« Je connaissais juste de nom. Toto ne fait pas partie de mes références musicales. Je dois même avouer avoir téléchargé des chansons dans la semaine pour me faire une réelle idée. Mais sur scène, ils sont fantastiques ! Ce ne sont pas des amateurs ! C’est le genre de groupe qu’il vaut mieux écouter sur scène plutôt que dans son canapé », concède Julie, étudiante niçoise, qui préfère le jazz, le blues et la variété française. Julie est l’exemple type du public du Nice Jazz Festival et des festivals en général. A la différence des concerts, où tous les spectateurs sont conquis à l’avance, lors des festivals, l’auditoire ne se compose pas exclusivement de « fans ». Non loin d’elle se trouve Pascal 41 ans, autre génération et autre propos : « Toto est un groupe mythique du calibre des Gun’s’Roses, des Red Hot Chili Peppers. J’ai toujours adoré Toto. Ils ne subissent pas les contrecoups de l’âge. Je les trouve même meilleurs. Ils paraissent prendre encore plus de plaisir sur scène. »
Pascal a prononcé le mot « mythe » et il n’est pas usurpé. Toto a tout d’un groupe mythique. Créé en 1976, il a vendu depuis des millions d’albums avec des tubes que tout le monde a déjà entendu comme « Hold the Line » issu du premier album en 1978, « Rosanna », « Stop loving you », « Africa »… Il a connu comme tous les grands groupes des séparations mais aussi le drame de perdre l’un de ses membres fondateurs Jeff Porcaro en 1992.
Vendredi à Nice, même s’ils ne l’étaient pas au début, tous les spectateurs sont repartis fans en fredonnant les tubes de Toto. D’entrée le son a été envoyé, personne n’a eu le temps de tergiverser. A chaque chanson, le public a reçu une claque par la qualité des musiciens. C’était un grand concert avec d’incroyables solos de Steve Lukather à la guitare et excellent chanteur également, de Simon Phillips à la batterie et de Greg Philinganes au clavier. Le chanteur bedonnant Bobby Kimball s’est mis à l’unisson de ses compagnons.
Deux heures de show pour un grand moment de musique, un de ses instants magiques où le rock, lorsque chaque instrument est en symbiose avec les autres, s’apparente à de la musique classique. Du bonheur à l’état brut. Un groupe mythique était à Nice vendredi.