Les 24, 25 et 26 novembre 2011 auront lieu les Rencontres et réflexions autour de l’Histoire et Patrimoine du Sport organisées par la Faculté des Sciences du Sport (STAPS) de l’Université Nice Sophia Antipolis, avec la Délégation du Patrimoine de la Ville de Nice et le soutien de la Région PACA, du Conseil Général 06, de la Ville d’Antibes et de l’association We Are Football.
La Côte d’Azur occupe une place essentielle dans l’histoire du sport français et international. Introduit notamment par les touristes hivernants à la fin du XIXème siècle, le sport s’y est rapidement développé grâce à la douceur du climat et à la variété d’un territoire situé entre mer et montagnes.
La future implantation du Musée National du Sport à Nice donne l’occasion de valoriser le patrimoine sportif azuréen qui s’incarne dans des institutions, des clubs, des lieux et des objets, mais aussi dans des événements et de champions de légende.
Entre mémoire et histoire, ces rencontres, ouvertes à tous, proposent de mettre en commun souvenirs et réflexions sur ce riche passé.
Nice Premium a rencontré, Yvan Gastaut, maître de conférences à l’université de Nice en histoire contemporaine, spécialiste en histoire du sport, et membre du Conseil d’orientation du Musée National du sport, qui est à l’origine de cette conférence et en est le metteur en scène.
Nice Premium : pourquoi cette initiative ? et pourquoi à Nice ?
Yvan Gastaut : La manifestation a pour but de mettre en lumière la richesse du patrimoine niçois à partir de la mise en valeur d’archives locales ».
Ces trois journées de rencontres et réflexion sont en préfiguration de l’implantation du Musée National du Sport au sein du projet « Grand Stade » et dans le contexte du label ‘ Nice, ville européenne du sport’ pour l’année 2011″.
Nice Premium : Pouquoi ce caractère volontairement local pour un thème qui a une forte vocation nationale, voire internationale?
Ivan Gastaut : « Ce que l’on a coutume d’appeler « sport azuréen » englobe un espace géographique qui comprend la ville de Nice, le département des Alpes Maritimes (y compris l’arrière-pays) ainsi que la Principauté de Monaco.
Cet ensemble fait sens d’un point de vue strictement sportif : qu’ils soient engagés dans des compétitions (de haut niveau ou pas) ou dans des activités de loisirs, d’exercice, de plein air ou de pleine nature, l’horizon de nombreux pratiquants se limite à l’échelle départementale. En outre, pour des athlètes et des clubs plus confirmés atteignant l’élite nationale ou internationale, l’ancrage et le rayonnement local reste un enjeu d’importance qu’il convient de rappeler et d’étudier.
Dans ce cadre, les fameux « derbys azuréens » dans différentes disciplines offrent d’exceptionnels moments d’intensité. Par ailleurs, du point de vue du public, des spectateurs et des supporteurs, la faible distance géographique entre différents lieux de manifestations de plus ou moins grande envergure a permis d’offrir un spectacle de qualité aux Azuréens ou à ceux qui viennent parfois de loin pour assister aux grandes compétitions.
Nice Premium : Quel est le message que vous souhaitez transmettre ? sportif mais aussi culturel ?
Yvan Gastaut : L’ambition de ces journées est de mettre en réflexion ce qui « fait patrimoine » en matière de sport azuréen. Ce rapport au passé, entre rigueur historique et mémoire sensible car marquée par l’émotion et les souvenirs, mérite d’être repéré, étudié, valorisé ou revalorisé. Car, il ne fait pas de doute que le sport est une composante essentielle du patrimoine azuréen au même titre que d’autres formes d’expressions culturelles. Il s’incarne dans des lieux, des compétitions, des vedettes, des supporteurs, des institutions, des clubs, des événements, des techniques, des journaux ou œuvres qui ont largement structuré l’imaginaire de plusieurs générations.
L’activité sportive a aussi façonné de multiples identités que ce soit celles de la ville de Nice mais aussi de Cannes ou Antibes ou celle, singulière, de la Principauté de Monaco. Au delà des villes et agglomérations, le sport azuréen c’est aussi une pratique des quartiers, des corps de métiers, des catégories sociales ou ethniques, sans oublier l’importance du genre. S’il apparaît évident que les grandes compétitions et les événements attirant un public passionné méritent d’être évoqués, il ne faut pas négliger les sports moins médiatiques et leurs pratiquants ».
Nice Premium : Comment se dérouleront les travaux ?
Yvan Gastaut : Le principe de ces journées consiste à rassembler des chercheurs, des archivistes, des enseignants aux côtés de décideurs publics et privés, dirigeants et acteurs de terrain (athlètes, joueurs, arbitres, éducateurs…) présents ou passés de la vie sportive azuréenne. Devant un public le plus large possible composé d’étudiants et de personnes intéressées par la thématique, différentes tables rondes analyseront la richesse et la diversité du patrimoine sportif azuréen, sans pouvoir toutefois pouvoir prétendre à l’exhaustivité.
Nice Premium : Et les interventions des orateurs ?
Yvan Gastaut : Chaque intervenant évoquera l’un de ces « lieux de mémoire » en présentant son histoire, ses mutations éventuelles dans le paysage mais aussi dans l’imaginaire qu’il suscite, mesurant son importance.
Il s’agira, en présence des représentants du Musée National du Sport, de mettre en exergue l’intérêt scientifique, social et citoyen d’une telle patrimonialisation, en pointant les publications éparses mais surtout les archives ou documents susceptibles d’être utilisés en vue d’une entreprise de valorisation future sous des formes qui restent à déterminer, telle qu’une exposition ou une étude scientifique.
Des modérateurs, spécialistes d’histoire du sport, accompagnés de grands témoins, structureront et alimenteront les débats.
