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22 novembre 2024

Présidentielles et Europe : Et après le 6 mai ?

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La campagne présidentielle a fait oublier aux deux candidats que, si la vie politique nationale est pratiquement paralysée en attendant de savoir qui sera le Président de la République pour les 5 prochaines années, la terre continue de tourner autour du soleil et le monde n’arrête pas de bouger.

Les deux ‘finalistes’ du second tour s’accusent réciproquement. Nicolas Sarkozy fustige la volonté de François Hollande de renégocier le pacte fiscal européen qu’il a lui même accepté en accusant son rival d’aventurisme et François Hollande condamne acquiescement de Nicolas Sarkozy à une politique de récession et se veut acteur d’un changement de cap.

Sauf qu’entre-temps…


europe-9.jpg Le 6 mai ne sera pas seulement le jour de l’élection du Président de la République française mais également celui de l’élection des gouvernements des Länder allemands de Schleswig-Holstein et du North Rhine-Westphalia (le plus important économiquement parce qu’il comprend la Ruhr et qui est le plus peuplé avec 18 millions d’habitants).

La probable défaite des libéraux de la FDP qui, suivant les prévisions ne devraient pas atteindre le quorum de 4% pour se maintenir dans les deux parlements régionaux, donnera le coup de grâce à la déjà faible coalition qui assure une majorité à la chancelière fédérale Angela Merkel.

Pour mémoire, la chancelière sera obligé de négocier avec l’opposition social-démocrate toute modification des traités européens compte tenu la décision de la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe qui lui a imposé la majorité des 2/3 des votes du Bundestag.

Mais, de plus, Angela Merkel sera déjà dans la condition de prévoir le probable résultat de l’élection législative de 2013, à savoir une majorité relative pour le CDU-CSU et l’obligation de former un gouvernement de « Grösse Koalition » avec la SDP avec un programme de compromis.

Voilà donc que les conditions sont réunis pour un changement de cap.

Et s’il n’est pas question d’abandonner une discipline budgétaire rigoureuse (‘ fiskalpakt)’, une nouvelle orientation apparait dans la stratégie du gouvernement allemand comme le font comprendre la déclaration de Nikolaus Meyer-Landrut « Herr Euro » de madame Merkel à l’occasion de European Business Summit:

« L’Allemagne a compris que la rigueur doit être fondamentale en tant que précurseur de la croissance et l’emploi ».

Eh oui, si Berlin avait déclaré que agir contre la crise devait être uniquement la tâche des capitales dont les bilans sont en désordre et non pas de celles qui ont un excédent, il reconnaît maintenant que les vertueux doivent contribuer à l’ajustement de l’économie soit en augmentant leur demande interne que par le rééquilibrage de la balance commerciale.

Steffen Seibert, porte-parole de la Chancellerie, ajoute à son tour: « il faut viser à une croissance durable grâce à des réforme structurelles sans des programmes de relance qui augmentent la dette »

Bien sur, la discipline budgétaire sera maintenue et également l’impossibilité de « faire son PNB » avec les dépenses publiques, une question celle-ci de « moral hazard » , à savoir la nécessité de maintenir la pression sur les pays qui doivent rentrer dans les paramètres prévus par le traités communautaires.

Mais quoi de neuf alors ?

On parle d’un « New Deal for Growth » qui serait négocié à l’occasion d’une réunion des dirigeants politiques européens prévue pour le mois de juin.

En attendant d’arriver aux Eurobonds et à plus de pouvoir à la BCE, les documents de proposition envisagent la création d’Euro-bills, des titres d’État de la durée d’un an (comme ceux émis par le Trésor américain).

Chaque émission de ces titres serait gérée par un Office Central européen (un embryon de Trésor européen). L’originalité de cette proposition est que le montant maximum de l’émission serait limité au 10% de PNB du pays (la même limite qui existe aux États-Unis pour T-bill).

Cela signifierait la mise en place d’un marché obligationnaire de 800 milliards d’euros, ce qui permettrai aux pays les plus endettés de se refinancer à des taux largement favorables par rapport aux ceux demandé aujourd’hui par les marchés.

La seule condition obligatoire pour l’accès à cette source de financement? l’ impératif respect des contraintes budgétaires fixées par le Fiscal-act auropéen.

En conclusion: un pays perdrait le droit d’émettre des obligations à court terme, cette compétence devenant européennes, mais il garderait la compétence « nationale » d’émettre des obligations à long terme ( à 3 et à 10 ans).

Si cette option devait devenir réelle comme l’activité des chancelleries laisse raisonnablement envisager , il s’agirait d’un important pas en avant vers la construction d’une Europe, qui au défaut d’être fédérale, reconnaitrait au moins le principe de la subsidiarité avec une politique mois arrogante et égoïste de l’Allemagne.

Pour revenir à nos deux deux candidats à la Présidence de la République française : Ne risquent-ils pas, l’un et l’autre, d’arriver quand la course est terminée ? Et ainsi de vouloir défendre ce qui a déjà été modifié (Nicolas Sarkozy) et renégocier ce qui a déjà changé (François Hollande)

Parfois le nombrilisme ne paie pas !

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