La rétrogradation administrative du Rugby Nice est la mauvaise nouvelle de ces derniers jours et pose des sérieux doutes quant à la possibilité que l’ovale puisse avoir la place qu’il mérite dans vie sportive de la la ville de Nice. Retrouvez la page Facebook : Sauvons le Rugby Nice Côte d’Azur
Mais, sans revenir à la saga du rugby niçois qui demanderait l’écriture d’un roman, il faut simplement rappeler que la faillite du projet Deffins est tout de même la troisième tentative avortée, en un peu plus de 5 ans, de placer Nice, la cinquième ville de France, à un niveau d’excellence dans ce monde de rugby moderne et exigeant en terme d’organisation et de moyens financiers.
Tout commença avec la srl de Gilbert Stellardo qui devait se greffer à l’alliance entre le NUC et le feu RRC Nice pour donner vie au RNCA. Durée de la tentative : 2 saisons sportives et dissolution de la société.
Après, il y a eu la Sasp financée en quasi-totalité par « l’homme d’affaires » anglo-monégasque, Paul White, via une société basée à…Chypre. Durée de la tentative : 2 saisons sportives… et demie, liquidation de la socété par le Tribunal de commerce avec un passif de plus de 800 000 euros.
Enfin, depuis cette saison sportive, le projet Deffins qui prévoyait la montée en Pro D2 en trois ans, en Top 14 dans les trois ans suivants avec un budget de départ de plus de 2 millions d’euros qui sont devenue 2,7 à l’occasion de l’Assemblée Financière du 23 décembre.
Entre-temps, le bilan au 30 juin 2011 dans lequel la précédente direction du club avait prévu un passif de 300 000 euros environ (principalement pour la perte avérée de 215 000 euros de la Sasp envers l’Association) sont provisionnés jusqu’à concurrence 440 000 € mais font l’objet d’une querelle entre nouveaux et anciens dirigeants (lettre de M. Deffins aux membres du club et intervention musclée de Jeff Tordo à la télévision régionale avec menace d’ assignation en justice. Réponse immédiate par voie de presse de Christian Baldacchino qui accuse son successeur de ‘mensonge »).
La suite est aujourd’hui connue : Philippe Deffins , dont l’activité professionnelle est plus que défaillante, n’est pas l’investisseur qu’il avait prétendu être et l’énigmatique financier anglais, qui aurait dû l’accompagner dans l’aventure, est devenu invisible. Plus blanc que White, ça devient transparent aurait dit Coluche.
En réalité, le club a une seule source de financement réel, la ville de Nice, qui vote une subvention annuelle de 740 000 euros. Au sein du club on déclare qu’une subvention supplémentaire de 400 000 euros aurait été promise lors du budget rectificatif . Vrai ? faux ? Promesses ? C’est en tout cas ce que le Mandataire du Tribunal acte dans son rapport dans les recettes prévues, en plus des 666 000 euros de dons et 761 000 de sponsoring. Bien évidemment, la différence entre les recettes et les dépenses fait état d’un déficit plutôt important (383 000 € au 31 décembre dernier).
A ce jour, le mandataire du Tribunal de Commerce, suite à la Procédure de Conciliation demandée par le club le 15 décembre 2011, acte dans son rapport du 9 février : « l’incapacité à faire face à ses obligations financières avec un passif présumé de plus d’1 million d’euros dû au non respect des engagements de la part de M. Deffins (500 000 euros) et un investisseur anglais représenté par Andrew Knox et qui, finalement, n’était autre que le même Paul White (toujours lui!) qui s’était engagé à la hauteur de 600 000 € sans donner suite.
Et enfin, nous le relations en fin de semaine, la DNAGC demande des explications restées sasns suite et prend la décision de rétrograder le club azuréen en F3!!!
Comment on a pu en arriver là ?
Le remplacement de Christian Baldacchino, l’historique président du NUC et du RNCA depuis sa constitution, par l’éphémère Philippe Deffins a été le résultat d’une longue opposition d’un groupe de dirigeants du clubs qui ont fait alliance avec une figure de référence du rugby niçois, l’international Jeff Tordo, celui-ci ayant affirmé publiquement par voie de presse avoir reçu l’aval par le Maire de Nice Christian Estrosi. Vrai ? faux ? Il est toutefois vraisemblable que la Mairie a été partie active sinon complice de cette opération.
Et comment croire que l’inconsistance financière avérée de M. Deffins n’ait jamais fait l’objet d’interrogations lors des nombreux contacts que celui prétend avoir eu avec les officiels municipaux ?
Alors, on veut bien lire la déclaration de l’Adjoint aux sports à la gazette locale quand il affirme: « La Mairie a rempli ses obligations. Le club continuera son activité avec des dirigeants charismatiques et les bénévoles ». Mais, on se permet d’ajouter, plus que de dirigeants charismatiques, il serait mieux d’avoir des dirigeants dévoués et respectueux de celui-ci.
Quant au Vice-Président Catoni qui se préoccupe de ce que « le club ne soit pas assassiné dans la presse », on peut rappeler que la presse n’a que le rôle de parler des clubs – parfois assassinés par leurs dirigeants – et non pas de les gérer et d’essayer de les faire grandir.
Un miracle est possible ? Nice Premium a déjà fait état d’une possible opération de reprise par une groupe d’envergure nationale. Pour des raison de confidentialité nous en dirons pas plus pour le moment.
Il reste à souhaiter que, pour une fois, l’intérêt supérieur du rugby niçois prenne le dessus sur les ambitions des uns et des autres et que si sauvetage il y a, il soit mieux accompagné et soutenu.
Car, à bien s’en souvenir, tout a finalement commencé, ce printemps dernier, à l’occasion de la visite de Christian Estrosi aux Arboras pour une remise des médailles aux Pitchounettes, championnes de France.
La déclaration du Maire de Nice qui manifesta l’ambition d’un club de rugby d’élite fit briller les yeux à plus d’un. Pour mémoire, Nice Premium commenta cet évènement en écrivant : « Là où il y a le fromage, on voit arriver les rats ».
