Un point presse est prévu ce matin par le Maire de Nice autour de la situation du club local de rugby, le RNCA. On sait que, terminée la saison sportive avec une 7ème place qui reflète une saison difficile sur la plan sociétaire, le club a été rétrogradé (en sursis) en Fédérale 3 par la DNACG de la Fédération de Rugby pour cause d’un grave déficit. Une procédure de mise en liquidation du club est aussi à l’examen du Tribunal, là aussi avec des demandes de suspensions qui, jusqu’à présent, ont toutes été acceptées.
Nous ne reviendrons pas sur l’histoire récente du club que nous avons évoquée en maintes occasions, ni sur les responsabilités des uns et des autres. Aujourd’hui, il s’agit bien, si les conditions sont requises, que le club continue sa vie en Fédérale 1 sinon tout devra repartir de zéro…ou presque.
Mais l’avenir passe nécessairement par le passé, ce qui signifie, dans ce cas, un lourd déficit (on parle de 1,2 millions d’euros, estimation qui demande confirmation).
Le souvenir est encore frais quant aux polémiques verbalement sanglantes entre le président du groupe Changer d’Ère au Conseil Municipal, Patrick Allemand, et le Maire de Nice, Christian Estrosi, et son adjoint au sport, Gilles Veissière, concernant la responsabilité de la « faillite » du projet Deffins-Tordo qui a laissé le club exsangue des financements que l’homme d’affaires Montpelliérain avait promis.
En fait, l’opposant socialiste avait dénoncé l’attitude de la Mairie qui aurait préféré ce projet à un autre porté par l’entrepreneur local Pascal Coste.
D’où une polémique stérile à trois, Patrick Allemand , Pascal Coste et Gilles Veissière s’échangeant accusations et vérités controversées dans les colonnes du quotidien local.
Puis, l’apparition récente d’un personnage de premier plan du rugby français, Thierry Perez, ancien président de Montpellier et actuel Vice-Président de la LNR (décidément l’axe Montpellier-Nice est très prolifique!). Et à ce sujet, nous n’ajouterons rien à ce que nous avons déjà écrit dans un précédent article°.
Le standing de Thierry Perez est le Triple A, pour utiliser un langage à la mode, et fait de lui la personne idéale pour donner corps à un projet de relance qui, s’il a du potentiel, a jusqu’alors fait défaut d’un pilote capable et expérimenté °°.
Parlant du « nervus rerum » qui n’est pas un élément à négliger, loin de là. Afin d’assurer un budget confortable, le club doit avoir un turn-over recettes/dépenses de 2 millions d’euros par saison au moins (dont 1 million de subvention des collectivitéslocale, in primis la Mairie, et le reste en fonds propres).
Ça c’est pour le futur. Mais quel investisseur°°° va mettre de l’argent pour éponger les dettes du passé ?
Alors la Mairie, après avoir nié toute présence dans ce dossier (on se demande encore pourquoi alors qu’il était de son devoir de le faire compte tenu du fait qu’elle est le véritable « actionnaire » d’un club qui a plus de 700 licenciés ), est aujourd’hui à pied d’œuvre, comme il se doit, pour chercher des solutions.
Thierry Perez étant fort probablement la carte pour l’avenir (mais à quelles conditions ?), comment peut-on mettre le compteur (des dettes) à zéro ?
La réponse est simple : Avec une subvention spéciale ainsi quelle avait déjà été votée et versée début 2011 dans une situation similaire quand le financier anglo-monégasque Paul White avait stoppé son soutien en faveur du club ovale.
Mais apparemment ce ne sera pas aussi facile, ou tout au moins sans l’unanimité politiquement demandée par M. Maire, ainsi que l’on peut comprendre en lisant le communiqué qui suit :
Les élus du groupe Changer d’ère participeront à la réunion de la commission Sport du 4 mai 2012 organisée par le Député-maire avec pour unique point à l’ordre du jour : la « situation du Rugby » à Nice.
Mais la manière dont Christian ESTROSI agit est inadmissible. Il fait pression sur son opposition en indiquant aux dirigeants qu’il ne procèdera au sauvetage du club que s’il a l’unanimité de son Conseil municipal pour voter une énième subvention d’équilibre pour combler un énième déficit. Tel est son bilan dans la gestion de ce dossier.
Nous ne cèderons pas au chantage de l’unanimité.
Monsieur ESTROSI a une majorité confortable de 57 conseillers municipaux sur 69 élus qui lui permet de tout faire et même d’assumer solidairement ses décisions. Qu’il n’essaie pas de faire porter la responsabilité à l’opposition d’une situation qu’il a, sinon créé, du moins avalisée, et qui a conduit le club dans le mur et déjà coûté aux contribuables niçois plusieurs millions d’euros.
Patrick Allemand, Conseiller Municipal, Président du Groupe Changer d’ère
Conclusion et morale :En reprenant le titre d’un film à succès d’il y a quelques années, » Faut-il sauver le soldat rugby ? »
Chacun apportera sa réponse…