Le maire de Nice a voulu revendiquer, lors d’une conférence de presse, un premier bilan après trois ans de mandature, » une politique globale, une politique qui tend à amèliorer la qualité de vie de chaque individu dans notre cité » dit-il en présence de ses adjoints Benoit Kandel, Christian Tordo et Philippe Pradal : « Aujourd’hui, nous avons le recul nécessaire pour en mesurer l’impact. Aujourd’hui, l’ensemble de ces mesures doit être connu de tous ». Ce qui laisse prévoir une nouvelle campagne d’information ayant pour slogan « + de pouvoir d’achat pour une meilleure qualité de vie ». Que dire… On sait bien que le « savoir faire » sans le « faire savoir » ne vaut rien, alors…
« Une ville c’est aussi le bien-être de ses habitants. Je n’ai pas attendu que le débat s’installe sur le plan national pour prendre les initiatives nécessaires à l’amélioration du quotidien de mes administrés. Depuis 2008, j’ai placé le pouvoir d’achat des Niçoises et des Niçois au cœur de mon action » déclare le Député Maire de Nice.
Oubliée l’économie libérale qui pourtant était la ligne directrice du gouvernemnt dont il faisait partie, Christian Estrosi choisit encore une fois les thèmes de l’économie « sociale et solidaire » pour illustrer, avec un insolite style de ménagère énumérant les petits chiffres les uns après les autres, les bienfaits de son action auprès des administrés (voire l’encadré)
Loin les fastes ministériels et des ors des salons parisiens, la page semble tournée et c’est un retour à la vie « réelle » (comme il aime le dire) de province, le « seigneur » de Nice sait que sur le terrain on n’existe que par l’action.
Comme disait Hegel: « il faut savoir choisir la direction de l’histoire » et Christian Estrosi sait que la politique se joue à un niveau émotionnel bien plus que rationnel. Les temps sont difficiles et les gens ont besoin d’être rassurés. Voilà pourquoi, continua le maire de Nice » personne ne doit être laissé sur le bord du chemin …et que tous ceux qui ont besoin puissent bénéficier de ces mesures. »
Bien sûr, on sait bien que l’on ne doit pas confondre les impressions avec la substance des propos mais on sait également que le consensus politique, cet obscur objet du désir, passe par les relais médiatiques pour aller vers l’opinion publique. D’autre part la « propagande »* (en tant que stratégie de la persuasion) est un système d’organisation qui a comme but de neutraliser la raison pour s’appuyer sur les émotions et l’imagination. Donc, il faudra s’attendre à des mises en scène spectaculaires pour arriver à cet imaginaire.
Pour en finir, et si Shakespeare avait raison en faisant dire à Hamlet : « Rien n’est bon ni mauvais en soi, tout dépend de ce que l’on en pense ? »…
- Le premier cas reconnu d’organisation de propagande est celui de l’Eglise Catholique qui créa en 1622 la Sacra Congregatio de Propagande Fide pour propager la foi catholique dans le monde.
