Nous recevons et publions cette contribution de la part de Noël ALBIN, Francis TUJAGUE,Jacques VICTOR Conseillers Généraux communistes des Alpes-Maritimes
-Les collectivités locales, bouc-émissaire de SARKOZY
Il est choquant de voir le candidat-président, lors de ses dernières annonces de campagne électorale, pointer notamment du doigt les collectivités territoriales lorsqu’il déclare que « les départements et les communes de plus de 30 000 habitants devront engager la réduction de leurs effectifs comme l’État l’a fait et diminuer leurs dépenses de fonctionnement au même rythme que l’État, soit une économie de 2 milliards et demi sur cinq ans ».
Propos d’autant plus scandaleux venant du président-candidat qui a fait exploser la dette publique comme jamais lorsqu’elle se situait à son arrivée aux alentours de 66 % du PIB pour se monter à 81,7 % après trois années de présidence, sans que cela ait pour autant la moindre incidence en termes de créations d’emplois et de richesses comme en témoignent les dizaines de milliers d’emplois détruits pendant sa présidence. Le même qui avait promis en 2007 de ramener cette dette à moins de 60 % du PIB !
Comment accepter un tel discours de la part de celui qui a fait augmenter l’encours de la dette par français en à peine 3 ans de plus de 20 % pour gaver ses amis du Fouquet’s de cadeaux fiscaux dont le montant total depuis le début du quinquennat se chiffre à plus de 70 milliards d’euros !
Loin de faire amende honorable au vu de ce bilan désastreux, il promet de faire pire en cas de réélection et se permet même de menacer les collectivités territoriales éventuellement récalcitrantes à son amère potion d’austérité : « En contrepartie, l’État ne leur imposera plus aucune norme de manière unilatérale et les collectivités qui n’accepteront pas cette démarche contractuelle verront leur dotation diminuer », a-t-il osé ajouter, disant dans la même phrase tout et son contraire, leur promettant des lendemains difficiles.
En contrepartie de quoi ? De la casse des services publics, de la saignée des moyens qui lui sont accordés avec une funeste Révision Générale des Politiques Publiques, synonyme de suppression de dizaines de milliers de postes, notamment dans le domaine de la Santé Publique et de l’Éducation Nationale ? Du transfert massif de compétences très incomplètement compensées qui surchargent la barque des collectivités territoriales quand simultanément l’État réduit de façon continue non seulement leurs recettes, comme avec la suppression de la Taxe Professionnelle, mais aussi leur autonomie fiscale ? Quelle crédibilité et quelle légitimité peut avoir ce discours lorsque les chiffres montrent que, si les collectivités territoriales représentent 73 % de l’investissement public, elles ne contribuent qu’à hauteur de 11 % pour la dette publique ?
Car ce sont ces mêmes collectivités qui se voient contraintes depuis des années de jouer les amortisseurs face aux ravages sociaux d’une politique au service exclusif des plus nantis.
Jean-Luc Mélenchon avait raison de lui demander des comptes à Toulouse et de rappeler que nos critères ne sont pas les mêmes : Plutôt que de rançonner notre peuple pour le soumettre aux exigences du capital financier et le saigner chaque jour un peu plus comme il l’a fait depuis cinq ans, notre premier critère est celui de la solidarité et du partage des richesses. Relancer l’activité pour que les richesses ainsi produites bénéficient en premier lieu à ceux qui en sont créateurs par leur travail quotidien et en finir avec la dictature des marchés. Car comme le déclare le Front de Gauche et son candidat, il n’y a d’autre issue que de placer l’humain au centre de la définition de la politique de la France tant en termes de développement économique que démocratique !