Les augures avaient parlé : l’Euro devait disparaître pour Noël et l’Union
européenne s’effondrer à la Saint Sylvestre. Prévisions de naufrage ou… naufrage des prévisions ! ?
Quoiqu’il en soit, la situation s’avère sérieuse et réclame plus que des admonestations partisanes ou des postures de cartomancienne. Elle exige un vrai travail de réflexion des citoyens européens parce que la mutation en cours doit être comprise pour être maîtrisée.
DE FAIT, L’EUROPE A BESOIN AUJOURD’HUI DE FRANCHIR UN NOUVEAU CAP. LES ATTAQUES QU’ELLE SUBIT, NOTAMMENT DE LA PART DES MARCHES FINANCIERS, VISENT SES POINTS FORTS PAR LE BIAIS DE SES MAILLONS FAIBLES.
En effet, l’interpellation qui lui est adressée défie directement sa capacité à
se constituer en une entité politique enfin cohérente. Parce que les prêteurs et
dispensateurs de capitaux détestent plus que tout les zones politiques
instables… ou qui pourraient le devenir !
Au centre de la cible : LES DIFFERENTIELS DE PRODUCTIVITE ENTRE PAYS DE LA ZONE EURO, régulés au temps des monnaies nationales par le jeu des dévaluations ponctuelles !
La démarche communautaire aura longtemps consisté à fournir des aides au
développement aux nouveaux pays-membres par le biais de toute une série de fonds structurels. Jusqu’à quel point ces transferts de solidarité seraient ils encore viables dans une zone monétaire à 17 et une Union à 27 ? Quels nouveaux mécanismes d’ajustement pourrait-on leur substituer ? Enfin quelles institutions démocratiques rationnelles allons nous produire pour affranchir le continent du schéma bancal qui est le sien à ce jour : celui d’un géant économique dans les habits étriqués d’un nain politique ?
Ces questions nous sont posées comme des claques au visage et c’est notre
aptitude à y répondre que les marchés testent depuis plusieurs mois, avec le
risque d’un précipité désastreux qui renverrait nos pays à un destin chaotique
de fragmentations nationalistes