Récupération de Donnèe
16.3 C
Nice
22 novembre 2024

Rugby Nice : un ovale qui ne tourne vraiment pas rond !

Derniers Articles

On le disait dans nos précédents articles, le climat au sein du Rugby Nice Côte d’Azur n’était pas des plus sereins depuis quelques mois et ce n’est pas la démission de son Président emblématique, Christian Baldacchino (en poste depuis une vingtaine d’années) , ainsi que beaucoup d’autres membres du comité directeur, qui arrangera les choses à l’heure où un énième repreneur (Philippe Deffins, entrepreneur de Montpellier dans les BTP °, ancien sponsor , dirigeant et éphémère président pendant 23 jours du club de la ville et successivement proche du club Béziers) pointe le bout de son budget sans pour le moment en avoir apporté la preuve de son existence réelle.


balda-3.jpg Que dire de cette nouvelle salade bien niçoise ?

Sans lui donner une interprétation idéologique, on pourrait y retrouver quelques enseignements de camarade Vladimir Ilitch Oulianov (plus connu sous le nom Lenine) qui théorisa dans son ouvrage  » Etat et révolution » que les « minorités agissantes font l’histoire ».

C’est plus ou moins ce qui s’est passé du côté des Arboras !

Seule ombre positive à ce tableau assez sombre, la dernière tranche de subvention municipale extraordinaire qui avait tant manqué à la trésorerie du club pendant l’été et qui a été à l’origine de l’attitude syndicale de certains joueurs, vient de tomber dans les caisses et les joueurs pourront à nouveau percevoir leurs salaires qui étaient bloqués .

Asphyxier pour mieux régner

Puisque cela s’est passé dans la foulée de la prise de pouvoir de Philippe Deffins et des ses acolytes, comment ne pas voir en cet acte un signe du comportement de la Mairie qui était manifestement opposée à la permanence de Christian Baldacchino à la tête du club ?

Dans ces cas là, pour se donner bonne conscience, on essaye toujours de masquer les volontés partisanes en se référant à la « main invisible’ comme expression de l’intérêt général sauf que, dans ce cas, la « main » était bien « visible ».

Sinon comment expliquer, comme il a dit l’ex-président Baldacchino, qu’à la veille de l’audition du club par la DNAGC, celle-ci reçoit un courrier des Services des Sports de la Mairie de Nice lui signifiant qu’aucun engagement avait été pris pour augmenter la subvention annuelle au club ?

Le scénario mis en place depuis plusieurs mois et dans lequel tous les acteurs avaient parfaitement interprété leur rôle est finalement arrivé à sa conclusion et on peut parier qu’on reverra rapidement dans les tribunes des Arboras les silhouettes de quelques acteurs qui agissaient dans l’ombre.

Une révolution dans la gouvernance

Exit donc « Balda » mais aussi des pièces maîtresses essentielles à la bonne marche de l’association comme Didier Arena ou encore Serge Patuano, l’un des grands artisans du succès de l’école de rugby depuis des années qui est une des meilleures de France.

C’est dans l’ensemble l’ équipe dirigeante qui a géré le club depuis la constitution du Rugby Nice Côte d’Azur, issu de la fusion entre le NUC et le Racing Rugby Club de Nice (avec la parenthèse de la fantasque SASP de Paul White , un pur exemple de » mala gestio » pour la mauvaise utilisation faite de l’importante contribution financière de l’homme d’affaires anglo-monégasque)

Une équipe très volontaire mais probablement un peu usée et qui s’est fragilisée par un manque flagrant de capacité à faire face, par des moyens propres et commerciaux, aux besoins budgétaires.

Tous démissionnaires, mais pourquoi ? La réponse étant en fait, pour qui ?

Car après les deux premiers potentiels repreneurs du club niçois qui, à leur dire, avaient été découragé la Mairie lors de contacts informels, un nouveau candidat entre dans les rangs en la personne de Philippe Deffins qui, semble-t-il, arrive avec la bénédiction du Maire de Nice comme de son Adjoint aux Sports (qui s’est empressé de saluer son arrivée dans une interview dans le quotidien local) avec un projet visant une montée en Pro D2 dans les trois prochaines années puis en Top 14 lors des trois années suivantes et cela avec un budget initial de plus de 2 millions d’euros pour arriver à un budget de 4 à 5 millions si les objectifs fixés sont tenus.

Le nouveau patron du rugby niçois serait accompagné par un groupe d’investisseurs en la personne de Andrew Knox, ex-directeur général France de l’équipementier Canterbury (Société qui a cessé son activité depuis).

Dans sa présentation au Comité Directeur et qui a motivé la démission des personnes en charge de la gouvernance du club qui n’ont pas voulu entravé un meilleur futur du club , M. Deffins a décliné le volet financier pour la saison en cours: 500 000 euros seraient apportés par ses relations professionnelles et 600 000 par les autres investisseurs, une garantie faisant foi du sérieux de la proposition.

Quel futur?

Le club sera restructuré avec une SASP ayant Philippe Deffins comme président tandis que l’association (où à la suite de la massive démission des représentants de la majorité, l’ancienne minorité est devenue… majoritaire !) sera présidé par Patrice Prévot , ancien dirigeant de l’école de rugby en compagnie Tony Catoni en position de nouvel homme fort.

Par ailleurs, il s’agit des deux hommes qui, avec quelques autres personnages mineurs, depuis plusieurs mois, s’étaient opposés à la direction de Christian Baldacchino avec tous les moyens possibles récoltant ainsi aujourd’hui le fruit de leur tenace engagement. A vrai dire, si l’action s’est finalement révélée efficace, on ne peut pas dire autant du style.

Le côté sportif

M. Deffins aura à ses côtés en tant que responsable sportif, Jean-François Tordo (le même qui, dans deux interview à la presse, avait lapidé Christian Baldacchino en se prétendant missionné par le Maire de Nice, Christian Estrosi) dont il faut saluer le retour aux affaires de son club de formation et auquel on souhaite un meilleur succès sportif que lors de ses deux précédentes expériences à Bourgoin et à Poitiers) tandis que le staff technique en place (Philippe Buchet et Christian Panzavolta) qui avait assuré le recrutement et la préparation à ce jour a été remplacé à une semaine du début du championnat.

La nomination de Jean Anturville (ex-Béziers), que M. Deffins avait déjà dans ses valises, doit intervenir incessamment sous peu . De plus, quelques joueurs feraient partie du même voyage que le nouveau technicien.

Un projet ou storytelling?

Le projet est magnifique sur le papier et cela ne doit pas surprendre puisque on sait que M. Deffins est un ambitieux.

Lors de son passage à la tête de Montpellier en décembre 2009, il avait annoncé le recrutement de certaines stars de l’époque et notamment le capitaine du XV de France Nallet et l’objectif magique de viser le titre de champion de France en trois ans… (malheureusement, pour le club et pour l’histoire, trois semaines après M. Deffins démissionna) mais s’agit-il du « sérieux » ou d’un décor carnavalesque en carton-pâte ?

Annoncer l’arrivée d’une garantie de 600 000 euros pour le lendemain et, alors qu’une semaine est passée, rien de concret n’a encore été enregistré dans les caisses su club, n’est certes pas un bon signe précurseur.

Pour le moment on ne saurait donner cher de la peau d’un rugby niçois qui va de rebondissements en rebondissements tout aussi capricieux que ceux de son ballon.

Conclusion et morale

En attendant les faits qui nous diront la vérité, on peut se consoler avec l’auspice du camarade Mao : « le présent est sombre mais l’avenir sera lumineux! ».

Maintenant que les jeux semble faits, place aux jeu !

Auteur/autrice

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages