Jusqu’au 13 novembre 2011, la Fondation Maeght expose Eduardo Chillida, ce « sculpteur devenu forgeron » (Gaston Bachelet) dont les œuvres, des plus intimes aux plus monumentales, impressionnent tant par leur puissance que par leur fragilité ou leur poésie
Eduardo Chillida (1924-2002) est célèbre pour ses sculptures monumentales autant que pour ses collages graphiques et poétiques.
Cette exposition, qui prend source dans l’étroite relation que l’artiste espagnol a entretenue avec Aimé Maeght, présente près de 140 œuvres : 80 sculptures et 60 œuvres sur papier.
Depuis sa mort en 2002, aucune rétrospective n’avait été organisée en France.
« Aimé Maeght et mon père se sont connus à la Cité Universitaire à Paris. Chillida avait transformé sa chambre du pavillon espagnol en atelier »- raconte Ignacio, le fils de l’artiste, commissaire de l’exposition.
« La beauté n’est pas importante- disait Chillida-. Mon but ce n’est pas de faire des choses belles. Mais tant mieux si elles le sont ».
« Ce qu’il aimait c’est la musique de la forge, le son de son soufflet, le bruit du marteau sur l’enclume »- ajoute Isabelle Maeght.
Une destination art et amitié pour prolonger l’été.
Célèbre pour son architecture et ses jardins mais également pour sa collection d’œuvres modernes et contemporaines, parmi les plus riches d’Europe, la Fondation Maeght est un écrin de verdure pour la découverte des grands artistes de notre temps.
A quelques kilomètres de Nice et à quelques pas du village de Saint-Paul de Vence, à l’abri des pins, juchée en haut d’une colline, la Fondation Maeght bénéficie de la douceur du climat de la Riviera.
Eduardo Chillida est son hôte jusqu’à la fin des vacances de la Toussaint afin de permettre aux plus grand nombre de découvrir ce grand artiste.
Auprès de Miró, Giacometti ou encore Calder, c’est avec Eduardo Chillida qu’Aimé et Marguerite Maeght inaugurèrent leur Fondation, en 1964.
Il était alors le plus jeune des artistes exposés, parmi ces grands maîtres dont les Maeght furent les galeristes et les amis.
La rencontre entre Aimé Maeght et Eduardo Chillida date de 1948. Dès 1950, la Galerie Maeght invitait ce sculpteur prodige à participer à l’exposition « Les Mains éblouies » parmi 23 jeunes artistes, dont Ellsworth Kelly.
Par la suite, l’intense relation d’amitié entre les Maeght et les Chillida se prolongea au sein de la Fondation, où ces derniers passèrent plusieurs été. C’est là qu’Eduardo Chillida découvrit la technique de la terre chamottée ; il y réalisa aussi de nombreuses gravures dans les ateliers du Mas Bernard, maison de famille des Maeght.
Commissaire de l’exposition, son fils Ignacio raconte : « Chillida vécut à Saint-Paul de Vence les époques les plus enrichissantes et émouvantes de sa vie artistique et humaine. »
Fer, terre, pierre, albâtre, bois, papier, air : un sculpteur qui donne la part belle au matériau et à l’espace
La rétrospective consacrée à Eduardo Chillida par la Fondation Maeght est ainsi une véritable initiation à la sculpture contemporaine dans toute sa force et sa sensibilité.
Des œuvres monumentales, présentées dans les jardins et la cour Giacometti, aux délicates œuvres de papier, le parcours proposé invite chacun à la rêverie et à la contemplation, en harmonie avec l’espace.
A cet artiste qui écrivait « Je n’ai jamais cherché la beauté. Mais quand on fait les choses comme il faut les faire, la beauté peut leur arriver », la Fondation Maeght rend un hommage admiratif, riche de la longue amitié qui unit les familles Chillida et Maeght. Entre les espaces intérieurs et extérieurs de la Fondation Maeght, cette rétrospective exceptionnelle permet au public de découvrir les différentes étapes de l’évolution de l’œuvre de cet artiste majeur du XXe siècle.
Commissariat de l’exposition : Ignacio Chillida.