », a investi le trottoir du boulevard Jean Jaurès, entre les plots rouges et blancs. Quatre personnes pourront se battre en duel pour avoir la chance de boire leur café accompagné de l’agréable son des tracteurs et des pelleteuses. Au moins, « L’esplanade » a sa terrasse.
On dirait que les gérants de bar s’accrochent à leur terrasse comme la moule à son rocher. Et ils ont bien raison. Car les touristes, tout comme les Azuréens, apprécient particulièrement leur petit pastis au soleil. Un groupe de touristes, fraîchement arrivés de la Haute-Savoie, se promène sur le Cour Saleya. Ils s’apprêtent à « boire un coup dans un café au soleil ». Pour eux, ces terrasses ont forcément une connotation d’été ; « chez nous, c’est encore l’hiver! » Mais ces belles terrasses ont un prix. Ces touristes ont mis une heure trente pour faire le trajet Peymenade-Nice à cause de la circulation. A croire que les terrasses de Nice sont renommées internationalement. C’est sûrement le cas car quatre Australiens se trouvent devant « la Civette du Cours » dont la terrasse est blindée. Eux iront sûrement manger sous les rayons du soleil pour le « lunch time ». Cependant, ils regrettent « le manque de fleurs sur les terrasses » et auraient préféré avoir « une belle vue sur la mer ». En tout cas, il est clair qu’ils préfèrent « 1000 fois manger dehors plutôt qu’à l’intérieur ».
Les gérants de bars et restaurants avec terrasses l’ont remarqué. La Brasserie de Tivoli, rue de la Tour, garde ses tables dehors toute l’année mais l’affluence se fait surtout en juillet et août. La Pizzeria « La Mama » remarque que son chiffre d’affaire augmente à partir de mai. Ils sont même obligés de rajouter des tables avec l’arrivée du soleil. Pascal, du restaurant « La Cambuse », constate que les affaires marchent mieux l’été. « Il y a plus de monde et de touristes. En plus, tout le monde sort les terrasses alors c’est plus facile. Ca donne envie aux clients. »
Si, en avril, les Niçois ne se sont pas découverts d’un fil, en mai, ils commencent à faire ce qu’il leur plaît.