Après six mois consécutifs au-dessus des normales saisonnières en températures, le mois de juillet a renoué avec une certaine fraîcheur… au coeur de l’été.
Les pluies parfois conséquentes ont nettement freiné la sécheresse de
surface, alors que la situation reste inchangée au niveau des nappes.
Juillet avait pourtant bien démarré avec de belles journées ensoleillées et une chaleur modérée en début de mois.
La première quinzaine est d’ailleurs conforme à tous points de vue, que ce soit en températures ou en ensoleillement, alors qu’une relative sécheresse faisait son retour.
Mais la donne a changé à partir du 16 avec l’installation d’une dépression entre l’Ecosse et la Norvège et le retrait de l’anticyclone des Açores au beau milieu de l’Atlantique.
Conséquences : un courant d’ouest-nord-ouest frais et humide s’est imposé durant une dizaine de jours, faisant chuter les températures et apportant des pluies parfois importantes.
Il aura ensuite fallu attendre les deux derniers jours du mois pour voir à nouveau des conditions plus estivales s’installer sur la France.
La température moyenne de ce mois de juillet dégage un déficit de 1,3 degrés à l’échelon national.
Il faut remonter à juillet 2000 et 1993 pour trouver une fraîcheur équivalente, et à juillet 1981 pour trouver plus frais.
Il est toutefois intéressant de noter que si les mois de juillet aussi frais sont devenus rares (trois en trente ans), ils étaient beaucoup plus communs auparavant (dix en trente ans entre 1950 et 1980 !).
Aucun record de froid n’a été battu cette année, malgré des valeurs particulièrement basses parfois, aussi bien en températures minimales en
début de mois (5,9 degrés le 3 à Mulhouse, pas si loin du record du 2 juillet 1960 : 5,1 degrés), qu’en températures maximales (14,4 degrés le 19 à Melun, le record reste 12,4 degrés le 1er juillet 1948).
Les précipitations ont été nettement excédentaires sur la plupart des régions, avec un peu plus de 150% de la normale à l’échelon national. La Sarthe, la Haute-Normandie, la Picardie, les Ardennes, la Lorraine et le sud de la Bretagne font exception avec un léger déficit pluviométrique (48 mm à Evreux au lieu de 53 mm normalement par exemple).
Les excédents les plus remarquables sont relevés dans les Bouches-du-Rhône avec 7 à 8 fois plus de pluie qu’habituellement : 85 mm à Marseille pour une normale de 13 mm, il s’agit d’un nouveau record qui bat les 78
mm de juillet 1924. Ces pluies marseillaises sont tombées en trois fois, les 13, 19 et 27 qui ont reçu respectivement 22, 16 et 43 mm.
Evidemment, les chiffres d’ensoleillement sont médiocres, surtout vers le nord-est où le déficit a été marqué : 153 heures à Metz, pas très loin des 143 heures record de juillet 1998, et loin de la normale de 225 heures.
Les régions de l’ouest ont été un peu plus favorisées, avec même un léger excédent dans le secteur de Biarritz et du Calvados au golfe de Saint-Malo jusqu’aux Côtes d’Armor : 205 heures à Caen pour une normale de 203 heures.
Sans être catastrophique (première quinzaine agréable), juillet 2011 a été très mitigé et marqué par une période fraîche et humide du 16 au 28, gâchant ainsi les vacances de bon nombre de juilletistes.
Paradoxalement, si la sécheresse de surface s’efface, il n’en est rien en profondeur : les pluies d’été sont directement absorbées par les
végétaux, ou ruissellent rapidement vers les cours d’eau.
Il faudra attendre l’automne et surtout l’hiver prochain pour espérer remplir les nappes avec des précipitations importantes.