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22 novembre 2024

Face à la crise : Pour des communautés urbaines au service des populations

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Robert Injey ( PC 06), au nom des élus communistes & républicains des Communautés Urbaines de France, nous fait parvenir cette contribution au débat politique en cours. Nous la publions bien volontier en laissant à son auteur toute la responsabilité de ses propos.


Face à la crise : Pour des communautés urbaines au service des populations

Il y a quelques semaines encore, le gouvernement et les commentateurs autorisés, nous promettaient la sortie de crise.

L’actualité nous prouve malheureusement que c’était un leurre. Quand nous observons la spéculation sur les marchés financiers, ou bien encore l’évolution de l’emploi, et de l’emploi industriel en particulier, sans parler tout simplement de l’état du portemonnaie de nos concitoyens, un constat s’impose : les réponses libérales apportées à cette crise ne font que l’aggraver.

Dans cette crise, nombre de tenants des logiques néo-libérales se sont réjouis de l’existence en France d’un « bouclier social » qui aurait permis d’amortir le choc de la crise. Parmi ceux-là, le président de la République, Nicolas Sarkozy. C’est faire preuve d’un grand cynisme que de vanter le « bouclier social » français, alors que lui-même n’a eu de cesse de le démanteler méthodiquement.

A l’image de la réforme des retraites tant combattue par le mouvement social et que le gouvernement voudrait encore aggraver.

Ou bien encore le démantèlement du code du Travail comme, par exemple, la volonté de banaliser le travail dominical.

Enfin il y a toutes les mesures qui font peser le poids de la crise sur les ménages et préservent les plus riches.

Concernant les collectivités locales : en menant sa politique d’austérité et de désengagement volontaire dans de nombreux domaines, en faisant peser sur les collectivités les cadeaux au patronat, comme la suppression de la taxe professionnelle, en imposant à ces mêmes collectivités une réforme qui casse les outils de la démocratie; Nicolas Sarkozy et son gouvernement affaiblissent gravement un outil démocratique et de proximité au service de nos concitoyens.

Pourtant à ce stade avancé de la crise, il y a urgence.

Urgence à donner aux collectivités locales les moyens d’agir, pour des services publics indispensables à nos concitoyens, pour renforcer les véritables coopérations, pour l’emploi, pour le logement.

Sur cette dernière question, alors qu’ils ont de plus en plus de mal à vivre du fruit de leur travail, les salariés sont obligés de consacrer une part de plus en plus importante de leurs revenus au logement. Ils se retrouvent trop souvent exclus des centres-villes, contraints de multiplier les temps de transport, les dépenses et la pollution que cela induit.

La fondation Abbé Pierre estime ainsi qu’il faudrait construire 500 000 logements par an pendant 5 ans, dont 150 000 vraiment sociaux. Ce qui nécessite un investissement massif de l’Etat lui-même. Le débat engagé sur l’actualité de la loi SRU est important. Elle doit elle aussi être renforcée et devenir vraiment contraignante.

Les dégâts causés par la crise accroissent aussi la nécessité de services publics de qualité, performants et aux tarifs abordables. C’est tout l’enjeu de renforcer et de reconstruire des services publics en matière de transports, de distribution de l’eau, collecte des déchets…

C’est cette vision qui guide les élus communistes face aux projets métropolitains qui leur sont présentés. Bien trop souvent, ces projets ne sont construits que pour inscrire les territoires dans une concurrence qui ne sert pas la cause des populations. Unir les forces d’une même métropole n’a de pertinence que si la priorité de cette manœuvre reste la réponse aux objectifs sociaux, humains, environnementaux de ceux qui y vivent.

Elle n’a de légitimité que si elle se fixe comme but et moyen de faire vivre la démocratie. Ce qui implique de préserver les espaces de proximité démocratique. Raison pour laquelle les élus communistes rejettent toute extension en territoire ou élargissement des compétences qui se feraient au détriment des communes, des départements et des régions et auraient donc pour conséquence d’éloigner les citoyens des décisions.

Faire face à la crise et répondre aux besoins de la population ne peut se concevoir sans des dispositifs fiscaux financiers nouveaux et ambitieux. Les derniers évènements liés à la crise du système bancaire, nous conduisent à penser que ces moyens nécessitent d’abord la mise en œuvre d’une fiscalité de justice sociale, mais aussi de se doter d’outils bancaires utiles aux grands projets de nos collectivités.

L’initiative de l’AMF et de l’ARF pour la création d’un pôle bancaire en démontre l’urgence. Mais le sort de Dexia nous montre bien que cet outil bancaire devra nécessairement s’émanciper des marchés financiers et de la course à la rentabilité qui les anime.

C’est un pôle public dont nos collectivités ont besoin. Un pôle qui valorise les investissements créateurs d’emplois, de logements et de services publics.

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