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22 novembre 2024

Mylène Demongeot « Animalement » elle

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1-16.jpg Samedi 10 juin, Nice-Première erre parmi les étales de livres à l’ombre des pins niçois. Mission : interviewer Mylène Demongeot, l’actrice souvent cataloguée pour ses rôles dans Fantomas au côté de Louis de Funès.

Mylène Demongeot a seulement dix-sept ans quand elle débute sa carrière au cinéma en jouant dans « Les Enfants de l’amour » (1953). Repérée par Marc Allégret, la blonde incendiaire acquiert rapidement un statut de star en tournant dans différents films. Depuis, cette sex-symbol des années 50-60 n’a pas cessé d’aimer son métier. Après une éclipse de dix ans, Mylène Demongeot signe son retour sur grand écran en 2004 avec deux films, « Victoire » et le polar « 36 quai des orfèvres ». Sa carrière au cinéma redémarre puisqu’elle fait partie de deux aventures sous le soleil, d’abord au « Camping » puis en « Californie ».

Mais où est-elle ?

Non loin de Michel Field, elle se cache derrière ses livres et ses admirateurs. Trop de monde, revenons un peu plus tard. Quelques minutes plus tard, elle avait déserté son stand. Mince. Va-t-elle revenir ? Apparamment oui, et armée d’une paire de lunettes noires sur les yeux et d’un sachet laissant apparaître le symbôle d’une pharmacie.

Son état de santé nous reporte notre interview à demain.

Comme convenue, dimanche 11 juin, Nice-Première retrouve après le déjeuner Mylène Demongeot, un peu plus en forme qu’hier. Sa maladie n’a cependant pas dissimulé sa générosité et sa sympathie.

Maintenant, laissons la plume à cette actrice qui a longtemps fait rêver les jeunes filles et laisser béats les hommes par sa beauté.


2-12.jpg Nice-Première : Vous êtes présente au festival du livre de Nice pour nous dévoiler votre ouvrage « Animalement vôtre », pouvez-vous nous le décrire en quelques mots ?

Mylène Demongeot : C’est une longue histoire d’amour avec les animaux que mon mari et moi avons pendant environ 25 ans ou même un peu plus. On a eu comme tout le monde des chats et des chiens mais aussi des animaux plus insolites comme un renard, une buse, un lion … Je raconte nos aventures, parfois nos déboires mais aussi, les choses drôles qui nous sont arrivées.

N-P : Ce livre est donc un hommage à vos animaux ?

M.D. : Oui, j’adore les animaux. Je me sens très proche d’eux. C’est toujours intéressant de communiquer avec une autre espèce que la notre.

N-P : C’est facile d’apprivoiser un lion ?

M.D. : Oui, oui.

N-P : Vraiment ?

M.D. : Oui. C’est très facile. Il suffit de lui donner de l’affection, de la nourriture et des soins. Comme les animaux sont intelligents, ils voient très bien et très vite que vous ne leur voulez pas de mal mais au contraire que du bien. Donc ils s’apprivoisent très vite. Le problème, c’est qu’un lion s’est tellement puissant donc à un moment donné vous ne pourrez plus le garder avec vous parce qu’il est trop fort. Et quand il va vous attraper le bras pour jouer, il va vous transpercer le bras. Nous, on s’est séparé de notre lion parce qu’à partir du moment où pour jouer, il a attrapé le bras de Marc et il l’a transpercé. Il n’a rien senti sur le coup car la mâchoire est tellement invraisemblable, mais ça saignait pas mal. On ne lui en a pas voulu du tout, il jouait.

1-15.jpg N-P : Quel a été le déclic pour écrire ce livre ?

M.D. : J’avais envie de faire rire, de raconter ces histoires qui étaient parfois touchantes, parfois drôles ou émouvantes. J’ai trouvé intéressant de raconter d’abord notre vie à nous deux : Marc et moi, et au dessus de cette vie là, nos animaux. C’est intéressant d’arriver à faire coexister deux couches : les animaux et notre vie. Et apparemment, il semblerait que j’ai réussi à le faire mais c’était du boulot. J’ai mis trois ans à écrire ce livre.

N-P : Vous avez une anecdote particulière à nous raconter ou qui vous a touchée au cours de votre vie avec les animaux ?

M.D. : Aujourd’hui, j’étais entrain de me rappeler une anecdote qui est d’ailleurs dans le livre. Une fois, je suis rentrée en 747 de Montréal à Paris. Marc qui adorait les serpents, en avait trouvé un et il ne voulait absolument pas s’en séparer. D’ailleurs, on l’avait perdu mais la veille du départ, il avait réapparu. Et puisqu’on l’a retrouvé, il voulait l’emmener. Et je me suis retrouvée dans le 747 de Montréal/Paris avec un serpent dans mon sac. Pendant le voyage, je n’ai pas dormi de la nuit parce que j’avais peur que le serpent se réveille et qu’il se sauve. Heureusement, il n’a pas bougé, il a passé la douane, les rayons X et tout … Personne ne s’est aperçu de rien. Dieu soit loué, parce qu’autrement je me demande ce qu’il se serait passé si quelqu’un s’en était aperçu. C’était des gros risques que je prenais. Et tout ça pour mon bonhomme, j’aurais préférais le laisser à Montréal (Rire).

N-P : Cette année vous étiez à l’affiche de Camping le film de Fabien Onteniente co-écrit avec Franck Dubosc. Un carton ?

1-17.jpg M.D. : Oui. C’est un gros gros succès commercial donc ça fait plaisir à tout le monde. Mais dans la même année, j’ai fait aussi un autre film qui s’appelle la « Californie » avec Nathalie Baye, qui va sortir en septembre. C’est un film d’auteur totalement différent que j’aime énormément. Je suis contente d’avoir fait en une même année : un film d’auteur et un film à succès public. C’est bien. Ça n’arrive pas tous les jours.

N-P : Qu’est ce qui vous a donné envie de participer à « Camping » ?

M.D. : J’ai lu le scénario et je l’ai trouvé très marrant. Je me suis amusée à interpréter Madame Pic.

N-P : Des projets en cours ?

M.D. : Oui, j’en ai plusieurs. Je n’ai encore rien choisi. Je ne suis pas pressée. C’est des trucs qui sont en écriture et j’attends qu’ils soient impeccables. Je le ferais quand ça me plait vraiment.

N-P : Au cours de votre carrière, vous avez travaillé avec de grands acteurs. En un mot ou une phrase comment me définirez-vous ?

M.D. :

  • Louis de Funès : un génie.

  • Claude Brasseur : un très très bon acteur et c’était un très bon Monsieur Pic, on s’est bien amusé à jouer ensemble.

  • Yves Montand : un immense chanteur, je le préfère en chanteur qu’en comédien.

  • Roger Moore : Il était très séduisant et très très gentil. C’est un homme absolument délicieux.

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  • Franck Dubosc :
    Très sympa, très travailleur, très droit, très attentif. C’est un homme très concentré sur son boulot. En le regardant travailler dans « Camping », il m’a beaucoup étonné parce que c’est vraiment un gros bosseur. Je suis contente pour le succès de ce film qui est en grande partie le sien. Je pense qu’il doit être content aujourd’hui de récolter tous ces lauriers.

N-P : Un souvenir lié à votre enfance à Nice ?

M.D. : J’en parlais tout à l’heure. Quand je suis arrivée, j’étais toute petite, c’était en 1945 et ma grand-mère venait de mourir. Les allemands étaient entrain de quitter Nice et il y a eu un avion fantôme qui venait bombarder la ville toutes les nuits. Mes parents avaient très peur pour moi. Alors on renversait le canapé de ma grand-mère sur moi, on y mettait des coussins et j’ai dormi comme ça pendant huit jours sous le canapé parce que cet avion fantôme lâchait des bombes à l’aveugle n’importe où, n’importe quand, n’importe comment. Mes parents avaient très peur. Donc c’était vraiment assez impressionnant.

N-P : Revenons à quelque chose de plus gai. Si vous étiez un personnage de roman lequel serez-vous ?

M.D : ça m’aurait amusé de vivre à l’époque de Scarlett O’Hara dans « Autant en emporte le vent » : de porter des belles robes, de lutter vaillamment comme elle. J’aime bien aussi Carmen sauf qu’elle meurt pour lui, moi je préférerais une Carmen qui ne meurt pas.

N-P : Et pour finir, si je vous « Premier ou Première », à qui ou à quoi pensez-vous ?

3-8.jpg M.D. : La première chose qui me passe par l’esprit c’est guérir car j’en ai marre d’avoir le nez bouché (Rire). Une chose pratique. Mais en tout cas de Nice, je conserve un souvenir ému de La Petite Maison où j’ai mangé pendant deux jours et où j’ai tellement mangé que je dois partir probablement avec un kilo de plus. Mon problème, c’est donc de rentrer à Porquerolles et de perdre du poids. Mais on a tellement bien mangé avec Nicole, c’est une femme incroyable. Avant-hier, il y a un type qui a dit que c’était le meilleur restaurant du monde. Tout ce que j’ai goûté, c’était magnifique. Enfin, de ce séjour à Nice, Nicole est un grand souvenir car elle m’a beaucoup fait rire hier soir.

Donc sous le conseil de Mylène Demongeot, la prochaine étape gastronomique pour Nice-Première se sera La Petite Maison.

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