Après avoir proposé une magnifique programmation, Contes clôturera, le 25 août, son 14ième Festival Païoun Ven, organisé par le Comité des fêtes de Contes, avec Bernard Persia et son orchestre, une scène « symbole » pour cet artiste qui offrira son dernier récital de la saison « truffé » de jolies surprises.
Nice Premium : L’été, le journaliste de télévision régionale que vous êtes, n’est plus sous les mêmes projecteurs, n’est ce pas ?
Bernard Persia : En effet, je change de projecteurs, mais, au fond, au bout du compte, il y a toujours le public, souverain. J’ai le sentiment de me dédoubler, de changer de peau, de changer d’âme. Chanteur l’été, comme les cigales, et journaliste le reste de l’année. Mon existence est ainsi en équilibre. Chanter me donne mon oxygène, c’est mon carburant, ça me regénère pour ensuite retrouver l’énergie de faire mon métier, un métier que j’aime dans une entreprise à laquelle je suis fier d’appartenir depuis bientôt …30 ans !
N.P. : La chanson, une passion qui est née dès votre plus jeune âge ?
Bernard Persia :Oui, d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé chanter, monter sur une table, une chaise, « brailler » sur une plage, adolescent, encerclé par mes amis, mes premiers fans. Etrangement, alors que je fus un grand timide, je n’ai jamais eu de complexes à me produire devant un public, quel qu’il soit. Il m’est arrivé, trés jeune, d’arriver dans un village, et aller voir d’immenses orchestres pour faire une chanson avec eux. Un soir, plus grand, je suis allé voir en spectateur Nicoletta et me suis retrouvé sur scène à chanter avec elle ! Enfin, l’autre secret, c’est la voix mélodieuse de mon père disparu qui m’a bercé toute ma jeunesse, j’ai hérité de son plaisir quotidien de chanter. De là-haut j’espère qu’il me voit et qu’il est fier de moi….
N.P. : Depuis plusieurs années, avec votre orchestre vous fréquentez les scènes de la région en interprétant les grandes chansons françaises et pas seulement …
Bernard Persia : Oui, nos « chansons éternelles », qui n’ont pas pris une ride. Le concept de mon récital est de réunir, autour de refrains immortels, toutes les générations, toutes les classes sociales, j’allais dire toutes les régions voire tous les pays. A la fin de mes spectacles j’aime bavarder avec les spectateurs. L’été ils viennent de Paris, de Belgique, de Suisse, cette année j’ai même eu une mexicaine, une anglaise qui, sans parler français, se sont régalés. C’est mon plus beau cadeau.
Par ailleurs, je propose aussi 3 ou 4 chansons que j’ai moi-même écrites et composées. Et, selon le public, elles ne dépareillent pas, quel compliment !
N.P. : Quel est votre « chanson éternelle » ?
Bernard Persia :Trés difficile d’en privilégier une parmi tant de joyaux, cela dépend de mon humeur de l’instant. « Quand on a que l’amour » de Brel, « Je suis malade » de Lama, « Les feuilles mortes » de Montand, «La bohème» d’Aznavour ou « Et maintenant » de Bécaud, comment choisir ?
N.P. : Comment choisissez-vous les chansons de votre répertoire, chaque année ?
Bernard Persia : J’ai quelques incontournables qui reviennent mais j’aime aussi renouveler mon répertoire. A la radio je peux tomber sur une chanson éternelle oubliée, mes amis me conseillent aussi de reprendre tel ou tel titre célèbre qu’on entend plus. J’aime aussi surprendre, faire découvrir des chansons moins connues. Il me plait de revisiter, parfois en piano-voix, de magnifiques chansons comme « La ballade irlandaise », de Bourvil, « Chez Laurette », de Delpech, ou « L’amour est une forteresse » de Fugain. Notre patrimoine est une mine d’or.
N.P. : Comment ressentez-vous, vivez-vous un spectacle ? avant, pendant, après ? Le trac, la foule, le show….?
Bernard Persia :J’aime tout. Les répétitions pendant l’hiver, les préparatifs scéniques. Puis l’odeur de la scène, l’atmosphère, le cérémonial quand j’arrive en milieu d’après-midi, que je découvre le lieu. Je visualise déjà mon récital, mes déplacements. Je prends possession de l’espace. Puis les balances, le diner avant le spectacle, l’ambiance autour de moi, les attentions de mon orchestre à mon égard, le maquillage, l’habillement, les loges, le public qu’on entend s’installer puis l’entrée en scène, d’une intensité émotionnelle rare. Le trac, je l’ai comme tous les artistes mais mes 20 ans de journaux télévisés m’ont appris à l’apprivoiser.
N.P. : Quelle est votre plus beau souvenir de scène ?
Bernard Persia : Il y en a tellement ! Je vais en oublier mais deux me reviennent à l’esprit.
D’abord la première fois que je me suis produit au théâtre de la mer, à Golfe Juan, la plus grande scène de la région. J’avais un trac incroyable car je réalisais que 10 ans avant, j’étais venu y voir….Johnny Hallyday, notre plus grande star. De venir occuper « ses » loges, de monter sur la même scène face à une foule immense, ça m’a bouleversé. Et je l’ai confessé au public.
Ensuite, en 2008, à Contes, précisément, j’ai chanté pour la première fois la chanson « Angelina », que j’ai écrite et composée pour ma fille (âgée aujourd’hui de 4 ans, j’en ai une autre de 28 ans, Stella). A la fin du récital, ils me l’ont réclamé en rappel ! J’en ai pleuré….
N.P. : Le 25 août, vous clôturez le Festival Païoun Ven à Contes, et par la même votre tournée. Presque une tradition ?
Bernard Persia : Oui, c’est la troisième fois que je vais m’y produire, je crois que c’est un record (lol). Du fond du coeur je dois vous avouer quelque chose. Depuis 10 ans que je foule toutes les scènes de la région, je suis stupéfait par la qualité du public contois. Une pure merveille pour un artiste. Chaleureux, participatif, à l’écoute, interactif, bref un public de rêve qui, je crois, m’adore. Et je promets de leur offrir un récital plein de surprises, d’émotions, de gaieté comme le sont souvent les dernières d’une tournée. Et je suis trés honoré de clore le festival Païoun Ven devenu l’un des plus prestigieux et populaires des Alpes Maritimes.
N.P. : C’est votre dernier récital de l’été, vous avez fait une dizaine de dates, que retenez-vous de cette tournée 2011 ?
Bernard Persia : Encore des souvenirs plein la tête, plein le coeur, des étoiles par milliers. Des ovations qui m’ont fait chaud au coeur, comme à Saint Raphaël ou St Laurent du Var, devant plus de mille cinq cent personnes, mais aussi à Aspremont, Grasse, Roquebrune Cap Martin, Saint Sauveur sur Tinée, Breil, Bouyon. Que ce soit dans le haut pays ou sur le littoral chaque public a sa vérité. Et j’aime partager avec eux.
N.P. : Je crois que vous nous préparez un nouveau concept pour cet hiver ?
Bernard Persia : En complément de ma tournée d’été, sur de grands espaces, en plein air, avec mon orchestre au complet, je vais proposer un concept de piano-voix dans de plus petites structures artistiques, sociales ou d’animations. Avec mon complice drapois Philippe Villa, mon chef d’orchestre, arrangeur, mon guide artistique et mon ami, on va proposer un récital plus intimiste, extrêmement touchant, en proximité avec les gens. On garde l’âme des « chansons éternelles », bien évidemment, mais dépouillées, revisitées par le talent exceptionnel de mon pianiste. On est ouvert à toutes les propositions. C’est un projet artistique qui me tient à coeur. Pour que mon rêve continue…
Pour écouter Bernard Persia, rendez-vous sur : https://www.myspace.com/bernardpersia