Avec ses 550 licenciés dans ses sections seniors, jeunes, féminines, vétérans, le Stade Laurentin Rugby est le deuxième club du département des alpes-Maritimes.
Nice Premium est allé à la rencontre de Laurent David, ancien joueur de feu le RRC Nice et ancien entraineur des féminines niçoises, championnes de France, le niçois a donc franchi le var depuis 6 ans et s’apprête à amorcer un nouveau virage dans sa carrière rugbystique en devant le manager général du club après avoir assuré le poste d’entraineur durant les dernières saisons.
Si à Nice, le rugby s’apparente plutôt à un vaudeville, à Saint Laurent du Var, l’esprit clocher donne encore un air de comédie à un club à l’aise dans ses crampons et avec, cette année, un réelle ambition de construire les solides fondations nécessaires à la progression d’un club.
Avec une équipe première évoluant en Honneur, après un scénario rocambolesque les ayant privé de play-offs de montée en Fédérale 3 l’an dernier, et une école de rugby en pleine forme, le Stade Laurentin Rugby peut nourrir une certaine ambition avec, pourquoi pas, une montée en Fédérale 1 dans les années à venir.
Laurent David, le nouveau manager général, revient sur cette saison passée et sur les objectifs de celle à venir ne laissant, comme à son habitude, la langue de bois bien rangée dans les vestiaires…
Nice Premium : Laurent David, une nouvelle saison qui approche pour le Stade Laurentin Rugby. Quelles sont les nouvelles ?
Laurent David : Et bien, pour la 1ère année depuis 6 ans (date de mon arrivée en tant qu’entraineur au club), j’ai eu des départs de plusieurs joueurs, nous n’y étions pas habitué… Alors que les saisons précédentes le travail effectué par mon staff avait été satisfaisant il semble que, cette année, quelques joueurs n’aient pas toujours apprécié le travail effectué… C’est dommage de ne pas en avoir parlé ensemble, loin de moi de dire que tout a été parfait, nous avons péché dans l’organisation et la tenue de notre lieu de vie notamment. Après, il me semble que sur le plan sportif j’ai suivi la même rigueur que celle que j’ai depuis 6 ans. Dont acte et bon vent à eux…
Pour l’année prochaine, nous avons déjà organisé notre lieu de vie autrement afin de partager plus de moments conviviaux ensemble et nous serons plus attentif aux attentes des joueurs. Toutes les promesses que nous avions faites ont toutes été tenues, souvent avec du retard, mais elles ont été tenues. Après, sur le plan sportif, j’ai essayé, comme je le fais toujours, de satisfaire tout le monde pour que les deux groupes fonctionnent au mieux, cela n’a pas plu, j’en suis désolé et surpris car bien entendu les griefs sont revenus dans mon dos sans que personne n’ait osé me dire en face à face ce qui n’avait pas fonctionné dans ma démarche… Donc, après une période où je me suis senti trahi et surtout où j’en ai entendu des vertes et des pas mures sur mon club (que j’ai eu un peu de mal à digérer), je suis dans une phase de préparation de la prochaine saison avec les joueurs qui voudront bien s’inscrire dans ce que j’ai toujours fait, le travail, le travail, le travail dans la bonne humeur et dans le respect de tous…
Les joueurs qui sont restés m’ont TOUS témoigné de se donner sans compter donc ISSA, au travail !!!
NP : Des play-offs ratés de peu l’an dernier avec un tour de passe-passe au niveau du classement. Quels sont les objectifs pour cette la saison à venir ?
LD : L’année dernière a été difficile avec un début de saison où nous nous sommes peut-être tous vus un peu trop ‘’beaux’’ surement moi le premier… Après quelques revers et notamment une défaite à la maison contre Martigues et une défaite à Bagnols, nous avons changé notre façon de bosser, le groupe a bien réagi et nous avons relevé la tête. Mais, hélas, avec ce championnat bancal proposé par le comité de Provence, le retard de début d’année nous a poursuivi jusqu’au bout et ‘’l’anecdote’’ de fin d’année ne doit pas cacher que la saison en terme de résultat a été moyenne même si je craignais beaucoup cette saison après une descente immérité de F3, c’est comme ça, c’est le sport. Après que dire, que les 2 qualifiés de notre poule sont remontés en F3, tout le monde savait plus ou moins que la poule 1 était forte avec les deux grosses écuries qu’étaient Martigues et Gap, les moyens ne sont pas les mêmes nous ne jouons pas dans la même cours…
Les objectifs pour l’année à venir sont simples, le travail effectué depuis des années doit continuer, nous devons rebondir même si tout le monde au club est conscient que ce sera difficile. Mais le club se structure et chaque année nous essayons de franchir un petit pas. Nous n’avons pas la prétention de brûler les étapes, le travail à court terme ne m’intéresse pas… C’est pourquoi j’ai demandé à Jean Pierre REY de nous rejoindre pour encadrer le groupe sénior afin que je puisse prendre un peu de recul sur le travail des 4 catégories que sont les cadets, les juniors, les féminines et les séniors…
NP : Et côté Jeunes et Ecole de rugby, tout se passe pour le mieux je crois ?
LD : Oui et non… Je pars du principe que nous pouvons toujours mieux faire… L’école de rugby a toujours plus ou moins bien fonctionné, maintenant on ne peut que se satisfaire de l’organisation du tournoi Mayen et Auréliano, on ne peut que se satisfaire du nombre toujours plus important de minots qui courent sur les Iscles, le mercredi et le samedi, sachant qu’aujourd’hui nous ne sommes pas loin du maximum en capacité. Il faut maintenant que nous fassions l’effort sur la formation interne de nos éducateurs avec leurs problématiques qu’ils rencontrent au quotidien. Je vais essayer de mettre cela en place l’année prochaine avec le responsable technique de l’école de rugby au travers de matinée de travail théorique et pratique afin que nous soyons en prise directe avec les réalités du terrain et des gamins de Saint Laurent du Var rugby. Après nous sommes toujours à la recherche de nouveau éducateurs désireux de s’occuper de nos jeunes pousses.
En terme de résultat cela ne m’intéresse pas ce que je veux c’est que nos minots se ‘’régalent’’ sur le terrain et donc que le travail proposé soit en adéquation avec les attentes de nos minots…
NP : Saint Laurent du Var est donc le second club du département ?
LD : On va même dire que nous avons été le premier pendant quelques jours (Rires). Entre la liquidation du Rugby Nice Côte d’Azur et la création du Stade Niçois où, en une nuit, un club nouvellement créé à vu basculer l’ensemble des anciens membres dans le nouveau club, Sic !
Mais, effectivement, nous avons aujourd’hui environ 550 licenciés, répartis sur l’école de rugby, les cadets, les juniors, les féminines, les séniors, les vétérans et la section « touch ». Chiffre qui depuis 5-6 ans n’a cessé d’augmenter, aujourd’hui nous sommes arrivés à notre quasi maximum notamment quand il s’agit d’organiser l’occupation des terrains. Cela prouve que le travail de tous porte ses fruits, du dirigeant à l’éducateur en passant par le joueur… Aujourd’hui, nous souhaitons pérenniser ces chiffres, preuve que le rugby à Saint Laurent du Var ne va pas ‘’si mal’’ que ce que certains veulent bien dire… Mais il faut rester vigilant et attentif aux améliorations que nous pouvons apporter à nos licenciés afin que chacun trouve sa place dans le club…
NP : Quels sont les projets et les objectifs du club dans sa globalité ?
LD : Les objectifs sont toujours les mêmes, essayer de faire progresser le club dans son ensemble sans oublier aucune section. Se nourrir des erreurs du passé pour ne pas les réitérer et améliorer le fonctionnement dans son ensemble. Quand je me retourne, après 6 ans passés au club, je peux évaluer un chemin parcouru qui est immense et quand je regarde devant je mis dis que la route est encore longue et que nous devons bosser pour y arriver. Rien ne tombera du ciel, et c’est dans la difficulté, dans le dur, que chacun pourra apporter sa pierre à l’édifice, certains amèneront un galet, d’autre un pavé ou encore d’autre du ciment mais l’édifice se solidifie année après année et la dynamique doit rester positive…
NP : Pour finir, ce serait quoi une bonne saison pour le Manager Général que vous êtes ?
LD : D’abord, c’est nouveau pour moi et je découvre jour après jour car, manager général, je ne sais pas bien ce que c’est. Mon rôle, c’est tout d’abord de mettre les bonnes personnes au bon endroit, ensuite d’accompagner les éducateurs des catégories de jeunes, féminines et séniors, d’organiser une formation interne au club, amener les éducateurs à se poser les bonnes questions afin que le travail mis en place bénéficie aux pratiquants durant les séances.
Enfin, je vais essayer de faire redescendre le projet de jeu ‘’ambitieux’’ de l’équipe 1ère dans toutes les catégories dont je m’occupe. Donc cela va me demander du temps, de la présence sur le terrain avec les minots et leurs éducateurs mais je dois dire que ce travail devrait me plaire. Je compte passer mon temps sur le terrain pour que le sportif du club progresse encore. J’espère ne pas m’épuiser et trouver les appuis nécessaires auprès de mes entraineurs et des minots pour que le travail et les efforts payent… Moi, mon domaine c’est le terrain, c’est le ballon, c’est les minots, le jeu, le reste je le laisse à ceux qui ne s’amusent pas avec ça …
Alors, une bonne saison pour moi ce serait que tous les pratiquants trouvent du plaisir dans ce que l’on va leur proposer, il y aura des sourires et des pleurs mais du moment que l’amitié, l’envie et le plaisir sont présents, pour le reste je laisse les autres faire les comptes ! Pour moi, le plus important reste de transformer cet essai pour faire de Saint Laurent du Var, peut-être pas le 1er club du département mais de loin le plus heureux !