Le portable sonne. L’appel peut s’avérer important. La tentation est trop grande. Yannick, un salarié niçois de 23 ans, n’échappe pas à la règle. Il répond.
Cette scène est banale. A la nuance près qu’elle se passe pendant qu’il conduit. Ce « détail » change alors toute la donne. Le Code de la route, dans son article R.412-6-1, est clair sur le sujet : manipuler le mobile en conduisant est interdit, sous peine d’un retrait de deux points sur le permis de conduire et d’une amende forfaitaire de 35 euros.
Le jeune homme en a fait l’expérience deux ans auparavant. Il se souvient : « J’étais arrêté à un feu rouge. A ce moment-là, mon patron m’a appelé car j’étais en retard. J’ai décroché. Qu’y a-t-il de mal à cela du moment que j’étais à l’arrêt? En tout cas, les policiers ne l’ont pas vu de cette façon ».
Faire la part des choses. C’est ce que Yannick aurait souhaité qu’ils fassent, ce jour-là. Au lieu de cela, les gardiens de la paix ont suivi la Loi à la lettre. Yannick partira avec un permis « allégé » de deux points et une amende. Une somme que le salarié n’a jamais payée, volontairement. D’une voix teintée de colère, il s’explique : « Les policiers n’ont même pas essayé de comprendre la situation. Je n’ai pas répondu à un ami mais à mon employeur. Et ce n’est pas cette expérience qui m’a convaincu d’arrêter. Je réponds encore dès lors que c’est nécessaire ».
Et pourtant, ces sanctions sont faites pour dissuader ce genre de comportements. Une seule raison : manipuler son mobile et conduire dans le même temps diminue les réflexes et l’attention de 30. Les conséquences sont d’autant plus graves : cela peut générer des accidents voire des décès.
Yannick le sait bien. C’est pourquoi il approuve la campagne de sensibilisation qui débute aujourd’hui. Et s’il ne sait pas si celle-ci aura un « impact positif », il tient à préciser : « Cette campagne aura au moins le mérite d’exister! Pour ma part, je suis conscient que quand je décroche mon téléphone, le danger est présent. Dans ce cas, et même si cela reste rare, je redouble de vigilance. Après tout, qui n’a jamais fait comme moi, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie? »
