Franchement cette querelle entre le développement à l’est (direction Italie) ou à l’ouest (vers Marseille) ne fait pas très sérieux ! Annoncée en fanfare les mois derniers, la nouvelle alliance entre Nice et Gênes est devenue le nouveau cheval de bataille de la politique internationale du Député Maire de Nice, Christian Estrosi.
Mais l’est-il pour son potentiel ou tout simplement pour son opposition (fusse-t-elle simplement géographique) à Marseille, vue la rivalité entre Nice et sa capitale régionale ?
C’est le sentiment que l’on éprouve après avoir assisté à la présentation de Christian Estrosi puis à la réaction, avant et après, la déliberation (pourtant à l’unanimité), concernant l’adhésion au MOT (Mission Opérationnelle Transfrontalière) lors de la dernière réunion du Conseil Communautaire de Nice Côte d’Azur.
Un acte technique, qui n’a pas beaucoup d’importance, mais qui confirme tout l’intérêt pour l’option « italienne ».
Or, s’il est indiscutable que Nice (qui sera bientôt une métropole plus qu’une ville) doit « s’engager plus que jamais dans une politique vigoureuse d’ouverture européenne » et « se positionner comme une métropole au cœur à la fois de l’Europe et de la Méditerranée » – dixit Christian Estrosi, , encore faudrait-il avoir les idées claires et bien comprendre le contexte. De fait, ce partenariat avec Gênes doit en être un moyen et non une fin !
Les liaisons des transports ferroviaires (LGV) et maritimes ( MOS24-Autoroutes de la Mer) doivent permettre à Nice de se rapprocher via la capitale de la Ligurie au « couloir 5″ du plan de mobilité rapide de l’Union Européenne, celui qui va de Lisbonne à Kiev via Marseille/Lyon et Turin/Milan et qui , depuis Milan, pourra relier, via le tunnel en construction du Gotthard , la Suisse et le Baden-Wuttemberg d’un côté et la Bavière et sa capitale Munich via le futur tunnel du Brenner de l’autre.
C’est la Lombardie et le sud de l’Allemagne (qui sont parmi les régions les plus riches et performantes d ‘Europe) et l’Europe centrale (avec son potentiel de développement et croissance encore à exprimer) qui doivent être les vrais objectifs de la politique internationale de Nice et de son tissu économique, Gênes jouant le rôle de » passerelle » (sauf quelques retombés ponctuelles).
Nice sera-t-elle la future « Métropole » digne de ses ambitions, capable de penser « big and far »? Ou la guerre des clochers prendra le dessus ? Construit-on une politique internationale avec un horizon régional ?
A suivre…