Aujourd’hui sort dans les salles « Superman returns », la nouvelle adaptation cinématographique d’un « comics » (bande dessinée américaine) par Bryan Singer (X-men). Toujours aussi beau, toujours aussi fort, le super héros en costume moulant, en exil pendant 5 ans sur sa planète, revient sur sa terre d’adoption. Il réalise exploit sur exploit pour sauver le nouveau continent et ses habitants, retrouve sa vie civile de Clark Kent journaliste à Métropolis, et sa belle Loïs Lane mariée avec un enfant. Superman est de retour et une question, problématique centrale du film, se pose : pourquoi les Etats-Unis auraient-ils encore besoin de Superman ?
Une catastrophe d’une grande ampleur menace les Etats-Unis. Une histoire d’amour impossible. Un grand « méchant », un grand « gentil ». Un « happy end ». Une histoire d’amour toujours impossible. L’annonce d’une suite. Ca ne vous rappelle rien ? La recette commerciale sauce américaine est resservie une nouvelle fois, et le film n’a par conséquent rien d’un chef d’œuvre du genre. De plus, l’humour basé sur des gags à répétitions, l’interprétation atone du rôle de Superman par le jeune Brandon Routh et des dénouements aussi indécelables qu’une chute de « Tom et Jerry »…pendant plus de 2h30,… c’est long. « Superman returns » reste cependant fidèle à l’esprit de la BD et peut satisfaire les amateurs du genre grâce à une pléthore d’effets spéciaux, qui permettra surtout aux non-initiés de rester éveillés. Jusque là, Superman aurait pu rester sur sa planète.
Le mythe américain
Superman revient. Comme Zinédine Zidane en équipe de France. Un sauveur venu d’une autre contrée pour redonner de l’espoir à tout un peuple. Bon, Zizou vieillit alors que le super héros américain non, et il refile des coups de tête quand on insulte sa famille. Chacun ses faiblesses. Superman, lui, c’est la kryptonite, son talon d’achille. Car on peut le comparer à notre « ziz » national mais aussi et surtout à d’autres héros plus anciens et aussi costauds de la mythologie grecque, comme Achille (est-ce que Achille passait aussi bien la roulette que Zidane, ça reste à prouver…). Plus sérieusement, Superman et tous ses acolytes costumés représentent en quelque sorte la mythologie américaine. Superman, connu à travers le monde entier représente le héros quasi-invulnérable qui manque au nouveau continent par manque d’Histoire. Le réalisateur l’affirme : « Je suis sûr que dans cinq cents ans ils représenteront la mythologie du vingtième siècle, les équivalents pour nous aujourd’hui des légendaires roi Arthur, Merlin l’enchanteur… Car ces histoires font références aux mythes primitifs. Dans Superman sont évoqués les thèmes de la puissance, de la responsabilité du pouvoir, de la capacité à voler, de la solitude, de la double identité, de la pureté, de la bonté. De part ses origines, Superman s’inscrit dans la mythologie judéo-chrétienne. Bébé, il a été envoyé par son père sur terre pour accomplir sa destinée, pour devenir un sauveur, un exemple semblable à Moïse.»
Lex Luthor, le méchant, bien interprété par Kevin Spacey et sur lequel repose tout le long métrage, est obsédé par le mythe (encore un) de Prométhée : un dieu rejeté par les siens pour avoir apporté le feu aux hommes. Une légende qui se rapproche plus de l’Histoire écrite aujourd’hui par les Etats-Unis…