Cette consultation qui intéressait 26 cantons du département avait une signification plus politique que éléctorale, la majorité sortante de droite étant assurée de garder une confortable avance sur son oppostion et Eric Ciotti étant sûr d’étre réelu à la Présidence.
Le résultat du premier tour a quelque peu changé la donne avec l’avancée, certes prévue mais pas d’une si grande ampleur, du FN qui s’est maintenu dans 14 cantons et cela malgré la nouvelle loi que la majorité parlementaire avait voté ayant pour but d’éviter des triangulaires qui, dans le passé, avaient été souvent profitables aux candidats de gauche.
Fort probablement ce résultat, sauf ultérieure surprise, ne se convertira pas en nombre d’élus mais le panorama politique azuréen en sera fortement marqué en vue de l’élection présidentielle de 2012.
Pour revenir aux cantonales 2011, après les 6 premiers cantons déjà assignés (5 élus de droite et 1 de gauche), dimanche, les chocs directs permettrons de donner le nom des vainqueurs, sauf recours possible comme pour le 14ème canton.
Concernant les 8 cantons niçois, la question est de savoir si les trois candidats UMP qui ont été devancés au 1er tour (Daniel Benjmol, Bernard Asso et Bernard Baudin) sauront renverser la vapeur contre des adversaires pratiquement inconnus et qui, de toute manière, en sortiront politiquement affaiblis. Plus confortable sont les positions de Olivier Bettati et de Benoit Kandel. De même que la gauche niçoise peut être optimiste pour deux de ses trois finalistes, Patrick Mottard et Jacques Victor. Finalement, la confrontation la plus difficile et incertaine sera celle entre Dominique Estrosi Sassone et Paul Cuturello avec un léger avantage à la candidate UMP arrivée en tête au premier tour.
Une analyse est déjà possible : cette élection a montré une certaine fragilité de la majorité départementale dans un territoire pourtant bien ancré sociologiquement à droite et verrouillé du point de vu politico-administratif. Si la poussée de la droite extrême a comme motivation un cocktail de rejet de l’establishement (Dieu sait si clientélisme rime avec administration publique dans tous les secteurs), de nationalisme, d’intolérance et de paranoïa, la droite républicaine n’a pas su être à la hauteur de ce défi certes local.
Au lieu de pratiquer une véritable politique de fond et faire de la pédagogie, les détenteurs du pouvoir local se sont contentés de réponses confuses et de mettre en place des actions à court terme.
On a vu des annonces à gogo, des inaugurations à la pelle et des promesses de toutes sortes. Le quartier des Moulins a été l’objet de telles attentions qu’on pourrait s’imaginer que s’il y avait eu encore quelques semaines de campagne électorale, ce quartier aurait pu avoir des allures de…Beverly Hills !. Mais malgré toute cette détermination évidente, on sentait bien que manquait une sensibilité au sens profond des choses.
La démonstration par l’absurde est qu’en multipliant les déclarations et les initiatives destinées à concurrencer le FN en allant jusqu’à emprunter son vocabulaire, la droite républicaine a tout à perdre comme le montre et le démontre ce résultat électoral local et national.
Alors pourquoi s’étonner si les électeurs marqués par la « peur sociale » ont choisi le vote protestaire et la vague bleu Marine ?