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3 octobre 2024

Villa Arson : L’Art Contemporain, Nice et la Côte d’Azur

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Le Centre national d’art contemporain de la Villa Arson présente jusqu’au 30 octobre, trois expositions organisées dans le cadre de la manifestation L’ART CONTEMPORAIN ET LA CÔTE D’AZUR – Un territoire pour l’expérimentation 1951 – 2011. Rendez-vous annuel, l’École nationale supérieure d’art de la Villa Arson propose quant à elle DEMAIN C’EST LOIN, une exposition de ses diplômés 2011 en deux volets, à la Villa Arson et à la Galerie de la Marine (en centre ville).


arson.jpg LE TEMPS DE L’ACTION

Une recherche sur l’histoire de la performance sur la Côte d’Azur de 1951 à nos jours

Cette exposition est conçue comme la première étape d’une recherche menée par la Villa Arson depuis septembre 2007 sur l’histoire de la performance sur la Côte d’Azur de 1951 à nos jours.

Ce projet aboutira lors de l’été 2012 par la mise en ligne d’une base de données la plus exhaustive possible sur le sujet, une publication, et une deuxième exposition réunissant films, photos, objets et documents divers.

La performance se caractérise par l’art du geste ou de l’action accompli ou organisé en public (du moins dans les conditions d’une confrontation ou d’un rapport avec le public) par un artiste à un moment donné, sur une temporalité unique (même si elle peut parfois être répétée). Il s’agit de déstabiliser les conventions esthétiques, notamment en décloisonnant les genres (arts plastiques, musique, théâtre, danse, poésie, cinéma…) tout en mêlant cultures savantes et populaires. La performance s’affranchit également des espaces traditionnels du spectacle en inventant de nouvelles topographies de la représentation.

La performance est donc l’art de la limite : la limite du corps bien sûr, mais aussi des genres, des formes, des espaces et de la pensée.

L’aventure débute en 1951 et 1952 avec la présence des Lettristes au Festival de Cannes, avec notamment la projection en 1952 du film sans images et sans pellicule Tambours de Jugement Premier de François Dufrêne conçu comme une véritable performance collective. La recherche passe ensuite par les inventions formelles d’Yves Klein et d’Arman dès le milieu des années 1950, puis par le Nouveau Réalisme, Ben et son Théâtre Total et Fluxus, la présence de Georges Brecht et de Robert Filliou à La Cédille qui Sourit entre 1965 et 1968.

Au-delà de ces pères fondateurs, l’art-action ne cesse jusqu’à aujourd’hui de se renouveler grâce à la créativité et l’énergie de dizaines d’artistes qui inventent des nouvelles formes qui traversent les époques : Éric Andreatta, Marcel Alocco, Antoine Alvarez, Dominique Angel, Dan Azoulay, Éléonore Bak, Marcel Bataillard, Emmanuel Benichou, Daniel Biga, Frédérik Brandi, Anna Byskov, Julien Blaine, Jean-Michel Bossini, Caroline Bouissou, Robert Bozzi, Gilbert Caty, Hervé Courtain, Michel Cresp, Michel Crespin, Robin Decourcy, Niki de Saint Phalle, Erik Dietman, Noël Dolla, Joël Ducorroy, Éric Duyckaerts, Robert Erébo, Kristof
Everart, Daniel Farioli, Fred Forest, Yves Fournier, Jean-Baptiste Ganne, Olivier Garcin, Paul-Armand Gette, Doohwa Gianton, Claude Gilli, Jean-Pierre Giovannelli, Groupe Signe, Guignol’s band, Yoko Gunji, Cai Guo-Qiang, Raymond Hains, Raoul Hébréard, Max Horde, Michel Journiac, Judith Kele, Jean-Noël Laszlo, Pierre Le Pillouër, Jean-Jacques Lebel,
Virginie Le Touze, Jacques Lizène, George Maciunas, Denis Martinel, Jean Mas, Florent Mattei, Paul McCarthy, Médiastok, Bruno Mendonça, METCUC, Roland Miller, Elisabeth Morcellet, Patrick Moya, Georges Mucciarelli, Frédérique Nalbandian, ORLAN, Gina Pane,
Gilbert Pedinielli, Philippe Perrin, René Pietropaoli, Pierre Pinoncelli, Claude Rosticher, Mimmo Rotella, Ruy Blas, Sales Gosses, Serge III, Josée Sicard, Sophie Taam, Bernard Tréal, Nicolas Uriburu, Charly Van Rest, Bernar Venet, Jean-Luc Verna, Éric Watier, Junko
Yamasaki… (liste non définitive)

L’exposition transforme la Galerie carrée du centre d’art en lieu de présentation du travail de recherche.
Les différentes informations recueillies dans la base de données sont projetées via une interface graphique réalisée par le groupe g.u.i, artiste par artiste, sans dévoiler encore les documents originaux, selon quatre temporalités réparties dans l’espace en autant de points cardinaux :

  • 1951-1962 : l’apparition de personnalités et de gestes fondateurs,

  • 1963-1972 : la vague Fluxus qui sème son désordre poétique,

  • 1973-1990 : l’esprit alternatif et les attitudes engagées,

  • 1991-2011 : la redéfinition des genres et des codes de la performance.

Un inventaire nominatif (noms des artistes ou des intervenants concernés) et topographique (nom des lieux d’accomplissement des performances) acco pagne les projections.
Chaque
référence inscrite sur le mur est doublée de manière disparate créant de fait une lecture presque vaporeuse de l’ensemble.
Un lieu de travail éphémère est dévolu à la collecte des témoignages des protagonistes de cette histoire.
Par ce biais, les informations présentées dans l’exposition sont mises à jour en temps réel durant les dix-huit semaines d’exposition. L’équipement de ce bureau est proposé par
Surface de rencontres temporaires avec deux tables et une chaise Modifier de Charlotte Perriand, un tabouret Elephant Stool noir de Sori Yanagi 1954 et un tabouret blanc de Stacy

Pour un regard informé sur l’expositionles visiteurs sont accueillis par des étudiants de l’école d’art de la Villa Arson, véritables interlocuteurs quant aux enjeux du projet de l’exposition, des oeuvres et des démarches des artistes.
Un espace de documentation réunit une sélection de publications, des documents audiovisuels et des dossiers consacrés au projet et aux artistes exposés.

Enfin, l’ensemble est accompagné d’une bande-son également réalisée par le groupe g.u.i qui suggère une activité de recherche en train de se faire grâce à une palette de bruitages spécialement conçus pour l’occasion. Le son est elliptique à l’instar de la manière dont est livré l’ensemble des informations de cette exposition.
La scénographie est conçue avec un groupe d’étudiants de l’école supérieure d’arts plastiques de la ville de Monaco (Pavillon Bosio), sous la coordination de leurs enseignants Mathilde Roman et Renaud Layrac.

L’objectif est de montrer une recherche en cours sans pour autant fixer les informations qu’elle contient, créant ainsi la bande-annonce d’un projet à venir.

Commissariat : Éric Mangion

Responsable du programme de recherche : Cédric Moris Kelly, assisté de Christine Bavière

LE TEMPS DE L’ÉCOUTE

Pratiques sonores et musicales sur la Côte d’Azur des années 1950 à nos jours.

L’exposition « Le temps de l’écoute » vise à retracer soixante ans de création sonore et musicale sur la Côte d’Azur.

Cette histoire se construit au travers du regard d’artistes contemporains travaillant ou ayant travaillé dans la région à qui il a été demandé de produire une oeuvre destinée à mettre en résonance des productions passées.

Concrètement, cela signifie que chaque artiste prend en charge le traitement d’une ou plusieurs séquences de cette histoire en les associant à sa propre pratique, créant ainsi des oeuvres originales qui intègrent des expériences du passé.

Les dialogues sont les suivants : Pascal Broccolichi & Lars Fredrikson, Vincent Epplay & Robert Malaval & Les Rolling Stones, Jérome Joy & Jean Dupuy, Ludovic Lignon & Lars Fredrikson, Arnaud Maguet & Sun Ra, Arnaud Maguet & Soft Machine & Jean-Jacques Lebel, Arnaud Maguet & Richard Prompt, Isabelle Sordage & Éléonore Bak, Isabelle Sordage & Éliane Radigue, Gauthier Tassart & Thomas Köner, Gauthier Tassart & Jean-Pierre Massiéra, Christian Vialard & Yves Klein.

Ce choix s’explique par la volonté des commissaires de ne pas proposer une exposition d’historien, ni de limiter le projet à la présentation d’archives, de documents ou d’installations simplement réactivées. Il s’entend comme la recherche d’une écriture singulière pour
analyser le champ particulièrement expérimental des pratiques sonores et musicales. Il s’agit également de s’appuyer sur la créativité d’artistes contemporains pour tisser des liens entre le passé et leurs propres expériences.

Cette position soulève évidemment la question de l’appropriation et de ses limites. Comment un artiste historique peut trouver sa place dans une oeuvre contemporaine ? Inversement, comment une oeuvre actuelle peut affirmer son originalité alors qu’elle se construit sur une réalisation passée ? Comment rendre lisible la singularité des oeuvres qui se rencontrent ?

C’est en étant affirmée clairement dans son postulat et dans les formes produites que l’appropriation devient une pensée esthétique qui dépasse le simple jeu des citations et des références. Ainsi, pour cette exposition, ce n’est plus la perspective chronologique qui prévaut à l’écriture de l’histoire, mais le rapport atemporel entre les différentes pratiques.

Les générations et les expériences ne s’opposent plus. L’histoire devient un flux continu où il ne s’agit pas tant de définir le rôle que chacun des artistes a tenu, que les pratiques qui la structurent et les liens qu’elles tissent entre elles.

C’est dans cet objectif que les commissaires de l’exposition ont confié à The Bells Angels (Simon Bernheim et Julien Sirjacq) de documenter les différentes aventures de cette histoire. Ceci passe par la constitution d’une cartographie qui met au jour un ensemble de passerelles. On y découvre que les pratiques sonores et musicales ne s’opposent plus, mais au contraire, ne cessent de se croiser. Ce travail documentaire intègre l’exposition, participant à sa médiation, mais aussi à sa scénographie en créant des points de focalisation destinés à enrichir chacune des installations.

Dans la foulée de leur recherche, The Bells Angels réalise la publication de l’exposition. Plus qu’un catalogue, il s’agit de réunir l’ensemble des documents collectés auprès des artistes exposés, mais aussi auprès de différents intervenants ou participants de cette aventure. Il s’agira pour la première fois d’écrire – au moins en partie – l’histoire des pratiques sonores et musicales dans cette région tout en préservant l’esprit alternatif et singulier qui les réunit.

Enfin, The Bells Angels produit une pièce sonore à partir de l’exposition pour les Ateliers de Création Radiophonique de France Culture (diffusion prévue en octobre 2011).
Commissaires : Jean-Marc Avrilla, commissaire indépendant et Éric Mangion, directeur du Centre national d’art contemporain de la Villa Arson.

LE TEMPS DU TERRITOIRE

L’architecture contemporaine sur la Côte d’Azur:
comment traiter de l’architecture dans une exposition sans forcément mettre en scène la photographie du bâtiment, sa maquette ou le plan qui l’accompagne ?

C’est à cette question que répond l’invitation faite à Emmanuel Régent de porter son regard sur un choix d’édifices contemporains sur la Côte d’Azur à l’occasion de la publication éditée par le Conseil général des Alpes-Maritimes et Les presses du réel L’Architecture contemporaine sur la Côte d’Azur.

L’artiste répond par la réalisation d’une grande fresque murale d’une quinzaine de mètres de longueur, composée d’une vingtaine de supports en bois, découpés selon la silhouette de leurs plans-masses et agencés comme un Tetris® horizontal à grande échelle. Le tout forme une sorte de cartographie inédite du territoire. L’ensemble est elliptique, suggère plutôt qu’il n’informe, laissant surtout apparaître le regard d’un artiste sur des constructions qui échappent bien souvent à notre attention.
Parmi les oeuvres d’architecture évoquées, certaines seront accessibles à l’occasion de visites guidées, organisées durant tout l’été dans le contexte d’un circuit dont l’épicentre sera la Villa Arson.

Ce programme de visites sera piloté par Ève Roy, auteure et chercheuse en histoire de l’art et de l’architecture qui effectuera pour l’occasion une résidence à la Villa Arson. Elle sera ponctuellement accompagnée par les architectes eux-mêmes, concepteurs des lieux.

La publication « L’Architecture contemporaine sur la Côte d’Azur « documente, analyse et évalue une part significative de la production architecturale des soixante-cinq dernières années, de la période d’expansion au renouveau de la dernière décennie.
Elle célèbre l’architecture comme création et les édifices comme oeuvres (textes de Jean-Lucien Bonillo, historien de l’architecture et de Jean-François Pousse, critique d’architecture).
Cette exposition et la résidence d’Ève Roy qui l’accompagne sont organisées grâce au soutien du Conseil général des Alpes-Maritimes.

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