Les hasards du calendrier ont voulu que la présentation au monde économique (personnalités en charge de fonctions représentatives et décideurs) de la stratégie de la « nouvelle » Métropole coïncide avec le premier jour de l’année du Dragon (23 janvier) que les chinois considèrent une année spéciale du fait que le Dragon est le seul symbole de leur calendrier qui n’est pas ‘vivant’.
Et, en effet, 2012 est également une année spéciale pour Nice et son territoire, plus précisément la première année de cette Métropole que Christian Estrosi a tant voulu, en œuvrant pour la réaliser contre « vents et marées ».
De plus, il y avait une forte similitude avec le contexte chinois des « guanxi » (les réseaux qui placent les relations personnelles au-dessus du contrat formel) par la présence à cette occasion de la « ruling-élite community », à savoir ceux qui , d’une manière ou d’une autre, ont en main le commandement politico-économique du territoire.
Ce fut un « one-man show » de Christian Estrosi dans son rôle de nouveau Président de cette Métropole dont le périmètre du territoire et les compétences administratives en font une sorte de Comté (avec une capitale qui domine les autres par sa dimension) et se positionne comme une force autonome par rapport à la collectivité départementale tout comme à celle régionale.
Il sera intéressant de voir comme tout cela fonctionnera au mieux et, on attend avec curiosité de constater comment évolueront les rapports entre le maire de Nice ( Christian Estrosi… Minus?) et le Président de la Métropole ( Christian Estrosi… Magnus?).
On sait que Christian Estrosi aime séduire, rassembler, convaincre et il faut dire qu’à cette occasion il s’est donné ab indigestis (presque une heure et demie), en alternant grandes envolées et engagements précis lors de son discours, pour présenter la stratégie de la Métropole dont le premier acte de gestion sera la présentation et approbation du budget 2012 le prochain 10 février.
Ce compendium des différents projets est déjà connu et ne manque pas d’ambition. L’objectif est clair et affiché : faire de la métropole niçoise un territoire de toute première qualité et dotée d’une attractivité sur l’échiquier international à l’heure où la compétition ne se fera plus, ou de mois en moins, entre États mais entre territoires et zones d’influence par leur excellence.
Naturellement, pour y arriver, les seules ambitions et meilleures volontés ne suffiront pas et il faut une stratégie globale qui nécessite également une équipe cohérente et efficace : c’est la synergie entre tous les acteurs en jeu qui fera le résultat à hauteur des désirs et autres espérances.
Pour cela, Christian Estrosi a fait sienne la recommandation solennelle adressée par l’apôtre Paul à son disciple Timothée: « proclame la parole, insiste à temps et à contre-temps ». Tel fut le canevas de la réunion, entre le souci d’instruire, le munus docendi de la part du conteur et la patience inlassable des fidèles.
Enfin c’est peut-être une prophetia futura pour la gouvernance de la nouvelle Métropole : aurons-nous un Christian Estrosi « papillon » ou « cancer » (son signe zodiacal) ? La liberté créatrice du papillon ou la puissante ténacité et la volonté opiniâtre du cancer ?
