On avait déjà traité cet argument en publiant (23 juin) la réaction de Robert Injey (PCF). Aujourd’hui c’est à Patrick Allemand (Changer d’Ere/PS) d’y revenir avec une vibrante accusation à l’encontre du Maire de Nice.
Puisque Christian Estrosi est un homme politique expert et avisé il y doit y avoir une raison valable pour ce changement de règlement municipal (et demain métropolitain). Sinon pourquoi aller se chercher des problèmes avec une opposition largement minoritaire et donc réduite souvent à ‘flatus vocis’.
De quoi se demander si la politique de la bouche cousue est la plus convenable, compte tenu des circonstances et du contexte: pourquoi se faire passer pour un autocrate pour si peu ?
» Lors du Conseil municipal du lundi 25 juin et du Conseil métropolitain du vendredi 29 juin Christian Estrosi s’apprête à modifier le règlement intérieur de ces 2 assemblées.
La modification pour le Conseil municipal porte sur un seul point : elle consiste à relever le seuil du nombre d’élus nécessaires pour former un groupe ouvrant la possibilité de pouvoir s’exprimer au sein du Conseil. Bien que le groupe « Changer d’ère » ne soit pas concerné par ce changement intervenant dans le règlement intérieur, il s’en étonne et condamne ce procédé.
En effet, Christian Estrosi, au début de son mandat, avait commencé par abaisser le seuil du nombre d’élus, qui était déjà de cinq sous Jacques Peyrat, pour le porter à deux, afin de permettre aux élus du PCF de constituer un groupe autonome de la liste sur laquelle ils avaient été élus, et d’espérer également que les élus d’Europe Ecologie les Verts en fassent de même, ce qui ne fut pas le cas.
Aujourd’hui, voilà qu’il décide de revenir à 5 au Conseil municipal de Nice, et de créer un seuil de 8 au niveau de la Métropole, là où ce dernier seuil était également à 2 dans le cadre de la Communauté urbaine.
Cette décision est pour le moins surprenante. Elle démontre le peu de considération qu’a le maire de Nice pour l’expression démocratique des élus de son opposition. Par définition, la question des seuils ne peut que concerner les minorités. Pire, elle démontre que la question du seuil de représentativité n’est pas chez Monsieur Estrosi une question d’éthique démocratique. Il s’en sert comme d’une vulgaire variable d’ajustement en fonction de ses impératifs politiques du moment.
A l’époque, c’était diviser la liste « Changer d’ère ». Aujourd’hui, il s’agit peut-être de punir le Front de Gauche qui, en faisait l’union avec « Changer d’ère », a permis à Emmanuelle Gaziello de devenir conseillère métropolitaine aux dépens de la candidate de sa liste, Anne Laure Ruby. Ou bien de se prémunir d’une contagion d’autres élus, à la suite de l’entrée en opposition de Marouane Bouloudhine, ex UMP, élu sur sa liste, qui pourraient tenter de monter un groupe autonome au sein de la majorité de Christian Estrosi.
Quelle que soit la justification, elle est pitoyable ».