Récupération de Donnèe
11.1 C
Nice
22 novembre 2024

Saint-Laurent-du-Var possède un riche patrimoine littéraire ignoré

Derniers Articles

Saint Laurent du Var, par sa situation de carrefour géographique sur le passage du fleuve Var, a accumulé au fil du temps nombre de visites de personnages célèbres qui en ont loué le charme, parmi lesquels des écrivains connus.


stlaurent.jpg
Si son délicieux vin muscat a été vanté jusqu’à la cour du roi de France par Madame de Sévigné, bien d’autres auteurs ont noté dans leur carnet de voyage les mérites de ce bourg provençal, resté frontalier jusqu’en 1860.

A ce propos, voici un extrait des notes de Victor Hugo où il cite Saint Laurent du Var à l’occasion d’un voyage entrepris en 1839 en compagnie de son amie Juliette Drouet. Premières impressions sur le terroir lorsqu’il aborde la Côte d’Azur: »Vers Antibes et Nice, l’olivier est un arbre magnifique. Là on l’abandonne à lui-même, il pousse en haute futaie. Il a un tronc énorme, Un branchage bizarre et irrité, Un feuillage fin et soyeux qui, à distance, vue en touffe, ressemble à une fourrure de chinchilla. Il se pose dramatiquement sur la hanche comme le châtaignier, porte ses rameaux et ses fruits à bras tendus, et offre comme le cèdre et le chêne, ce mélange de grâce et de majesté propre à tous les arbres qui ont le tronc large et la feuille petite. »
Parvenu à Saint Laurent sur les bords du Var, frontière, Victor Hugo note dans son carnet de voyage: « Var, – fougueux et déborde, long pont de bois – Une baraque peinte en rouge au milieu du pont sépare les deux royaumes, de là le drapeau tricolore qui flotte dans les arbres en France au bout du pont comme une grosse fleur bleue, rouge et blanche – en 1830, les habitants de Nice venaient en foule pour le voir, l’autre mois il a attiré en France tout le poste sarde, 25 hommes du régiment de Savoie qui ont laissé là la douane et le corps de garde et sont allés trouver le drapeau tricolore avec armes et bagages – cette nation veut redevenir française – régiment de Savoie travaillé par les suicides et les duels – les soldats s’ennuient d’être sardes,  »
Le poste des gardes-frontière, situé dans le bas de l’actuelle rue de l’Ancien pont en bordure du Parc François Layet, porte sur son registre la trace du passage du grand homme :
 » N° 6404 : Monsieur le Vicomte Hugo âgé de 36 ans, domicilié à Paris, ayant un passeport délivré pour l’Italie par M. le Préfet de Police le 30 août dernier est visé au pont du Var.
Il retourne à Paris avec sa dame et son fils le 4 octobre 1839, il s’agit du retour d’Hugo en compagnie de la fausse « Madame Hugo » après son séjour à Nice !
De ce voyage sentimental et familial puisqu’en compagnie du fils de Juliette Drouet, bien des impressions recueillies à vif serviront à bâtir la trame des œuvres futures. N’écrira-t-il pas en 1854 en écho aux souvenirs de ce voyage:  » Un lieu inoubliable face à une mer dont toutes les rives ont fait quelque chose et savent ce qu’elles ont fait ».

Le romancier Gustave Flaubert aborde Saint Laurent du Var en 1845 en compagnie de sa sœur Caroline mariée récemment avec M. Hamard. Les époux sont en voyage de noce pour l’Italie chaperonnés par la famille.
Gustave Flaubert indique sur son carnet de route : « Frontière de France au Var: Un grand pont, quelle différence avec la Bidassoa et sa frontière espagnole, si chaude, si espagnole déjà ! Pendant le retard pour nos passeports j’ai lu du Vincens dans la voiture cuisante de soleil sous ses cuirs, restée dételée sur la grande route. Pont de bois, j’ai enfin été m’y asseoir à l’ombre. Déjeuner: on commence à parler italien: la dame « nissarde » avec sa capeline doublée de rose, menton allongé, gueule, figure laide et aimable nous plaignant beaucoup. St. Laurent est un humble village corseté de remparts. Il ne subsiste que quelques bouquets d’arbres de la forêt recouvrant jadis le coteau d’Agrimont ».

Marcel Pagnol a marqué de sa présence Saint Laurent du Var, puisque installé en partie sur la commune durant la seconde guerre mondiale. Le domaine de la Maure, (l’actuel domaine de l’Etoile) propriété d’un gros quincaillier niçois Philippe Roth, est racheté par Marcel Pagnol en 1943.
Le célèbre auteur dramatique provençal y passera chaque année plusieurs mois.
En gentleman-farmer, Pagnol cultivera la vigne, recherchera des sources avec des fortunes incertaines.
Inspiré par ce terroir et sensible à ses rudes réalités, en écho à la longue saga d’une eau insaisissable, ce grand romancier écrira là « L’eau des collines » et « La Manon des sources ».
Il y rédigera également ses « Souvenirs d’enfance ».
Entouré d’amis aux noms prestigieux, il attirera là des hôtes illustres comme Orson Welles, Tino Rossi, Marcel Achard, le prince de Monaco, faisant ainsi rayonner dans le monde des arts et des lettres le renom de Saint Laurent du Var, ainsi que celui de La Gaude et Cagnes trois communes découpant sa vaste propriété.
https://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

Auteur/autrice

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages