La création d’emplois sera un thème majeur de élection présidentielle et des élections législatives de 2012. Mais, pour créer de l’emploi, il faut créer des entrepreneurs. Dans ce contexte de crise financière systémique, les PME et l’économie réelle constituent plus que jamais le moteur de la croissance économique et de l’emploi de la France. Pour mémoire, les PME ont créé 2,3 des 2,8 millions d’emplois ces 20 dernières années.
L’association Créativallée, sous son programme Donner Envie d’Entreprendre , a conçu un baromètre de l’envie d’entreprendre des Français réellement représentatifs des 22 régions de France métropolitaine;
« L’envie d’entreprendre des Français » se veut aussi le point et moyennes entreprises, mouvements patronaux, universitaires, institutions de développement économique, réseaux de soutien et d’accompagnement à la création d’entreprises, porteurs de projets et aspirants entrepreneurs – pour soutenir et développer l’envie d’entreprendre en France.
Le questionnaire de 12 questions défini par Donner envie d’entreprendre et ses partenaires a permis d’évaluer les Français sur 3 thématiques.
- la perception de la création et de la reprise d’entreprise
- les projets d’entreprise, les freins et les leviers
-
l’image de l’entrepreneur
LES RESULTATS DU TOUR DES RÉGIONS
1. Epanouissement personnel et indépendance au premier rang des termes associés à l’entrepreneuriat, mais une responsabilité sociétale peu perçue.
Dans l’esprit des Français, les premiers termes associés à la création – reprise d’entreprise sont encore et toujours l’épanouissement personnel (43%), immédiatement associé aux notions d’autonomie et d’indépendance que sous-tend l’expression « être son propre patron » (42%).
Les représentations négatives classiques – complications financières et juridiques – figurent en bas de classement (10%).
La responsabilité sociétale de l’entrepreneur, l’envie de contribuer au développement de son territoire en créant ou reprenant une entreprise, sont faiblement perçues : seuls 10% des interrogés lient la
création ou la reprise d’entreprise à la volonté de faire bouger leur environnement, l’endroit où ils vivent ou travaillent.
L’argent, la réussite, l’aventure ne font pas partie des premières motivations associées à l’envie d’entreprendre.
2. Des aides financières comme besoin prioritaire ; l’entrepreneur face à lui-même pour mener à bien son projet
Au premier rang de ses besoins : des aides financières, estimées prioritaires par plus de la moitié des interrogés. Puis viennent des considérations relatives aux ressources et aux compétences personnelles du porteur de projet : du courage et de la persévérance
(45%), de l’expérience et un savoir-faire (37%), une idée originale (35%).
Seul 1/3 des interrogés place l’accompagnement d’organismes d’aide à la création et d’experts parmi les trois besoins les plus importants, et seuls 10%, l’accompagnement par des chefs d’entreprises en
activité. Pourtant, plus un entrepreneur évolue en réseau, plus son entreprise a de chance d’être pérenne.
3. Intégration immédiate contre progressive : des Français partagés quant à l’importance à accorder au développement durable dans un projet de création d’entreprise
Les Français sont divisés quant à la place à accorder au développement durable. 41% des interviewés souhaiteraient l’intégrer totalement dès le début de leur projet. 40% jugent préférable d’intégrer cette composante progressivement.
4. La création d’entreprise : 14 % des Français certainement ou probablement prêts à créer une entreprise dans les 3 ans ; les moins de 35 ans en tête avec 23% des intentions.
14% des Français envisagent, dans les trois prochaines années, de
créer une entreprise, 7% portant pour leur part un projet de reprise
d’une activité existante. Cependant, seuls 4% des interviewés se disent certains de créer et 2%, de reprendre une entreprise dans les trois ans.
La reconnaissance du dynamisme de son territoire apparaît également comme un levier supplémentaire de l’envie d’entreprendre : l’intention de créer
est de 4 points supérieure à la moyenne nationale chez les interrogés ayant une vision positive de leur territoire (18%).
5. Les freins à la création/reprise d’entreprise : La peur du changement et le manque d’esprit entrepreneurial en toile de fond
86 % des Français interrogés n’ont pas du tout de projet de création, et 93 %, de projet de reprise dans les 3 ans à venir.
Parmi les principales raisons évoquées pour justifier cette absence de projet, 48% retiennent une satisfaction quant à leur statut actuel de salarié ou de retraité. Se profile en creux, au travers de cet
argument majoritairement exprimé, une certaine crainte du changement et de la prise de risque. Mais cette crainte est-elle conjoncturelle ou culturelle ?
Retenues dans une mesure beaucoup plus faibles, les autres raisons concernent l’importance du risque financer (19%), l’absence d’intérêt pour l’entreprise (12%), l’absence d’esprit entrepreneurial
(10%), la complexité administrative et juridique (5%).
6. Soutien de l’entourage et dynamisme économique du territoire, leviers de l’envie d’entreprendre
Dans la perspective du lancement de leur propre affaire (reprise ou création), près de ¾ des Français (72%) estiment qu’ils seraient soutenus par leur entourage. On note cependant des disparités entre
les Français ayant un projet de création ou de reprise à 3 ans et ceux ayant la certitude de ne pas en avoir. Les premiers sont 86% à estimer recevoir le soutien de leur entourage contre 64% pour les
seconds.
Seuls 50% des Français jugent leur région porteuse économiquement et favorables à la création/ reprise d’entreprise ; une perception plus optimiste de la part des futurs créateurs/repreneurs
Les futurs créateurs ou repreneurs ont une confiance beaucoup plus importante en la capacité de leur territoire à soutenir leur développement (64%).
7. Une égalité entre hommes et femmes quasi-reconnue en matière de capacité à entreprendre, mais des inégalités subsistent
83% des Français estiment que les femmes ont autant d’atouts que les hommes en terme de gestion du risque, d’ambition personnelle et de prise de décision, pour réussir la création et la gestion d’une entreprise, 10% pensent qu’elles ont plus d’atouts. Un bel encouragement pour l’entrepreneuriat féminin.
Toutefois les chiffres confirment les disparités existentes en création/reprise : les femmes représentent en France 28% des créateurs d’entreprises.
8. Perception des jeunes entreprises : une responsabilité sociale et
environnementale reconnue par les Français…
Contribution à l’attractivité économique de leur territoire, à une image positive des chefs d’entreprises, à la création d’emplois ou à la préservation de l’environnement… la responsabilité
sociale et environnementale des jeunes entreprises est largement reconnue par les Français.
77% des interrogés considèrent que les jeunes entreprises contribuent beaucoup ou assez à l’attractivité économique de leur région. 75% estiment qu’elles participent à une bonne image
des chefs d’entreprises. 62% estiment qu’elles contribuent à la création d’emplois, et 57% à la préservation de l’environnement.
9. Des PME insuffisamment relayées par les leaders d’opinion
Quels que soient les territoires, les catégories socio-professionnelles ou les âges des répondants, les Français déclarent à une large majorité (84%) que les leaders d’opinion que sont les médias et
les élus politiques ne parlent pas assez des jeunes entreprises.