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22 novembre 2024

Guillaume Musso  » Seras-tu là ? »

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1-18.jpg Fidèle au Festival du livre, et pour cause, Guillaume Musso est un écrivain antibois. Il fut longtemps comparé à Marc Levy à cause des ressemblances remarquées dans son premier roman  » Et après ? » avec les livres de l’auteur « Et si c’était vrai … ».

Pourtant Guillaume Musso est différent. Aujourd’hui, après avoir jeté son encre dans ses deux autres romans, cet auteur commence à perdre cette étiquette flatteuse, il devient bel et bel unique en son genre d’écriture.

« Et après ? », « Sauve-moi », « Seras-tu là ? », 3 romans à lire cet été !

Pour l’instant, laissons une page d’écriture à Guillaume Musso.


Nice-Première : Professeur d’économie à Antibes, comment vient-on à l’écriture ?

Guillaume Musso : C’est venu à partir de la classe de seconde quand un professeur de français a organisé un concours de nouvelles dans la classe où j’étais élève. J’ai gagné le concours en écrivant un texte inspiré de mes lectures de l’époque : Stephen King et Alain Fournier. Le fait de voir qu’un de mes textes pouvait trouver un écho chez les autres. Ça m’a orienté vers la littérature

N-P : C’est donc grâce à l’école que vous êtes écrivain ?

G.M. : Oui. Mais ma mère est bibliothécaire. Très jeune je baignais dans le monde des livres. Mais oui, ce concours a été l’incident déclencheur.

N-P : Arriverez-vous à vivre uniquement de l’écriture ?

G.M. : Je pourrais depuis deux ans car ça marche vraiment très très fort. Financièrement, je pourrais dire que j’abandonne mon métier pendant 2 ou 3 ans. Mais bon, j’aime ce que je fais et comme il n’y a pas que le critère financier qui entre en compte quand je prends une décision. Donc pour l’instant je m’épanouis dans mes deux mondes : mon métier et ma passion qui est l’écriture. Pourquoi changer ?

N-P : Quelles sont vos sources d’inspiration ?

2-14.jpg G.M. : Mes sources d’inspiration, c’est absolument tout. Bien sûr, il y a des sources d’inspiration classiques : littérature, théâtre, cinéma, mais aussi des petits moments de la vie. Je me dis toujours quand je regarde les gens « Que se passerait-il si ? ». Je laisse toujours traîner une oreille dans le métro, parce que je vis entre Paris et ici, ou au restaurant. Pas pour être voyeur, mais pour me nourrir des comportements des gens. Sinon, le cinéma c’est mon autre grande source d’inspiration. Je dis souvent qu’on est de la génération magnétoscope/DVD où on a découvert les films, non pas comme la génération précédente avec les cinés club, mais avec la possibilité de déconstruire le film : arrêt sur image, revient … Je me repasse la scène, la découpe … Le fait d’avoir très jeune analysé la structure des films cela m’a appris à construire une histoire.

N-P : En parlant de cinéma, il paraît qu’un de vos romans « Et après ? » va être adapter au cinéma ?

G.M. : Oui, on a vendu les droits. Ça était acheté par Fidélité Production, qui a produit les films de François Ozon, Podium… Il va être réalisé prochainement à New York avec un casting international. Mais le cinéma, c’est long. Souvent quand les droits d’un livre sont achetés, il faut attendre plusieurs années avant qu’il soit mis sur grand écran. Ils veulent le faire bien c’est-à-dire qu’il ne soit pas trop dénaturé par rapport au livre. La dernière version du scénario était proche du roman : je suis confiant.

N-P : Quels acteurs voyez-vous interpréter les rôles mis en page ?

G.M. : Je n’ai pas de fétichisme par rapport aux acteurs à ce monde-là. Je ne suis pas « groupie ». Le monde du cinéma ne me fait pas spécialement rêver donc … je ne sais pas. Même un acteur peu connu ou pas connu peut faire une belle prestation. Je fais confiance.

N-P : Comment construisez-vous un roman ?

G.M. : D’abord, il y a une période de 6 à 7 mois où c’est uniquement la structure du livre, le squelette. C’est là où on fait attention au rebondissement, à la construction factuelle du livre. C’est environ dix pages où les chapitres sont sous forme de résumé. Il faut que la mécanique marche bien.

Puis, il y a l’écriture en elle-même et la recherche, la construction des personnages. Un peu comme si on mettait la peau sur le squelette. Ça par contre ce n’est pas quelque chose de technique. C’est ce que les lecteurs préfèrent en général. Là quand j’en rencontre physiquement ou par mail ou par courrier, ils me disent toujours : « Ce qu’on aime bien c’est que vos personnage sont humains ». Et ça il n’y a pas de recette, il faut tout simplement avoir une compassion pour les personnages.

Deux grandes étapes. Ce qui est intéressant c’est quand il se forme cette alchimie un peu mystérieuse qui fait qu’il va y avoir une émotion qui se crée. Pour moi, il n’y a rien de mieux que l’émotion que ressent le lecteur en refermant votre livre. C’est ce que j’appelle la littérature chair de poule. Le truc qui m’intéresse vraiment, c’est l’émotion que l’auteur aura ressentie.

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N-P : Qu’est ce qu’un bon livre pour vous ?

G.M. : C’est un livre qui rend heureux celui qui le lit. Je crois que c’est la définition qui me correspond le plus. Il n’y a pas de bon ou mauvais livre. Il y a un bon livre pour quelqu’un. Votre bon livre ne sera peut-être pas mon bon livre.

N-P : Pourquoi vos scènes se situent toujours au USA ?

G.M. : Il n’y a pas de fascination béate de la part des Etats-Unis. C’est un pays que je connais bien. J’y suis allé assez jeune pour travailler. New York, c’est une ville mystérieuse. Souvent on dit : « Tout peut arriver à New York ». Mes histoires où il y a du surnaturel, de l’amour, un côté thriller, s’intègrent naturellement bien dans cette ville. Mon dernier livre « Seras tu là ? » se passe à San Francisco parce qu’une partie du livre se passe dans les années 70. Chaque histoire doit être mis en valeur par une ville, un pays qui va donner de la crédibilité à l’histoire. Peut-être qu’un jour, je ferais un roman qui se passera en France.

N-P : On vous compare souvent à Marc Levy ?

G.M. : Oui. Ce n’est pas gênant, au contraire. Au début, on m’a étiqueté comme ça dans la lignée de Marc Levy, c’était à la fois les lecteurs, les libraires, les journalistes. C’est vrai qu’on a des éléments communs : le surnaturel, les USA, les histoires d’amours, une façon cinématographique d’écrire. Mais on a des univers différents. Dans les derniers articles, les journalistes ont un peu laissé tomber cette comparaison. Ils en ont fait d’autres : Harlan Coben pour le côté suspens, Ana Gavalda pour la justesse des sentiments. C’est une comparaison qui fait plaisir.

N-P : Et pour terminer, si je vous dis « Premier ou Première », à qui ou à quoi pensez-vous ?

G.M. : A la femme que j’aime.

« Sauve-moi« 

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