- Chacun s’accorde à dire combien l’Europe va mal.
Comment ne pas être déçu de voir l’Union européenne, telle qu’elle est aujourd’hui, le plus souvent impuissante et divisée, illisible pour le citoyen européen.
Même s’il faut reconnaître des avancées telles que le mécanisme européen de stabilité financière, le pacte pour l’euro plus ou le début d’une convergence fiscale, celles-ci ne peuvent cacher les divisions sur de nombreux domaines et relèvent de décisions intergouvernementales, actant donc la mise à l’écart de la méthode communautaire.
Comment ne pas être déçu quand il est facile de se rendre compte qu’une Europe fédérale serait la meilleure garantie pour défendre les intérêts des peuples européens, pour que l’Europe puisse se faire entendre dans le contexte de mondialisation qui caractérise ce début du XXIème siècle ?
Comment ne pas être déçu quand on voit les gouvernements des Etats membres incapables, sur de nombreux domaines de faire preuve d’une véritable solidarité européenne et de promouvoir des politiques, des projets communs ?
- Il est alors peu surprenant que nombre de nos concitoyens se détournent de l’idée européenne.
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Réagir est urgent.
On n’a pas le droit de laisser ainsi s’étioler une construction qui a suscité tant d’espoirs, qui nous a apporté la paix et la liberté.
Que chacun le comprenne, les mêmes causes produisent les mêmes effets, une Europe qui se déliterait est une Europe où l’émergence de nouveaux conflits ne tarderait pas.
-Comment réagir ?
Il faut d’abord expliquer pourquoi l’Europe est une nécessité. Nos gouvernements ne peuvent, tout en parlant toujours d’Europe, prendre des positions qui empêchent son développement.
Il faut surtout mobiliser l’opinion publique, et là est le rôle de la société civile que représente notamment le Mouvement Européen-France. Mais comment le monde associatif peut-il agir quand l’appui public lui fait défaut ?
Réagir ce serait adopter quelques mesures montrant que l’on croit en l’Europe : définir une politique énergétique commune ; lancer de nouveaux projets d’entreprises communes qui prouveront qu’ensemble l’Europe peut réussir ; mettre en place une véritable politique commune en matière d’immigration et d’accueil des migrants, pendant indispensable de l’espace Schengen ; ou encore lancer une diplomatie européenne pour mutualiser nos moyens.
Et combien d’autres exemples pourrions-nous citer ?
- Peut-on réagir ? Oui, si la société civile est capable de lancer un cri d’alerte et un appel, si nous parvenions à faire de l’Europe un vrai débat lors de la prochaine présidentielle.
Oui, si les élections de juin 2014 au Parlement européen, dans l’esprit du traité de Lisbonne, permettent vraiment une campagne européenne autour d’un candidat à la présidence de la Commission et d’un projet présentés par chaque grande famille politique européenne.
Oui, si nous acceptons de considérer que dans une Europe élargie il ne sera plus possible d’avancer tous au même moment et au même rythme.
L’Europe a besoin d’une locomotive. Les Etats fondateurs, au premier rang desquels la France, doivent retrouver leur fonction d’entraînement et être les premiers à respecter les règles.
L’Europe de l’expérimentation des groupes pionniers c’est positif quand on affiche clairement que l’objectif est d’initier une dynamique pour rassembler progressivement le maximum d’Etats.
- Ce n’est pas instituer une Europe à deux vitesses ni revenir sur des acquis.
C’est aller de l’avant pour entraîner les autres dans leur sillage. Ajoutons que l’Europe des pionniers ne se résume pas aux Etats.
Les régions et métropoles européennes sont aussi les lieux d’invention de l’Europe de demain.
- Le combat de l’Europe n’est pas la nostalgie d’une époque passée, celle de l’après-seconde guerre mondiale, celle de la deuxième moitié du XXème siècle.
C’est le combat prioritaire d’aujourd’hui pour la paix, la liberté, la prospérité de nos peuples européens.
C’est le combat pour que notre jeunesse puisse avoir un avenir, s’approprier un projet collectif.