Le petit-fils de Henri Matisse, Claude Duthuit, a souhaité offrir à la Ville de Nice et à son Musée Matisse, le chef d’œuvre « La Piscine ». Une œuvre monumentale constituée de deux panneaux de céramique de 8,50 mètres chacun sur 2 mètres de hauteur, trouvera bientôt sa place au sein du Musée Matisse. L’acceptation de cette donation proposée au Conseil Municipal du 8 avril 2011 constitue un moment historique pour la Ville de Nice et ses musées.
La précédente grande donation Matisse à la Ville date des années 50 au moment où Henri Matisse, lui-même, a proposé à Jean Médecin la création du premier musée au monde lui étant consacré et a fait don à la Ville d’œuvres magistrales comme la « Nature morte aux grenades », don complété à sa mort en 1954 par son épouse, ses enfants et petits-enfants.
Ensuite, et pendant plus d’un demi siècle, la Ville n’a pas su maintenir avec les héritiers Matisse un lien positif, de telle sorte que plus aucune donation à la Ville n’a été consentie.
Dans cet intervalle, c’est à l’Etat et non plus à la Ville que les membres de la famille Matisse ont fait confiance.
« La Piscine », œuvre monumentale constituée de deux panneaux de céramique de 8,50 mètres chacun sur 2 mètres de hauteur, trouvera donc bientôt sa place au Musée Matisse de Nice.
Matisse l’avait créée non loin de là, au Régina, et, d’ailleurs, la maquette préparatoire en papiers gouachés découpés de cette œuvre a été acquise dans les années 70 par le plus grand musée américain : le MOMA de New-York.
Nous aurons donc bientôt à Nice une œuvre dont le plus grand musée américain n’a que la maquette.
Histoire de l’œuvre :
A la fin de sa vie, Matisse réalise des compositions monumentales en papiers gouachés découpés, qu’il destine pour certaines à des réalisations en céramique.
Découpée dans la couleur en papiers gouachés, La Piscine, 1952, fait partie des chefs-d’œuvre qui marquent la dernière période du peintre avant sa mort à Nice en 1954. Il y atteint l’espace plastique qu’il recherche.
A l’origine, cette composition en papiers gouachés découpés se trouvait épinglée sur les murs de l’appartement-atelier de Matisse au Régina.
Par la suite, La Piscine a été réalisée en céramique.
« La Piscine » représente des baigneuses. C’est en regardant des nageuses dans une piscine, au Cap d’Antibes, à l’hôtel Éden Roc, que Matisse a trouvé son inspiration.
Cette œuvre est remarquable car elle présente des corps dans la grâce et la fluidité de leurs mouvements traduits par des formes découpées dans du papier gouaché bleu dont la simplicité fait découvrir l’essentiel de leurs lignes. Les silhouettes bleues rappellent celles de nageuses (d’où le nom de l’œuvre, La Piscine) et sont accompagnées de motifs aquatiques, sur un fond blanc.
Calendrier d’installation de « La piscine »
La monumentalité de cette œuvre impose, pour son installation dans le musée, des travaux de réaménagement des espaces et d’extension du bâtiment. Ce programme de travaux, qui marque une étape nouvelle dans la montée en puissance du Musée Matisse de Nice, est lancé et s’achèvera en décembre 2012. C’est à cette échéance que « La Piscine » sera installée.
Afin de préfigurer l’arrivée de ce chef d’œuvre, le Musée Matisse, avec l’accord de M. et Mme Claude DUTHUIT, les donateurs, présente déjà actuellement une maquette grandeur nature pour donner à chacun la vision de l’œuvre finale.
En outre, pendant l’été 2011, le musée présentera une exposition « Henri Matisse, la dissolution du trait et de la couleur, autour de La Piscine ». Cette exposition s’appuie sur une thématique de l’eau évoquant le caractère fluide de la ligne, sa dissolution sur le blanc du papier. Le dessin peut prendre chez Matisse des dimensions symboliques, comme celles d’un regard ou d’une expression donnée à la rêverie des figures endormies. Cette même fluidité se retrouve dans la représentation des corps dans les thèmes de La Danse (1930-1931), des Sirènes (1948), des Acrobates (1952), (coll. Musée Matisse, Nice).