Nous recevons et publions volontiers cette contribution de Christian Depardieu, directeur de la publication de PerformArts.
Par un curieux hasard (?) est mise en scène à Nice une exposition proclamée de “50 artistes”, alors que s’ouvre à Saint-Paul “ 50 artistes, une collection, société des amis de la fondation Maeght, 45 ans d’acquisition” (17 décembre 2011 – 18 mars 2012). Au nombre s’arrête la similitude, comme vous pourrez le voir en visitant ou en lisant la comparaison publiée dans le magazine trimestriel papier performArts n°12 (Hivers 2012), dont est donné ici la dernière partie.
Avec Ici Nice, aux anciens abattoirs baptisés, avec un tact façon Déroulède, Chantier Sang Neuf (abreuve nos sillons ?) exposition et publication sous-titrées Guide de la ville par les artistes contemporains, (avec édition d’un “carnet” * *, Bernard Chauveau éditeur).
Autour des quelques cheveux blancs mandarins officiels, la vision est locale, partielle, donc fragile et, selon la mode impérative du temps, plus diversifiée, médias contemporains obligent.
Si on cherche un sens à ce Carnet d’une centaine de pages, au demeurant bien édité, c’est de n’en avoir point, sinon de donner les adresses d’une cinquantaine d’artistes qui participent à cette exposition dans les anciens abattoirs de la ville de Nice, locaux en attente de transformation depuis plusieurs années. L’exposition est une juxtaposition d’œuvres de différents médium, sans autre dénominateur commun qu’une appartenance de près ou de loin de leurs auteurs à la Ville de Nice.
Outre le mérite d’exister, on peut s’interroger sur la pauvreté d’un tel propos : Quel intérêt de proposer une exposition désarticulée, vide de sens, entièrement tournée vers son propre microcosme, quelle que soit, dans une ombre qui serait sténographiée, la qualité certaine de quelques-unes des œuvres ? Les critères, les objectifs, le sens restent obscurs : beaucoup, les deux tiers, des artistes les plus marquants ont été oubliés, même pas contactés ! On semble avoir réunis des copains, des copains de copains, dans l’improvisation, au hasard des rencontres ou d’obscures motivations. Il en résulte un catalogue d’artistes qui sembleraient « municipalement » admissibles, rassemblement qui fait penser aux expositions des Salons par catégories (artistes femmes, artistes facteurs, artistes handicapés, artistes ceci ou cela, artistes de la maison ou artistes d’ailleurs…), lesquelles restent rarement dans les mémoires…
Ce n’est pas avec de semblables entreprises que l’image des Arts Plastiques sur la Côte d’Azur s’élèvera à la hauteur de celles de Paris ou de Lyon avec sa prestigieuse Biennale qui certainement féconde son école d’art – qu’un magazine a récemment classée en tête des établissements français…
Incompréhensible dans une ville comme Nice où au moins une dizaine d’acteurs culturels ont une bonne vision d’ensemble de l’art des dernières décennies.
Ne s’improvise pas qui veut commissaire d’exposition !
par Christian Depardieu