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22 novembre 2024

Littérature : Novae d’Elisabeth Ebory

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A travers 120 pages, Elisabeth Ebory nous raconte une histoire poétique, pleine de mystères et d’enchantements, éclat instantané de la rencontre de deux étoiles, Novae parue en avril 2011 aux éditions Griffe d’Encre. Nice-Premium vous conte une novella au goût de poussière d’étoiles.


© Magali Villeneuve
© Magali Villeneuve
Alwaïd, au fond des flammes qu’un cracheur de feu envoie dans l’air marin, aperçoit des démons, noirs d’encre, ils sentent le danger, l’obscur. Mais on ne laisse pas le temps à la fillette d’en savoir plus. On l’enferme dans une tour de verre, une prison feutrée, où surtout rien ne pourrait transformer les visions d’Alwaïd en prémonitions…
Le long d’une plage, dans la tempête qui se lève, Aphélie avance, courbée et discrète. Elle ressemble à une poupée d’or, sa peau cuivrée, ses cheveux dorés éclatants. Et une voix au goût de sang, tranchante comme mille épées. Elle ne veut plus parler et c’est dans le mystère de son silence que Vincent le peintre l’engage. L’étoile d’or pose. Mais les ténèbres rodent…

Cette novella d’Elisabeth Ebory est un récit féérique où la beauté des êtres se dispute à la noirceur des ombres. En admirant la couverture de Magali Villeneuve, on tombe déjà dans cet onirisme ambiant qui ne va faire que croître ; dans cette histoire où le suspense est savamment distillé, oubliant les grandes scènes d’action au profit d’une ambiance de huis-clos oppressante pour nos héroïnes et le lecteur.

En alternant les points de vue d’Alwaïd, à la première personne, et d’Aphélie, à la troisième personne, l’auteur laisse en suspens les personnages, procédé habile pour avoir envie de lire la suite. On avance dans le récit avec fluidité, le style est là, beau, poétique, délicat, sublimant Alwaïd et Aphélie telles des apparitions fugaces. Mais certains côtés manquent de développement, on ne sait pas tout, on ne comprends pas tout. On reste, même à la fin du récit, dans un certain flou, qu’on aimerait voir comblé. Car on ne connaît rien de l’endroit où l’histoire se passe, cela pourrait être en France, ou ailleurs. Tout comme l’époque, qui n’est jamais précisée, à peine un indice ou deux. Cette histoire originale mêle habilement visions, destinée, démons et magie ; à la fois lyrique et tragique.

Novae est un songe à lire, un songe aux accents des Mille et une nuits, un songe à la limite du cauchemar qui vous fera tomber amoureux d’Aphélie, « sa peau est dorée, comme celle des statues, comme un glorieux démon, et sa chevelure a le teint des soleils d’hiver, et son regard, l’éclat froid des étoiles » (page 13, édition Griffe d’Encre).

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