Derrière Pascale Gérard, Paul Cuturello et Christine Dorejo, une douzaine d’élus PS azuréens ont décidé de soutenir Martine Aubry aux primaires socialistes. Deux mois après François Hollande, la mairesse de Lille viendra à Nice le 19 septembre.
Le comité de soutien azuréen de Martine Aubry, Paul Culturello en tête, avait convoqué hier la presse aux locaux du parti socialiste. A un mois du premier tour des primaires, la mise en scène est quasi théâtrale pour l’entrée du personnage central : la lettre aux Français de Martine Aubry. Avant sa venue à Nice en chair et en os le 19 septembre, le dépliant de 8 pages « Je veux vous parler de la France » va inonder le département ce week-end.
Cette lettre aux Français a un double objectif. Convaincre ses lecteurs de voter pour Martine Aubry, mais également expliquer aux Français qu’il est nécessaire de voter même s’ils ne sont pas adhérants socialistes. L’enjeu majeur de « choisir qui vraisemblablement sera au second tour face à Nicolas Sarkozy » se jouera en octobre, selon les soutiens locaux de Martine Aubry. C’est pour cela que tous les gens de gauche sont appelés à voter. De préférence pour leur favorite, tenace, qui est toujours là : « c’est une candidature constante », « elle ne faiblit jamais ».
Le PS, ce grand cadavre ressuscité
Selon Paul Cuturello « la gauche ne peut être la gauche sans soulever une espérance et proposer du changement », surtout après « 4 ans et demi d’une opération de casse » d’un Nicolas Sarkozy qui « n’a eu de cesse d’abîmer la France, un pays qu’il ne comprend pas ». Pas de doute pour ces responsables PS, Martine Aubry a les épaules assez larges. Après avoir « rassemblé et redressé le parti », Ne plus seulement être dans le commentaire, mais rassembler les foules « dans un autre chemin que celui de la soumission au diktat des marchés ».
« Le projet de Martine Aubry est ambitieux dans la sphère politique comme dans la sphère économique est sociale », explique Pascale Gérard qui pointe du doigt un écart de plus en plus grandissant entre les plus aisés et les plus démunis. « La crise n’est pas pour seule responsable de la dette, 2/3 de celle-ci a été creusée par les cadeaux fiscaux, c’est la cour des comptes qui le dit. » Quant à « la règle d’or, un débat imposé dans les médias, c’est une règle de plomb. Sarkozy a mis le pays dans une situation difficile et veut laisser ce cadeau empoisonné à la France. »
Les 4 grandes lignes du programme
« Martine Aubry veut sortir du nucléaire d’ici 25 à 30 ans, conformément au programme établi par les socialistes, alors que François Hollande veut seulement réduire sa part de 75 à 50%. Elle s’est déclarée contre le cumul des mandats. En ce qui concerne l’égalité femmes-hommes dans les salaires, l’incitatif ne fonctionnant pas, il y aura des mesures telles que la hausse des cotisations ou la suppression de subventions pour ceux ne respectant pas l’équité des salaires. » détaille Pascale Gérard, vice-présidente du conseil régional et secrétaire nationale du PS, qui salue le courage de Martine Aubry de venir faire un meeting en terre politique hostile.
La dernière mesure « une justice sociale pour les jeunes », c’est encore Gautier Deront-Bourdin, jeune conseiller municipal et responsable de « jeunes avec Aubry 06 » qui en parle le mieux. « La mesure d’un emploi d’avenir est une passerelle pour la jeunesse. Elle permettra d’éviter les stages à répétitions qui ne débouchent pas toujours sur des contrats. Le parcours autonomie permettra quant à lui de reprendre une formation après avoir arrêté ses études. »
« Avec Martine Aubry, ça serait la société du mieux vivre ensemble, de la diversité, alors qu’aujourd’hui les gens s’opposent et l’ascenseur social est à l’arrêt » explique Dario Lutchmaya. Et Pascale Gérard de conclure « elle a remis le PS debout ». Après le PS, la France ? Avant d’en convaincre les Français dans leur majorité, elle devra passer entre les mailles du filet des citoyens de gauche. Entre première secrétaire à première femme présidente, le chemin est long et semé d’embûches; nul n’est prophète en son PS…