La France se retrouve dans la poule de la Suisse, de la Corée du Sud et du Togo. Est-ce un bon ou un mauvais groupe ? Cette question fait débat depuis le tirage. Mais l’Equipe de France, depuis son échec en 2002, est sujette à toutes les polémiques et suscite plus de critiques que de contemplations. D’une naïve béatitude au lynchage sans prétexte, les bleus exacerbent les pensées. Cette fois-ci, les médias s’interrogent sur la méthode Domenech, sur la titularisation de Barthez dans les cages… Le sélectionneur paraît jouer avec eux et préfère préserver son groupe en acceptant d’affronter directement les journalistes. L’objectif est clairement affiché : atteindre la finale.
La sélection française, à la vue des matches amicaux, monte en puissance et rassure. La défense est solide, la star Thierry Henry en pleine forme, seul le milieu de terrain inquiète avec Patrick Vieira et Zinédine Zidane pas au mieux de leur forme. Il leur reste un peu plus d’une semaine pour parfaire leur physique. Le groupe de la France est homogène. Comme en 2002, on a l’impression que chaque équipe peut mettre les bleus en difficulté. En 2002, ils étaient accompagnés par le Danemark, une équipe du même niveau que la Suisse, de l’Uruguay, et du Sénégal qui a un peu le même style que le Togo et la Corée du Sud, c’est-à-dire l’antithèse du jeu à l’européenne.
La Suisse est l’équipe qui fait peur. Nos voisins Helvétiques posent de plus en plus de problèmes à l’Equipe de France. Tout d’abord, lors de l’Euro 2004 au Portugal et surtout, lors des éliminatoires où les deux formations n’avaient pu se départager. Les Suisses progressent et peuvent se reposer sur une défense rigoureuse, amenée alternativement par les jeunes Philippe Senderos et Johan Djourou, les coéquipiers de Thierry Henry à Arsenal et Stéphane Grichting, l’auxerrois et Patrick Müller, le Lyonnais. Les Suisses effraient également par leur réalisme offensif, incarné par le buteur rennais, Alexander Frei. D’autres joueurs sont à craindre, notamment le milieu droit, Tranquillo Barnetta ou les deux milieux défensifs, Johan Vogel (Milan AC) et Raphaël Wicky (Hambourg). Raymond Domenech a déclaré faire des cauchemars de l’équipe Suisse. Et il a bien raison ! Cette formation Helvétique est équilibrée : jeune et expérimentée, solide et vive… Bref, les Suisses seront redoutables et pas seulement pour le groupe G : également pour la suite de la compétition.
Les Sud-Coréens avaient impressionné en 2002 en atteignant les demi-finales. Avec un style atypique, les joueurs asiatiques ont malmené l’Italie et l’Espagne avant de tomber avec les honneurs contre l’Allemagne. Leur jeu était basé sur un pressing intense et des courses incessantes vers l’avant sans oublier leurs supporters qui avaient très bien encouragé leurs footballeurs. Que reste-t-il quatre ans après ? C’est l’inconnu. Le sélectionneur a changé. Le Hollandais Dick Advocaat a remplacé son compatriote Guus Hiddink. Des Sud-coréens ont rejoint des clubs européens comme Lee Young-Pyo à Tottenham, Lee Eul-Yong à Trabzonspor, Seol Ki-Hyeon à Wolverhampton, Jung-Hwan Ahn à Duisbourg après un bref passage à Metz et surtout, Park Ji-Sung à Manchester United. Si les Sud-Coréens réitèrent leur performance de 2002, ils mettront en difficulté la Suisse et la France qui devront se méfier. Il faudra attendre le premier match face au Togo, le 13 juin, pour connaître le niveau de la Corée du Sud.
Le Togo est le petit poucet du groupe G. Les Togolais participent pour la première fois à la Coupe du Monde. Ils n’ont jamais brillé sur leur continent et comme l’Angola, ils ont surpris lors des qualifications. La vedette de la sélection est l’ancien messin et monégasque Emmanuel Adebayor, aujourd’hui attaquant à Arsenal aux côtés de Thierry Henry. Comme le Sénégal en 2002, beaucoup de joueurs Togolais évoluent dans l’hexagone : le gardien Kossi Agassa à Metz, tout comme le milieu Chérif Touré, Thomas Dossévi à Valenciennes, Robert Malm et Moustapha Salifou, les attaquants de Brest et même des joueurs amateurs comme Affo Erassa à Moulins, Alaixis Romao à Louhans Cuiseaux ou Richmond Forson à Poire sur Vie. Le Togo misera sur l’effet de surprise et n’a rien à perdre. Le premier match contre la Corée du Sud permettra de se faire un avis précis sur cette formation. Une certitude : les Togolais joueront le match de leur vie le 23 juin contre la France.
La France, la Suisse et la Corée du Sud se disputeront sans doute les deux premières places, d’où l’importance du premier match des Bleus, le 13 juin, contre la Suisse. Une victoire de l’équipe de France et tout s’enchaînera sans souci. Une défaite et le spectre de 2002 plânera à nouveau sur la bande à Zizou.
Pronostic de Nice-Première :
1-France 2-Suisse 3-Corée du Sud 4-Togo
Calendrier du groupe G :
13 juin à Francfort : Corée du Sud – Togo (15h)
13 juin à Stuttgart : France – Suisse(18h)
18 juin à Leipzig : France – Corée du Sud (21h)
19 juin à Dortmund : Togo – Suisse (15h)
23 juin à Hanovre : Suisse – Corée du Sud(21h)
23 juin à Cologne : Togo – France (21h)
