A l’occasion des « Journées des Ambassadeurs » qui se sont déroulées à Nice, Christian Estrosi, Député-Maire de Nice, Président de Nice Côte d’Azur a remis une médaille aux championnes de France du RNCA (D2) en présence de M. Perez, Vice-Président de la LNR, Henri Mondino, président du Comité Côte d’Azur de la FFR, François Baudino, président du CD06 de la FFR, Christian Baldacchino, président du RNCA. Des anciens internationaux et joueurs emblématiques du rugby niçois étaient également présents: Marcel Volot, André Herrero, Jean-Claude Ballatore, Jeff Tordo, Tony Catoni et Philippe Buchet.
En marge de cet évènement, le maire de Nice a publiquement annoncé le projet municipal (avec investissements publics et partenaires privés dont la Mairie serait garante) pour qu’un club professionnel de rugby puisse voir très prochainement le jour.
Le maire de Nice, aux ambitions toujours « audacieuses » pour sa Ville (« De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace » disait Danton en bon révolutionnaire) , a même placé la barre très haute en parlant de Top 14 !!!
Le dossier du Grand Stade sera le déclencheur de cette opération pour une meilleure exploitation de cette enceinte dont les coûts de construction et de gestion sont annoncés comme élevés. Pour cela, la Mairie aura besoin de manifestations commerciales et de clubs sportifs performants dans le football et rugby..
A ce jour, ce ne sont pas l’OGC Nice, en déficit de gestion permanent, ni le RNCA, pensionnaire de l’élite amateur, qui pourront répondre positivement aux expectatives sportives et économiques de la municipalité qui a investi des sommes considérables dans l’opération Grand Stade. Donc, il faut tourner la page et se donner les moyens de ses ambitions avec des projets ayant la capacité de réussir à atteindre les objectifs donnés.
Concernant le dossier « football » nous ne possédons pas d’éléments pour en parler mis à part ce que l’on dit déjà depuis quelques temps, à savoir que la Mairie recherche des investisseurs capables de donner au club phare de la Ville une assise pour faire face aux contraintes économiques que le football de haut-niveau nécessite. Mais en attendant cet oiseau rare, les actuels investisseurs Stellardo et Governatori, avec une gestion prudente, assurent le service ad minima.
Une situation bien différente pour le rugby
Au RNCA, l’association, gérée par des bénévoles de qualité, représente une valeur sûre avec une école de rugby très performante et des équipes de jeunes issus d’une formation de grande valeur (malheureusement et souvent pour le voisin régional, l’ogre toulonnais).
Quant à l’équipe senior, elle devrait être gérée par une SASP (société de capital). Les récentes expériences des participations financières de Gilbert Stellardo et de ses amis dans un premier temps et celle successive du financier et mécène anglo-monégasque-chypriote Paul White n’ont pas eu le succès espéré…. loin de là !
Pour preuve, la SASP, qui avait comme actionnaire quasi-exclusif Paul White, a terminé sa vie administrative par la décision du Tribunal de Commerce de la placer en liquidation judiciaire avec tout ce qui va avec (bilan passif, créanciers non satisfaits etc..) suite à une hasardeuse gestion qui a porté le club au bord du gouffre financier avec des possibles conséquences pour l’association et le risque de faire disparaitre, comme cela avait déjà été le cas à la fin des années 90, le rugby à Nice. D’où la nécessité d’une prise en main temporaire de l’activité senior de la part de l’association avec une importante subvention spéciale de la Municipalité pour faire face au déficit annoncé.
Et pour le futur ?
La réponse est facile et univoque : un projet de cette envergure nécessite les compétences nécessaires pour le mettre en place et le gérer au quotidien. Qui connait le rugby moderne sait pertinemment que, si l’argent reste le nerf de la guerre et la condition préalable pour toute stratégie, le chéquier à lui tout seul ne suffit pas à en assurer le succès.
D’où le besoin du club de se donner les moyens pour le faire : bref, trouver les hommes qu’il faut. Hélas, l’annonce du Maire de Nice a eu comme premier effet d’aiguiser les appétits et mettre en action les ambitions de certaines éminences grises… Rien de bien nouveau sous le soleil niçois !
Un dicton dit « là où il y a le fromage arrivent (trop souvent) les rats ». Et quand le fromage est du bon parmesan (goûteux au palet et bien énergétique) … Comment s’étonner que les candidats de toutes sortes se bousculent au portillon ?
Malheureusement, ce fait risque fort de déjà plomber la stratégie municipale : parce que si le rugby niçois avait une telle richesse de compétences sportives et managériales, alors pourquoi jusqu’à ce jour il n’y a pas eu les résultats escomptés ? Alors, ne soyons pas dupes et comme on le dit si bien dans ces cas « s’ils étaient si bons, ça se saurait ! « .
Un projet à moyen-terme, certainement difficile et coûteux, aura besoin des meilleures capacités pour mettre de son côté toutes probabilités de réussite. Ces compétences managériales existent et il suffit tout simplement de faire le bon choix (Pourquoi pas même en se faisant aider par un cabinet de recrutement spécialisé ?) et de ne pas tomber dans l’habituelle opacité et le récurrent copinage.
L’essai municipal sera-t-il (enfin) transformé du côté des Arboras ?