Feuilleton politico-touristique entre Nice et Marseille sur l’avenir des deux comités touristiques régionaux. Eric Ciotti (UMP) accuse la Région socialiste de favoriser Marseille. Traditionnelle opposition entre Nice et Marseille ou règlement de compte politique entre la région et le département…
Pour mémoire : Le poids des emplois touristiques dans l’ensemble de l’économie départementale est le double de celui des Bouches-du-Rhône.
La Côte d’Azur à elle seule représente plus de 40% de l’activité touristique régionale
Cette spécificité du tourisme azuréen est à l’origine de l’existence de deux CRT : un CRT Côte d’Azur, à Nice, qui existe depuis 70 ans, un CRT PACA à Marseille
Cette organisation a été confortée par une entente entre les deux grandes métropoles régionales pendant l’été 1987, à l’époque où se mettaient en place les nouvelles Régions issues de la première étape de la décentralisation.
La Région remet aujourd’hui en cause ce modèle qui a fait le succès de la Côte d’Azur ?
Mardi 14 mai dernier, Eric Ciotti, Président du Conseil Général, et Christian Estrosi, Maire de Nice lors d’une conférence de presse, ont annoncé que le CRT Riviera Côte d’Azur créé il y a exactement 70 ans serait menacé de disparition.
La subvention annuelle du Conseil Régional PACA d’un montant de 900.000 € ne serait toujours pas votée. Pire, selon les deux élus locaux, un rapport interne de la région envisagerait la suppression du CRT Riviera Côte d’Azur au profit d’une seule entité.
Eric Ciotti (UMP) accuse la Région gérée par le PS de favoriser Marseille : « La Région a diminué de 200 000 euros sa subvention entre 2010 et 2011 à la Côte d’Azur, passant de 1.1 million à 900 000 euros, alors qu’elle versait parallèlement 5 millions d’euros au Comité Régional de Tourisme de Marseille »
Pour se justifier, la Région évoque des difficultés financières, selon Patrick Allemand « le CRT de Marseille doit gérer 5 départements, au lieu d’un seul pour le CRT Côte d’Azur et niveau budgétaire ce n’est pas toujours facile. Une première subvention à 450 000 € est annoncé par M. Meffre, Président de la Commission Tourisme du Conseil régional, avec une possible rallonge en fin d’année. »
Insuffisant pour Eric Ciotti, qui dans un communiqué publié hier soir, pointe des déclarations contradictoires des représentants de la Région, et ne saurait dissipé selon lui, la certitude qu’il y a bien deux poids, deux mesures, la subvention de 5 millions d’euros au CRT de Marseille étant elle bien confirmée.
Subvention inutile pour Christian Estrosi qui pour lui à « Marseille il y a plus de de cégétiste qui bloquent le port ou le ramassage des ordures que de touristes. »
Communiqué de Christian Estrosi et Eric Ciotti
Devenir du CRT Côte d’Azur
Pour Christian Estrosi et Eric Ciotti, les craintes étaient justifiées
et le problème est loin d’être réglé
« Les déclarations contradictoires des représentants de la Région, à la suite de notre conférence de presse d’hier, ne sont pas du tout rassurantes.
D’un côté M. Meffre, Président de la Commission Tourisme du Conseil régional, nous annonce une division pure et simple par deux de la subvention de la Région à 450 000 € en 2012. De l’autre, tout en confirmant ce chiffre, M. Allemand, Premier Vice-président, annonce une possible rallonge en fin d’année, mais cet artifice ne trompera personne.
Tout cela nous laisse dans le flou le plus complet et ne saurait dissiper la certitude qu’il y a bien deux poids, deux mesures, la subvention de 5 millions d’euros au CRT de Marseille étant elle bien confirmée.
Par ailleurs, on ne peut en aucun cas faire de la création de la Métropole un argument pour baisser l’aide régionale au CRT qui est une structure associative prévue par la loi et dotée d’une compétence propre en matière de promotion touristique.
Le Conseil général pour sa part a augmenté sa subvention au CRT, qui passe de 2,65 millions d’euros à 2,8 millions d’euros en 2012, auxquels s’ajoutent 200 000 € de participation à la grande campagne de promotion, soit un total de 3 millions d’euros, en hausse de plus de 13 %.
Enfin, le doute est loin d’être levé sur le projet de suppression du CRT Côte d’Azur. Quoi qu’en dise M. Allemand, dont les dénégations tardives ne sauraient faire illusion, cette suppression reste bel et bien inscrite dans les documents et avis officiels rédigés à la demande de M. Vauzelle et de ses services. Une fois de plus, M. Allemand aura démontré qu’il a bien peu de poids au Conseil Régional et aura bien mal défendu les intérêts des Alpes-Maritimes. »
Christian Estrosi
Maire de Nice
Président de la Métropole Nice Côte d’Azur
Eric Ciotti
Président du Conseil général des Alpes-Maritimes