La machine est lancée. Vendredi 1er juillet 2011, la réforme des retraites est entrée en vigueur. Votée en octobre 2010, elle prévoit d’augmenter l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans d’ici à 2018. L’augmentation se fera par paliers de 4 mois tous les ans. Explications.
La réforme des retraites votée en novembre 2010 et qui a tant fait parler d’elle est entrée en application le 1er juillet 2011. Les français partiront dorénavant à la retraite plus tard. L’âge légal de départ à la retraite atteindra 62 ans en 2018, contre 60 aujourd’hui.
L’augmentation de l’âge légal, comment ça fonctionne ?
L’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite se fait par tranches de 4 mois tous les ans. Les personnes qui sont nées après le 1er juillet 1951 et qui devaient partir en retraite en 2011 travailleront donc 4 mois de plus. Celles nées en 1952 rajouteront encore 4 mois, ainsi de suite jusqu’à atteindre 62 ans en 2018 (pour les personnes nées en 1956).
Taux plein à 67 ans
L’âge du « taux plein » (fixé en 2011 à 65 ans) est relevé de 2 ans. Il se stabilisera à 67 ans en 2023.
De plus, la durée de cotisation sera portée à 41 ans et 1 trimestre en 2013 (au lieu de 41 actuellement), pour les générations 1953 et 1954. Elle passera à 41,5 ans en 2020 comme l’a confirmé Xavier Bertrand, le ministre du Travail.
Pour qui ?
La réforme concerne les salariés nés entre le 1er juillet et le 31 décembre 1951. Elle est valable à la fois pour les salariés du privé, les fonctionnaires ou encore les professions libérales. Exception faite pour les régimes spéciaux pour lesquels une réforme a déjà été votée en 2008. Pour eux, le recul légal ne commencera qu’en 2017.
CGT vs MEDEF
La CGT, important syndicat de salariés, affirme sa stricte opposition à la réforme des retraites. Sur son site cgt.fr, le syndicat qualifie le report d’âge d’ « injuste et pénalisant pour les salariés ». La CGT veut autre chose, elle est certaine de la « nécessité d’une véritable politique de l’emploi » afin de pouvoir envisager l’équilibre du système de retraite de façon « durable ». Son message est clair: « Il est temps de travailler à un partage des richesses plus équitable en revendiquant l’augmentation des salaires pour toutes et tous, en exigeant de réelles avancées sur l’égalité salariale et professionnelle ».
A l’inverse, le syndicat patronal, MEDEF, estime que le report d’âge est synonyme d’un « pas en avant » et reste en adéquation avec des données telles que le début des départs à la retraite des baby-boomers, l’allongement de l’espérance de vie et l’entrée dans la vie active de plus en plus tardive. « En fixant le départ à la retraite à 62 ans en 2018 pour tous, le projet du gouvernement réintroduit de l’équité à la fois entre les générations et à l’intérieur de chaque génération » explique Laurence Parisot, Présidente du syndicat, sur le site medef.com. Le MEDEF y voit tout de même un point noir : selon eux, certaines mesures pourraient affecter la compétitivité entre les entreprises et donc le marché de l’emploi.