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22 novembre 2024

G20 contre-sommet : à chacun sa vision des choses!

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Nous publions cette tribune de Liberté Cherie° et le communiqué du groupe communiste au Conseil générale des A-M. Bien évidemment, les contenus n’engagent que la responsabilité des auteurs.


g20-6.jpg Liberté Cherie – Contre-sommet du G20 à Nice : « Pauvres » altermondialistes !

Ils sont venus ils sont tous là, les altermondialistes et indignés de toute sorte, les anarchistes, les anticapitalistes, les trotskystes, les communistes, les écolos radicaux, les opposants à tout et à rien.

Le défilé des idées courtes

Le lendemain de leur maigre défilé (moins de 5000 personnes), les médias se félicitent de la « non violence » de celui-ci. C’est la moindre des choses que, pour une fois, ils ne laissent derrière eux ni terre brûlée ni ville saccagée. On peut remercier les forces de police qui ont suffisamment encadré la manifestation et permis d’éviter tout débordement.

Néanmoins, si l’on se penche sur ce fameux « contre-sommet », qu’il apparait pathétique, sinistre (en dépit des divers déguisements affichés par certains manifestants et du striptease d’une centaine d’entre eux). Mais surtout, qu’il est pauvre en idées et en réalisme cette « fiesta » des aigris, des bobos gâtés et des agitateurs à la petite semaine.

Que demandent-ils au juste ? La fin du capitalisme ? La taxation des transactions financières ? La sortie de la mondialisation ? La disparition des paradis fiscaux ?

Et voila qu’en plus et selon toute logique, ils applaudissent la démarche suicidaire du premier ministre grec !

Des slogans racoleurs, des phrases toutes faites, faciles, creuses et propres à embrigader ce qu’ils voudraient être des foules rageuses, séduites par le simplisme d’un discours démagogique. Heureusement pour nous, il n’est pas si aisé de drainer derrière soi des populations entières, lobotomisées, fanatisées. N’est pas Hitler ou Staline qui le veut !

Contre le capitalisme ?

Ils sont contre le capitalisme, mais n’ont aucun autre système viable à proposer. Le capitalisme a des défauts, certes, a commis des erreurs, certes, mais de là à jeter au feu le système entier il y a une marge que seuls pareils irresponsables seraient prêts à franchir. Comme le soulignait avec humour Winston Churchill : « Sous le capitalisme, les gens ont davantage de voitures. Sous le communisme, ils ont davantage de parkings.»

Contre la finance ?

Ils veulent taxer les transactions financières, mettre en place la fameuse « Taxe Tobin » qui est aujourd’hui rejetée par son propre inventeur. Cette taxe sur les transactions financières aurait pour but de réduire la spéculation et, sous-entendu, prévenir de futures crises bancaires et empêcher les excès de revenus tirés par les acteurs d’une finance spéculative. Croire qu’une telle taxe pourra avoir une influence quelconque est une illusion, car soit elle est très élevée, de l’ordre de plusieurs pourcents de la valeur de la transaction, et elle va tuer les marchés à terme de devises qui sont à l’origine de l’expansion du commerce international et de la baisse des prix que cette expansion a entrainée ; ou elle est de l’ordre de 0,1% ou moins et elle n’aura aucun effet car les évolutions de cours journaliers sont largement supérieures à ce seuil et elle ne freinera rien. Une taxe est un freinage et le freinage est connu comme étant l’un des plus mauvais moyens pour empêcher un système de partir en oscillation, notamment parce qu’il faut des freinages énormes pour qu’ils soient efficaces (ce n’est donc pas une taxe de 1% maximum qui arrêterait des spéculateurs quand une devise se met à chuter de 5% dans la journée).

Contre la mondialisation ?

Ils sont pour la démondialisation, la nouvelle forme du protectionnisme. En 2011, pour ne pas paraître xénophobes vis-à-vis de pays en développement, cette idée s’abrite derrière des prétextes bien-pensants comme les conditions de production sociales et environnementales. Idée ridicule et d’une inanité sans fond que la démondialisation : les grandes entreprises sont totalement imbriquées dans l’économie mondiale. Prenons l’exemple d’Airbus : Airbus a obtenu des gouvernements européens, via leurs compagnies d’assurance-crédit française (la Coface), l’allemande et la britannique, qu’ils garantissent les compagnies aériennes chinoises acheteuses d’Airbus fabriqués en Chine. Pourquoi Airbus sollicite-t-elle les gouvernements ? Pour se placer à armes égales dans la concurrence avec Boeing, qui elle aussi bénéficie de l’assurance-crédit américaine et en fait profiter les compagnies acheteuses chinoises. Pourquoi les gouvernements européens acceptent-ils ? Parce que 20% du chiffre d’affaires d’Airbus dépend des acheteurs chinois, ce qui contribue donc à l’emploi, en particulier sur le site de Toulouse. Et ceci bien que les Airbus soient estampillés chinois, car 95% du produit fini vient en réalité des usines européennes d’Airbus. Qu’est-ce que peut bien signifier le mot d’ordre de « tutelle des banques » dans un tel contexte de partenariat ? Et qu’est-ce qu’un produit chinois ou européen, comment définir les produits auxquels appliquer le principe du protectionnisme ? Et quels résultats attendre de la fermeture des frontières commerciales, sinon des actions de rétorsion ? Abandonner les ventes d’Airbus et les emplois correspondants, tirer un trait sur tout le système du commerce international ? Les Français à qui l’on demande d’approuver la dé-mondialisation en comprennent-ils seulement les enjeux ? La démondialisation est le refus égoïste né dans nos pays occidentaux de voir les pays émergents devenir des partenaires économiques égaux si ne n’est parfois plus puissants (exemple de la Chine). Ces pays seraient donc nos ennemis ? Mais si nous surtaxons leurs produits, ils disqualifieront les nôtres et nos économies tourneront en vase clos jusqu’à l’anémie. Sous quelque angle qu’on aborde la mondialisation, dont la logique remonte au Moyen Âge, on peut envisager de la modifier ; pas de lui tourner le dos.

Contre les paradis fiscaux et pour la fanfaronnade grecque ?

Quant à la disparition des paradis fiscaux, qui peut sérieusement croire que les malheurs du monde sont causés par ces derniers ? Qui peut être aussi crédule pour penser que la crise qui secoue nos économies sort tout droit de ces paradis fiscaux, comme un lapin « bouc-émissaire » d’un chapeau de magicien ?

Enfin, ne faut-il pas rire devant tous ces pauvres égarés, persuadés d’avoir fait bouger le monde en usant leurs semelles quelques heures durant sur le pavé niçois, et qui ont aujourd’hui le sentiment d’avoir trouvé une nouvelle idole en la personne du premier ministre grec, politicien roué qui tente d’échapper aux élections législatives anticipées de son pays….

Rappelons-leur que la Grèce, qui a abusé du crédit facile que lui procurait la signature de l’euro, s’est mise elle-même en difficulté, contrairement aux pays du nord de l’Europe qui ont respecté des disciplines plus strictes et procédé aux réformes nécessaires. Rappelons-leur que le plan de sauvetage européen est justement un plan pour sauver le pays et non le torpiller !

Evidemment, il serait vain d’essayer de déciller les yeux des altermondialistes et des « indignés », qui préfèrent les utopies dénuées de sens, les discours lénifiants et les slogans qui claquent et s’évaporent le temps d’un contre-sommet contreproductif.


Un déploiement indécent et choquant !

À l’heure où ne cessent de déferler de la part du pouvoir actuel et de ses relais locaux, ESTROSI et CIOTTI, les appels à la rigueur la plus implacable justifiant les coupes sombres dans tous les budgets sociaux sous prétexte de dette, le déploiement de moyens considérables pour recevoir les puissants de ce monde paraît particulièrement indécent. Car les vrais casseurs de la planète sont à Cannes au G20 et non pas à Nice, dans un contre-sommet où les participants ont montré tout leur sens des responsabilités pour faire de la manifestation d’hier un succès et un moment aussi pacifique que dynamique, qui ne sera jamais tombé dans le piège grossier de la provocation. Malgré toute la campagne de terrorisation de la population des quartiers Est de la Ville menée par notamment par Eric CIOTTI, qui est de ce fait apparue comme une grossière manipulation électoraliste.

Mais plus grave, elle a été l’occasion d’un déploiement de forces de police totalement disproportionné avec la mise en place d’un dispositif qui a eu pour première conséquence de rendre impossible la vie des riverains pendant toute l’après-midi. Rues barrées, circulation des personnes bloquée, commerces fermés, ballets assourdissants d’hélicoptères, canons à eau prêts à l’emploi, combien de millions d’argent public ainsi dilapidés lorsqu’il en manque tant pour l’École ou la Santé publiques notamment. Et quel symbole éloquent de leurs choix de société que de voir des policiers armés, en civil, en faction devant les agences bancaires ou les temples de la consommation.

Car pour ce qui est de la sécurité, les habitants de ces quartiers ont surtout eu à subir les contrariétés d’un dispositif excessif les empêchant même de rentrer chez eux, une fois le cortège terminé, quitte parfois, un comble, à se faire rudoyer par des éléments des forces de l’ordre. Ce n’est pas des manifestants pacifiques et joyeux dont nous étions qu’est venue quelque difficulté.

Mais faut-il s’en étonner de la part de ceux qui s’inquiètent qu’un peuple puisse être démocratiquement consulté sur un train de mesures d’austérité qui va lui rendre la vie encore plus dure que celle qu’il subit depuis des mois ? En entendant les déclarations d’ESTROSI sur le référendum annoncé par le Premier-Ministre Grec, on est en droit de se demander qui est irresponsable ? Comment des gens qui se prétendent « démocrates » peuvent s’alarmer qu’un peuple soit appelé à se prononcer sur un plan qui risque d’impacter de façon considérable leur vie pendant les prochaines années ? Depuis quand la consultation d’un peuple sur des questions aussi cruciales relève-t-elle du cataclysme dans une démocratie ? Sous prétexte que cela inquièterait les marchés ? Les agences de notations ? Quelle est donc cette parodie de démocratie ?

Pas surprenant de la part de ceux qui se sont assis sur le vote souverain du peuple français en 2005 lors du référendum sur la Constitution Européenne pour la faire passer ensuite en petit comité.

Il n’y a pour nous aucun triple AAA qui pourrait justifier de rançonner les peuples pour rembourser des dettes qui sont d’abord celles des banques qui distribuent des bonus et non pas celles des populations. Plus que jamais, il est urgent de sanctionner ceux pour qui la politique publique doit être déterminée en fonctions des désidératas de la finance.

Pour que d’autres choix prévalent et que ce soit « l’humain d’abord » !

Noël ALBIN – Francis TUJAGUE – Jacques VICTOR
Conseillers Généraux communistes

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