C’est Jacques Victor, Conseiller Général communiste, qui a levé le lièvre en reconnaissant une employée du Conseil Général des Alpes-Maritimes être interrogée dans le cadre d’un reportage vantant les mérites du contrat de responsabilité parentale diffusé au journal télévisé de 13h de TF1.
La nouvelle s’est répandue à la vitesse grand V sur le web et, du Parisien à L’Express en passant par Le Monde ou les plus revendicatifs Rue 89 ou Bella Ciao, le faux témoignage de l’attachée de presse du Conseil Général des Alpes-Maritimes jouant le rôle d’une maman désemparée dans un reportage diffusé au 13h de TF1 place, pour la première fois, le Président Eric Ciotti centre d’une polémique nationale.
Mais qui est le véritable fautif dans cette histoire ?
Suite au dévoilement de l’affaire, l’attachée de presse a présenté sa démission à son supérieur hiérarchique le Président, qui l’a acceptée assurant « ne pas être au courant » et que cette demande émanait de TF1.
Réaction immédiate de Catherine Nayl, la directrice de l’information de TF1 qui déclare avoir subit un préjudice assez important et être en colère par rapport à la façon dont les journalistes de Nice Matin, qui travaillent dans le cadre des accords avec la presse quotidienne régionale, ont réalisé leur reportage.
C’est par l’intermédiaire de Frédéric Touraille, directeur général délégué, que les choses sont mises au point côté Nice Matin « L’affaire ne concerne absolument pas la rédaction du quotidien régional mais une filiale (NMTV) qui réalise les reportages dans le cadre de contrats de correspondance avec TF1. ».
Bref, un « ce n’est pas moi, c’est lui » qui ressemble fort à une patate bien trop chaude pour certains qui n’hésitent pas à la passer à leurs voisins, fussent-t-ils de la même famille.
Seule victime déclarée à ce jour donc, l’attaché de presse, qui paiera cher son court passage TV national par la perte de son emploi.
Mais nul doute que la liste s’allongera dans les heures et jours qui viennent tant il est impensable que l’idée saugrenue d’utiliser du personnel de la collectivité et qui de plus est de le faire mentir sur sa situation puisse être l’idée seule de la pauvre démissionnaire.
Difficile de croire aussi qu’un Eric Ciotti puisse, à la fois prendre un tel risque mais aussi d’accepter une telle mise en scène, quand on connait la rigueur de l’homme et du gestionnaire.
Reste alors tous les autres, TF1, Nice Matin et les divers services autour du Président qui, de près ou de loin, ont participé à la conception, au tournage, au montage et, enfin, à la visualisation du reportage sans un seul instant se dire que ce n’était pas vraiment l’idée du siècle.
Personne donc pour mesurer les dangers, de fait avérés, d’une telle manœuvre tant sur le plan de l’information, côté TF1 et NMTV, qu’au sein de la collectivité départementale pour l’image de son Président ?
Le début de semaine risque fort d’être aussi chaud dans les couloirs du Conseil Général des Alpes-Maritimes que dans ceux du siège de Nice Matin, qui, fatalité, se trouvent à quelques centaines de mètres l’un de l’autre.
